- Hyperprolactinémie
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L'Hyperprolactinémie est une situation où le taux sanguin de prolactine est excessif [1]:
- plus de 25 ng/ml chez la femme
- plus de 15 ng/ml chez l'homme
Sommaire
Physiologie
La prolactine est l'hormone de la lactation sécretée par l'hypophyse (c'est une hormone antéhypophysaire). Elle est contrôlée par deux substances :
- principalement par la dopamine de la tige pituitaire, qui exerce un contrôle négatif (inhibition). Une diminution de la dopamine émise par l'hypothalamus dans la tige pituitaire se traduira donc par une augmentation de la sécrétion de prolactine
- accessoirement par la TSH qui exerce un contrôle positif (stimulation). Si la TSH est augmentée, la secrétion de prolactine augmente donc également.
Étiologie
Les principales causes d'hyperprolactinémie sont :
- cause médicamenteuse (iatrogrène) : neuroleptiques, neuroleptiques "dérivés" anti-nauséeux ou anti-spasmodiques, antidépresseur, œstrogène, certains hypotenseurs centraux (alphaméthyldopa) ... tous les médicaments à effet dopaminolytique peuvent provoquer une hyperprolactinémie.
- adénome hypophysaire lactotrope (les plus fréquents, environ 40% des adénomes hypophysaires), responsable d'une hyperprolactinémie importante (souvent plus de 150µg/ml)
- Autres adénomes hypophysaires comprimant la tige pituitaire, levant l'inhibition de la sécrétion de prolactine par la dopamine (hyperprolactinémie de déconnexion)
- lésion ou tumeur de l'hypothalamus
- lésion de la tige pituitaire. La prolactine est augmentée dans l'hypopituitarisme, alors que les autres hormones antéhypophysaires sont diminuées (TSH, FSH, LH, ACTH).
- hypothyroïdie primaire (par augmentation de la sécrétion de TSH). L'hypothyroïdie secondaire (avec baisse de TSH) ne provoque pas d'hyperprolactinémie.
- syndrome de Stein-Leventhal (ovaires polykystiques) chez la femme
- irradiation crânienne (dans le cadre de radiothérapie)
- insuffisance rénale chronique
Symptomatologie
L'hyperprolactinémie provoque les symptômes suivants :
- syndrome aménorrhée-galactorrhée caractéristique chez la femme
- stérilité
- diminution de la libido et trouble érectile chez l'homme (dysfonction érectile)
La galactorrhée est rarissime chez l'homme, même avec des taux très important de prolactine. Le diagnostic d'hyperprolactinémie est simple chez la femme, mais très difficile et souvent tardif chez l'homme, car l'impuissance et la baisse de la libido sont des symptômes peu spécifiques, dont les patients peuvent ne pas se plaindre spontanément auprès du médecin.
Ces symptômes d'hyperprolactinémie sont accompagnés par les signes de la cause de cette hyperprolactinémie : dans le cas d'un adénome lactotrope, son expansion dans la boîte crânienne elle-même provoque des symptômes (troubles visuels, etc.).
Traitement
Il dépend de la cause de l'hyperprolactinémie :
- Arrêt du médicament en cause si hyperprolactinémie iatrogène
- Résection chirurgicale en cas d'adénome hypophysaire lactotrope
- Agoniste dopaminergique (bromocriptine par exemple) dans certains cas
Fausses hyperprolactinémies
Le dosage de la prolactinémie peut être faussé par les situations suivantes :
- stress (la prolactine est une hormone de stress)
- macroprolactinémie : agrégats sanguins de prolactine par des anticorps, le plus souvent sans symptômes d'hyperprolactinémie
- et évidemment, la fin de la grossesse et le post-partum, où l'hyperprolactinémie est physiologique...
Notes et références
- Diagnostic et traitement des hyperprolactinémies. Louvain médical. 118: S216-S223, 1999. D. Maiter.
Catégories :- Endocrinologie
- Maladie endocrinienne
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