Histoire des arts martiaux

Histoire des arts martiaux

L'Histoire des arts martiaux remonte à la nuit des temps. Cet article tente de retracer celle-ci sur tous les continents.

Sommaire

Arts martiaux africains

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Les nomades chamitiques Beja qui vivent dans les montagnes qui longent la Mer Rouge pratiquent une danse de combat avec des épées et des boucliers en peau d’hippopotame ou de girafe. Cette danse polémique se retrouve de l’Égypte jusqu’à la Somalie. La technique se caractérise par l’utilisation de bonds à partir d’une position accroupie, ainsi que des parades et des esquives. Certains historiens ont fait remarquer que le style vestimentaire des guerriers Masaï a certainement subi l’influence des légionnaires romains qui contrôlaient l’Égypte. Ainsi, les Masaï portent une coiffure qui ressemble au casque romain, ils sont vêtus de toges, portent des épées courtes et ont pour armes de jet une version africaine du pilum romain.

La lutte Nuba, remonte à plus de 3000 ans. Une peinture montrant des lutteurs nubiens a été découverte dans la tombe de Tyanen, un officier égyptien mort en 1410 av. J.-C. Nous savions que les archers nubiens étaient recrutés dans l’armée égyptienne, et il semble bien que la lutte faisait partie de leur entraînement. Bien que le terme « nubien » désigne indistinctement les populations noires, il semble de plus en plus certain aux historiens, archéologues et anthropologues, que les Nubas actuels du Kordofan sont les descendants des archers et lutteurs nubiens de l’antiquité. Les Nubas pratiquent aussi le combat au bâton et une forme singulière de combat avec bracelet coupant unique dans le monde. Des compétitions sont organisées à certaines époques de l’année. Ces rencontres sont à la conjonction du sport, de la foire, du rituel religieux, des formes sociales de séduction en vue du mariage. Il semble qu’un facteur décisif, comme les razzias arabes, à conduit les Nubas à considérer le combat au corps à corps comme une nécessité de survie. La société Nuba du Kordofan s’est ainsi constituée en « éphébie » par un entraînement martial afin de lutter efficacement contre la traite des esclaves. C’est un fait que les marchands d’esclaves, pendant des siècles, durent descendre jusqu’au Delta du Niger pour se procurer des esclaves évitant ces dangereux monts Nubas pourtant très proche de Khartoum.

l’Iskandarâni est un art martial égyptien aujourd'hui disparu. Cet art martial aux origines certainement très anciennes était originaire de la ville d’Alexandrie (Iskander est le nom arabe d’Alexandre). Il était enseigné sous forme de danses (Raqs) dans le quartier populaire de Ras-El-Din. Sa pratique se décomposait sous forme de « mimes » ou intervenait quatre actions principales 1-poignarder, 2- taillader, 3-Trancher la gorge, 4-frapper avec la tête.

Le Tahtib (du mot bois à brûler) est peut-être l’art martial égyptien le plus ancien encore pratiqué. Les combattants de Tathib utilisent des bâtons mesurant 1m60 qu’ils tiennent à une ou deux mains.

Arts martiaux américains

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Très rapidement, il est apparu évident que les tactiques militaires européennes avaient peu d'efficacité dans le cadre nord-américain. Ici pas de champ de bataille à aire ouverte, pas de déplacement en rangée. La guerre se faisait par des raids en forêts ou des descentes de rivières en canot. La milice canadienne adopte vite les techniques martiales amérindiennes. Elle peut attaquer des villages dans le Nord des États-Unis grâce à expéditions rapides en raquettes et revenir à son lieu de départ de Québec, Montréal ou Trois-Rivières. Les armes de base étaient le fusil, le tomahauk et le poignard. L’entraînement se concentrait sur l’art de « la petite guerre » : le combat au corps à corps, la précision du tir à longue distance, la mobilité en terrains difficiles, principalement l’utilisation de la course tactique en forêt. Ces méthodes étaient donc très différentes de l’entraînement d’un bataillon traditionnel. L'art de la guerre indienne appelée "petite guerre" est aujourd'hui plus connue sous le terme de "guerilla". Ce sont les Iroquois qui ont développé, en 1641-43, ce système de combat efficace.

