- Hobo
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Un Hobo, mot anglais lié à la réalité historique des États-Unis est un sans domicile fixe se déplaçant de ville en ville le plus souvent en se cachant dans des trains de marchandises, vivant de travaux manuels saisonniers et d'expédients.
Sommaire
Histoire
Dès la deuxième partie du XIXe siècle, ils participèrent par leur main-d'œuvre saisonnière à la deuxième frontière. Ils travaillaient l'été à l'ouest au gré du voyage et regagnaient les grandes villes de l'est en saison hivernale, notamment Chicago, grand centre ferroviaire. Leur force de travail et leur capacité de migrer les distinguent des homeless men, des « clochards » sédentaires et privés de travail.
Ce mot pourrait trouver comme traduction en français : vagabond et plus précisément chemineau (ou cheminot, mais à ne pas confondre avec l'employé du chemin de fer) sans avoir cependant de véritable équivalent dans la culture française. Son étymologie n'est pas certaine. Certains s'accordent pour dire que hobo est un jeu de mots sur l'homonymie de la contraction de l'anglais homeless bohemia avec le terme slave Robotnik (ouvrier, travailleur forcé) lui même à l'origine du mot Robot créé par Karel Čapek en 1920, d'autres affirment qu'il s'agirait plutôt de Houston Bowery, tandis qu'une autre origine possible serait la ville terminus de Hoboken (New-Jersey), point de départ de nombreuses lignes ferroviaires empruntées par les trimardeurs, à moins qu'il ne s'agisse aussi de la contraction de ho boy employés dans les fermes. D'autres auteurs affirment que ce fameux "ho boy" était employé par les chauffeurs de locomotives pour héler les routards et leurs demander de dégager la voie. Pendant la crise de 1892-1893, les hoboes suivaient la voie ferrée vers Chicago dans l'espoir de trouver un emploi sur le chantier de l'exposition universelle.
Pendant la grande dépression, les « hobos ou hoboes » sont des travailleurs itinérants qui sillonnent les états en quête de petits boulots et de bonnes combines. Ils sont un des résultats des changements profonds qui affectent la société américaine du début du XXe siècle (industrialisation, urbanisation) et tentent de fuir la misère provoquée par la crise.
Ils voyagent par la route mais aussi dans les trains de marchandises dans lesquels ils montent clandestinement. L'image du hobo est d'ailleurs inséparable de celle du train. Beaucoup de hobos se retrouvent le long des principales lignes ferroviaires dans des points d'accueil plus ou moins improvisés. Ils peuvent alors échanger des informations sur les régions où trouver de l'emploi et mener une vie stable.
Quand ils ne se parlent pas de vive voix, les hobos laissent des symboles dessinés à la craie ou au charbon. Ce système de symboles a pour but d'informer ou d'avertir les autres (endroits pour attraper un train pour dormir, présence fréquente de la police, repas chauds, chiens dangereux, etc.).
Dans la culture
Le hobo est par la suite devenu une figure mythique de l'imaginaire américain. C'est un personnage teinté de romantisme, épris de liberté, développant la faculté de survivre en dehors d'une société aliénante dont il n'a pas à subir les contraintes. Ceci amène certains sociologues à parler de sous-culture libertaire.
En 1923, Nels Anderson publie Le Hobo , classique de l'École de Chicago (sociologie), dont la spécificité provient du fait que lui-même a été longtemps hobo. De nombreux pans de la vie hobo y sont exposés : organisation des campements, université hobo, extraits de poèmes et de chansons, vie affective, vie politique, récits de vie.
À soixante ans de distance, D. Harper publie en 1982 Good company sur les hobos des années 1970, les tramps, à partir d'une observation participante initiatrice d'une année. L'accent est mis sur le savoir-faire que nécessite l'usage clandestin des trains et des gares de triage, et le savoir-être devant les rencontres de voyages.
Toujours cité en voie de disparition, depuis d'abord la fin de la frontière, puis devant l'avancée de la machine agricole et de l'automatisation, la figure du hobo, travailleur manuel libre et itinérant, se renouvelle ainsi au gré des besoins de main-d'œuvre temporaire.
La place accordée au hobo dans la littérature, de Jack London à Kerouac, et dans la chanson folk, souligne également l'impact culturel du hobo et la fascination qu'il exerce sur l'imagination.
Citation
« Il y en a qui parlent d'une cueilleuse automatique. Si on en vient à utiliser une machine comme ça, j'aurai quand même besoin d'ouvriers, mais je peux te dire que je ne prendrai pas des vagabonds, ceux qu'ils appellent les "apple knockers". Comprends-moi bien, j'aimerais bien prendre des vagabonds parce que c'est des gars bosseurs. Mais si j'avais une machine pour cueillir des fruits, il faudrait qu'il y ait une organisation, des heures régulières, des équipes de travail et tout le monde qui bosse au rythme de la cueilleuse. Les vagabonds ne feraient jamais ça, même pas dans un million d'années. Ils sont trop indépendants et ils vivent selon leurs caprices. Il faut qu'ils sachent qu'ils peuvent aller et venir comme ils veulent, et travailler sans personne pour les surveiller. »
— Douglas Harper, Les vagabonds du nord-ouest américain, L'Harmattan, 1998, traduit de Good company, 1982.
Personnalités hobo
Cette liste présente quelques personnalités qui sont ou ont été à un moment de leur vie hobo
- Jack Black, écrivain du XIXe siècle
- Maurice W. Graham, aussi connu sous le nom « Steam Train Maurie ».
- Leon Ray Livingston, aussi connu sous le nom "A No.1".
- Harry McClintock
- Utah Phillips
- Robert Joseph Silveria, Jr., un hobo tueur en série
- Jim Tully
- Ted Conover
- knock "dumb dumb" hunter
- Edward Dahlberg
- The Botto
- Little (Tumeur) Shiran
- W. H. Davies
- Jack Dempsey
- Loren Eiseley
- Charles Fort
- Woody Guthrie
- Erik Hazelhoff Roelfzema
- Eric Hoffer
- Eric Arthur Blair (George Orwell)
- Jack Kerouac
- Jack London
- Louis L'Amour
- Christopher McCandless
- Robert Mitchum
- Eugene O'Neil
- Harry Partch
- John Steinbeck
- Seasick Steve
- Soraya Kabbaj
- Jeverson Pierre Victor
- Jad Al-Kawas
Nels Anderson sociologue auteur du livre Le Hobo, initiateur de la méthode monographique.
Voir aussi
Articles connexes
Quelques références
- Anderson, Nels, Le Hobo, livre de 1923.
- Harper, Douglas, Les vagabonds du nord-ouest américain (Good company, livre de 1982), sur les hobos des années 1970.
- Malick, Terrence, Les Moissons du ciel, film de 1978.
- Winston, Charlie, titre Like a hobo, 2009, repris ensuite sur son album Hobo.
- Martinson, Harry, La société des vagabonds / Le chemin de klockrike, 1948
Liens externes
- Les vagabonds du nord-ouest américain, Douglas Harper, Publié par L'Harmattan, 1998 ISBN 9782738464019, traduit de Good company, 1982
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