- Histoire des Nouveaux-Pays-Bas
-
Histoire des Nouveaux-Pays-Bas
L'histoire des Nouveaux Pays-Bas s'échelonne pendant la période de colonisation de l'Amérique du Nord par les Néerlandais du voyage de Henry Hudson pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1609 à 1674, année de la cession définitive des Nouveaux-Pays-Bas à l'Angleterre au Traité de Westminster.
Sommaire
Henry Hudson et les compagnies particulières (1609–1624)
C'est avec la création de facto des Provinces-Unies avec l'Union d'Utrecht de 1573, en rébellion constante avec l'Espagne de Philippe II et de Philippe III que naît cette nouvelle puissance commerciale et maritime de l'Europe occidentale. Bientôt réunis en compagnies d’import-export, les marchands néerlandais, de connivence avec l’État, fondent la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (abréviation VOC) en 1602. Cette dernière, cherchant de nouvelles routes commerciales qui pourraient s’avérer profitables, engage le capitaine et explorateur Henry Hudson pour explorer la route du nord-ouest, le passage par le nord sibérien vers l’Asie. Celui-ci, ayant déjà tenté le même trajet pour le compte d’investisseurs anglais (Compagnie de Moscovie), il décide, à la barre du navire Halve Maen (demi-Lune), de chercher le chemin des Indes vers l’ouest, comme l’indiquaient les notes du capitaine anglais John Smith qui avait fait partie de la première tentative de colonisation permanente en Virginie anglaise et ce, à l'encontre des directives qu’il reçut de son employeur.
Depuis la Virginie, il remonte la côte est américaine jusqu’à l’embouchure de la Zuide Rivier (à l’époque inconnu) puis jusqu’à la baie de New York que Verrazano avait baptisée «Nouvelle-Angoulême» en 1524. Remontant le fleuve qui allait porter son nom, il se rendit rapidement compte que celui ne menait vraisemblablement pas au « royaume de Cathay ». D’ailleurs, son journal de bord est le premier à citer le terme amérindien « Manna-hata », dont dérive le nom « Manhattan » pour désigner l’île située à l'embouchure du fleuve.
Son voyage de retour pour le compte d’intérêts particuliers néerlandais allait éveiller un intérêt commercial remarquable pour la traite des fourrures dans le delta de la Noort Rivier[1].
Dès l’année d'après, puis au cours des années suivantes, quatre compagnies néerlandaises entrent en compétition pour le commerce et la traite des pelleteries avec les Amérindiens de la région. Deux postes ont probablement été ainsi érigés dès 1611 à la hauteur du futur Fort Orange, sur l’île de Castle, et à l’estuaire de la Versche Rivier (correspondant au fleuve Connecticut).
Ces quatre compagnies se souciant de l’impact négatif d’une rivalité, se sont unies et ont reçu en 1614 des États généraux, une charte de compagnie de monopole leur cédant pour trois ans, l’exploitation entière du commerce des fourrures sur le territoire situé entre les 40e et le 45e parallèles[2]. Cependant, la compétition ne fait que s’aggraver jusqu’en 1621, année où la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales est créée sur le modèle de la VOC. Le premier voyage que cette nouvelle société dirigée principalement par la chambre de commerce d’Amsterdam s’échelonne de 1623 à 1624.
Histoire de la colonie (1624-1673)
En 1624, les premières familles de colons, appelées pour occuper les territoires réclamés par les Néerlandais sont installées sur l'île-aux-Noix (Noten Eyland, aujourd'hui Governors Island) dans le delta de la vallée de la Noortrivier. Sur l’île de Manhattan, seules quelques plantations et quelques exploitations rurales patiquant l'élevage sont créées. L'année suivante, dans une stratégie d'occupation complète du territoire et avec l'arrivée de 45 nouveaux colons et d'animaux domestiqués, les officiers répartissent les colons en quatre points, une partie demeurant sur l'île qui les avait accueillis l'année précédente, le restant est conduit à Fort Orange, Fort Wilhelmus (en aval de la Zuidrivier) et à l'embouchure de la Versche rivier.
En 1626, sous la menace grandissante d’une attaque provenant d’autres puissances coloniales ou d'Amérindiens, les dirigeants de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales décident de protéger l’embouchure de la Noortrivier, et de regrouper les activités des comptoirs commerciaux au sein d'une enceinte fortifiée. Noten Eyland étant évidemment trop petite pour y développer une colonie de peuplement, Pierre Minuit négocie l'achat de l'île de Manhattan aux Amérindiens Lenapes, pour 60 florins de marchandises. Lors de la construction du fort, la guerre entre les Agniers et les Mohicans contraint la compagnie à précipiter le déplacement des colons à l’intérieur de Fort Amsterdam.
Pendant l'année précédant la deuxième guerre Anglo-néerlandaise, qui oppose l’Angleterre aux Provinces-Unies, les Nouveaux-Pays-Bas sont conquis par les Anglais en temps de paix. Le directeur-général Pieter Stuyvesant signe la capitulation de la Nouvelle-Amsterdam le 8 septembre 1664. La colonie est rebaptisée New York, en l’honneur du Duc d’York, frère du roi Charles II. En 1667, les Néerlandais renoncent à leurs revendications sur cette portion du territoire américain, lors du Traité de Breda, et obtiennent en retour la souveraineté sur le Surinam. Cependant, lors d’une autre guerre opposant les Anglais aux Néerlandais, ces derniers reprennent brièvement la colonie en 1673 (rebaptisée Nouvelle-Orange), avant que les Anglais ne la récupèrent avec le Traité de Westminster, le 19 février 1674.
Notes et références
- ↑ Shorto, Russell, The Island at the Center of the World, New York, Doubleday, 2004, p. 33
- ↑ Jaap Jacobs, New Netherland: A Dutch Colony in Seventeenth-Century America, Brill, Boston/Leyde, 2005, p.34
Annexes
Articles connexes
- Établissements et fortifications des Nouveaux-Pays-Bas
- Empire colonial néerlandais
- Antilles néerlandaises
- Histoire de New York
Liens externes
Bibliographie
- Jacobs, Jaap. « New Netherland: A Dutch Colony in Seventeenth-Century America ». Traduit du néerlandais par l'auteur. Brill, Boston / Leyde, 2005. 559 pages.(ISBN 9004129065)
- Shorto, Russell. The Island at the Center of the World. New York, Doubleday, 2004. 384 pages. (ISBN 0-385-50349-0)
Catégorie : Nouveaux-Pays-Bas
Wikimedia Foundation. 2010.