Les Iroquois n'ayant laissé aucun manuel, c'est un français M. de La Croix, qui codifie les techniques amérindiennes de l'art de la guerre : Traité de la petite guerre pour les compagnies franches, dans lequel on voit leur utilité, la différence de leur service d’avec celui des autres corps, la manière la plus avantageuse de les conduire, de les équiper, de les commander et de les discipliner et les ruses de guerre qui leur sont propres. (Paris, 1759). le texte que le Chevalier de Folard aurait écrit sur la petite guerre n’a jamais été retrouvé. Napoléon Bonaparte fit usage des "tireurs à longue distance" (sniper ou tireurs d'élite) en s'inspirant des techniques des révolutionnaires américains qui eux mêmes s'inspiraient des méthodes de combat au fusil des amérindiens.

Au Brésil, les esclaves venus d'Afrique (angola) pratiquent des danses rituelles polémiques désignées sous le nom de capoera. Ces danses seront codifiées au début du XXe siècle. C'est Maître Bimba (1900-1974) qui réintroduisit La Capoeira au brésil, en lui donnant un nouveau nom (capoeira régional de bahia) car la capoeira était encore interdite au brésil, et grâce à ses connaissances en arts martiaux, il introduit dans la capoeira d'autres arts martiaux tels que le karaté et le ju-jitsu. Maître Pastinha (189-1981)restructure la capoera "angola", qui est plus basée sur la capoeira respective, autour d'un jeu aux positions très basses. La capoera est ainsi devenue un mélange de lutte, de danse, de jeu, d'art et de culture. Pour beaucoup de capoeristes, elle est un symbole de solidarité réunissant l'Afrique, l'Amérique et la fierté des hommes libres. Alors que cet art fut celui des esclaves, puis celui des Brésiliens, ce n'est qu'en 1931 que la capoera fut officiellement autorisée.

Arts martiaux asiatiques

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Si l'histoire des arts martiaux est bien documentée à partir de l'époque moderne, il n'en va pas de même de leur histoire ancienne. Cette relative absence de sources repose essentiellement sur deux raisons. D'une part, il est très probable que l'origine de la notion soit à chercher en Inde, qui a une conception de l'historiographie très différente de la conception européenne, mettant l'accent sur la valeur symbolique du récit plutôt que sur son exactitude historique. D'autre part, les arts martiaux sont souvent intimement liés à de images d'identité nationale. Retracer leur genèse revient donc souvent à souligner l'influence de pays étrangers.

De l'Inde au Japon

Une origine indienne

Bien qu'il existe des représentations de techniques de combat remontant à l'époque mésopotamienne, il est probable que la fusion entre les techniques de combat et les pratiques spirituelles se soit d'abord faite en Inde, sous une forme proche du kalaripayat moderne. Ce dernier, pratiqué à l'origine à proximité des temples, combine techniques martiales inspirées de l'observation des animaux, par le yoga. La médecine amenait avec elle une connaissance des points vitaux du corps, et le yoga une maîtrise calisthénique et respiratoire.

De l'Inde au reste de l'Asie

Sur les ailes du bouddhisme

L'idée de la fusion entre pratique martiale et pratique spirituelle a probablement quitté l'Inde à l'occasion de la dissémination du bouddhisme vers le reste de l'Asie. Bien que certaines références taoïstes dans les arts martiaux chinois suggèrent une origine pré-bouddhiste, il s'agissait plus de pratiques populaires à visée sportive que de systèmes d'entraînement systématiques articulés sur un système philosophique ou religieux.

La légende veut ainsi que l'idée d'art martial ait été importée en Chine vers les années 510 de notre ère par Bodhidharma fondateur de l'école Chan (Zen en japonais). Trouvant au monastère de Shaolin des moines frêles, passant leur temps à recopier des sûtras, il leur aurait imposé une discipline physique leur permettant de supporter les longues heures de méditation assise caractérisant le Chan.

La légende n'explique cependant pas deux éléments. Le premier est de savoir pourquoi ces exercices physiques ont pris la forme d'un entraînement martial. Dans la mesure où il comporte des risques de blessures, ce type d'entraînement n'est pas un choix immédiat pour des moines. D'autre part, le bouddhisme ne développe pas la réflexion tactique et stratégique sur les principes du combat qui caractérise les arts martiaux. Ces deux éléments sont ainsi à rechercher dans le contexte propre de la Chine, et assez loin dans son histoire.

La guerre en Chine

Pour comprendre ces deux éléments, revenons au VIe siècle av. J.‑C., époque probable de composition de L'Art de la guerre de Sun Tzu. À cette époque, la Chine est découpée en une multitude d'États se faisant la guerre, un peu à l'image de la Grèce antique. Mais contrairement à la Grèce, la Chine comprend de vastes plaines peuplées, ce qui favorise des batailles de grande ampleur (plusieurs centaines de milliers d'hommes). L'essentiel de la tactique consiste donc dans la manipulation de grandes masses paysannes peu entraînées et surtout peu motivées, la mort au champ de bataille n'apportant aucune gloire.

Or, la prospérité de chaque pays reposait sur la production agricole par ces mêmes masses paysannes. Toute opération militaire impliquait donc une saignée durable dans la population et les revenus du pays. L'important devient alors de limiter au maximum les pertes humaines, l'idéal étant d'amener l'adversaire à concéder sa défaite sans avoir à livrer combat, en prenant avant même l'affrontement un avantage stratégique insurmontable. Cette idée est centrale dans l'ouvrage de Sun Tzu, et conditionne l'ensemble de sa conception de la stratégie.

L'Art de la guerre acquit rapidement le statut de classique, que tout lettré se devait de connaître en profondeur. De ce fait, on peut lire l'influence durable de cette conception de la victoire sans combat dans l'ensemble de la réflexion chinoise plus japonaise sur la guerre (beaucoup plus que dans une réalité au contraire très sanglante).

Ces idées n'étaient sans doute pas étrangères aux moines de Shaolin, expliquant leur introduction dans le contexte bouddhiste des pratiques importées d'Inde. De même, la fréquence de l'instabilité politique en Chine suggère que le choix de pratiques physiques martiales fut avant tout pragmatique. Les monastères bouddhistes bénéficiaient de nombreuses donations, souvent sous la forme d'instruments rituels précieux. Cette richesse faisait d'eux des proies de choix pour les pillards qui abondaient au cours des périodes d'instabilité. L'entraînement martial avait ainsi l'avantage de combiner l'exercice physique nécessaire à la pratique de la méditation et les nécessités de l'autodéfense.

Arts martiaux européens

À développer

Faisant partie de la confrérie d’escrime et de lutte appelée Marxbrüder, Dürer nous a laissé le traité le plus complet sur l’art martial de la renaissance (Albrecht Dürer Fechtbuch- codex Wallenstein-1520-). Dürer traduit ainsi en image la tradition des anciens maîtres d’armes européens comme Hans Talhoffer, Fiore de Liberi, l'allemand Lichtenauer ou le juif Ott. Le système martial le plus complexe d'Europe est sans conteste celui de l'espagnol Jeronimo de Carranza qui inventa l'escrime euclidienne dite du "cercle magique". Depuis quelques années la pratique de l'Escrime médiévale se développe dans le monde.

Arts martiaux historiques européens

Les Arts Martiaux Historiques Européens (AMHE) correspondent à une démarche entreprise depuis les années 1990 tendant à redécouvrir les techniques de combat utilisées dans l'histoire européenne. La méthode d'étude se base à la fois sur des sources historiques (traité d'époque et autres documents) ainsi que sur une reconstitution sécurisée armes à la main. Les AHME limitent leur champs d'étude d'un point de vue des techniques (armes blanches, éventuellement mains nues), périodes (des origines à 1914), et géographie (Europe) visées. L'expression "Arts Martiaux Historiques Européens" est en général préférée à celle d'escrime ancienne du fait d'une confusion ayant existé avec l'escrime artistique, qui elle est destinée au spectacle. On parle aussi parfois d'escrime historique.

Bibliographie

  • Nicolas Poy-Tardieu, Le Guide des arts martiaux et des Sports de Combat, Editions de l'Eveil, 2001.
  • Christian Quidet, La Fabuleuse histoire des arts martiaux, ODIL, 1983.
  • Roland Habersetzer,Kung-fu : trois mille ans d'histoire des arts martiaux chinois, Pygmalion, 2001. (ISBN 978-2857047452)

Wikimedia Foundation. 2010.

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