Henry Newell Martin

Henry Newell Martin
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Henry Neville Martin.

Henry Newell Martin est un physiologiste britannique, né 1er juillet 1848 à Newry, dans le Comté de Down en Irlande et mort le 27 octobre 1896[1] à Burley-in-Wharfedale en Angleterre.

Il a fait sa carrière principalement aux États-Unis. Il est généralement connu sous le nom de « H. Newell Martin ».

Sommaire

Biographie

Martin est l’aîné de douze enfants. Son père est ministre congrégationaliste puis maître d’école. Ses deux parents sont Irlandais. Henry reçoit sa première éducation principalement à la maison.

Formation

Il fait ses études à l’université de Londres et au Christ's College de l’université de Cambridge. C'est là qu'il devient le bras droit[2] d'un grand pédagogue, Michael Foster, dont il propagera l'influence et l'enthousiasme. C'est également là qu'il voit, en 1873, la publication de son premier article[3]. Martin devient apprenti auprès d’un médecin de Londres tout en continuant ses études. Il étudie aux côtés de F. M. Balfour (en) et devient assistant de Thomas Henry Huxley, chaud défenseur de Darwin. Sa formation comprend un stage d'été à Leipzig en 1875, auprès de Carl Ludwig ; Ludwig est l'inventeur du kymographe (en), il a de l'expérience dans des préparations destinées à étudier le cœur et c'est lui qui a conçu le nouvel institut de physiologie de Leipzig[4].

Professeur à Baltimore

Détenteur d'un Bachelor of Sciences et médecin, Martin accepte de partir pour les États-Unis et de devenir, en 1876, le premier professeur de biologie de l'université américaine Johns Hopkins, fondée la même année. Il y jouera un double rôle de chercheur et d'animateur.

Il invente une méthode[5] pour étudier le cœur des mammifères qui jouera un grand rôle[4],[6] dans ses travaux et ceux de ses élèves : un chien est anesthésié ; l'animal est sacrifié, mais on s'assure, pendant que tout lien de l'ensemble coeur-poumons avec le reste de l'animal est coupé, que le cœur continue à battre et à être oxygéné, que le sang ne coagule pas et reste à la bonne température, procurant ainsi à l'ensemble une sorte de vie artificielle de plusieurs heures[7]. On peut alors faire varier certains paramètres, la pression artérielle[8], la pression veineuse, la température[9], l'apport d'éléments étrangers comme l'alcool éthylique[10].

Le rôle d'animateur de Martin est tout aussi important. Au début des années 1880, il est entouré d'une brillante équipe dont font partie William K. Brooks[11], William T. Sedgwick (en)[11], et William H. Howell (en)[11],[12]. Depuis 1879[13] paraît (irrégulièrement) Studies from the Biological Laboratory of the Johns Hopkins University (« Stud Biol Lab Johns Hopkins University »), qui, entre autres publications, recueille leurs articles. George Nuttall vient travailler un moment chez lui[14]. Il se marie, en 1879, avec une femme qui sera occasionnellement sa collaboratrice[15], Hetty Carr Cary, connue pour sa grande beauté[16] et veuve du général confédéré John Pegram. Désormais, il peut promouvoir son université dans la « bonne société », ses élèves sont invités à discuter chez lui toutes les semaines, et à toutes les semaines il se rend à New York pour entretenir de biologie un cercle féminin.

En 1883, il fait une Croonian Lecture (sur « l'influence directe de variations graduelles de température sur le rythme cardiaque des chiens ») et en 1885 il devient membre de la Royal Society.

Fin de vie

Martin est devenu la cible d'attaques « malveillantes »[17] des antivivisectionnistes et des antiévolutionnistes[18]. En 1891, sa santé commence à décliner. En 1892, sa femme meurt. Malade, dépendant de la morphine qui soulage sa polyneuropathie, alcoolique, il démissionne de l'université[4] en 1893 et retourne en Angleterre. Il y meurt en 1896, sa carrière remarquable, écrit l'historien de la médecine W. Bruce Fye, « détruite par la neurasthénie et l'alcoolisme »[19]. Il n'avait jamais eu la citoyenneté américaine mais les 17 années passées à Baltimore suffiront à le faire considérer comme le fondateur de la physiologie aux États-Unis.

Publications

  • (en) H. Newell Martin, « The structure of the olfactory mucous membrane », dans Journal of anatomy and physiology, vol. 8 (partie 1), novembre 1873, p. 39–44.1 [texte intégral (page consultée le 2011-10-09)] 
  • (en) T. H. Huxley et H. N. Martin, A course of practical instruction in elementary biology, London, Macmillan and Co., 1875, 290 p. [lire en ligne] 
  • (en) H. Newell Martin, « The study and teaching of biology », dans Popular Science Monthly, vol. 10, janvier 1877, p. 298-309 [texte intégral (page consultée le 2011-10-11)] 
    Texte de la leçon inaugurale du 23 octobre 1876
  • (en) H. Newell Martin, « The normal respiratory movements of the frog, and the influence upon its respiratory centre of stimulation of the optic lobes », dans Studies from the biological laboratory Johns Hopkins University, no 1, 1879 [texte intégral (page consultée le 2011-10-12)] 
  • (en) H. Newell Martin, « A new method of studying the mammalian heart », dans Stud Biol Lab Johns Hopkins University, no 2, 1881, p. 119-130 [texte intégral (page consultée le 2011-10-10)] 
  • (en) Avec William A. Moale. A handbook of vertebrate dissection. New York, Macmillan and Co., 1881 Lire en ligne
  • (en) H. Newell Martin, « Observations on the direct influence of variations of arterial pressure upon the rate of beat of the mammalian heart », dans Stud Biol Lab Johns Hopkins University, vol. 2, 1882, p. 213-233 [texte intégral (page consultée le 2011-10-11)] 
  • (en) H. Newell Martin, « The direct influence of gradual variations of temperature upon the rate of beat of the dog's heart », dans Philosophical Transactions of the Royal Society, part II, Harrison and sons, 1883 [texte intégral] 
  • (en) H. Newell Martin et Lewis T. Stevens, « The action of ethyl alcohol upon the dog's heart », dans Stud Biol Lab Johns Hopkins University, 1883, p. 477-494 [texte intégral (page consultée le 2011-10-11)] 
  • (en) H. Newell Martin, A correction of certain statements published in the "Zoophilist" also A castigation and an appeal, 1885, 11 p. [lire en ligne] 
  • (en) H. Newell Martin, The human body. A beginner's text-book of anatomy, physiology and hygiene. New York. Henry Hold and Co. 1885. Divers collaborateurs au fil des éditions, dont sa femme pour la première. Texte en ligne de la dixième édition
  • (en) H. Newell Martin, « Effects of bleeding and starvation upon the proteids of the blood », dans Medical Record, vol. 40, 1891, p. 365-366 . Cité par Fye
  • (en) H. Newell Martin, Physiological papers, The Johns Hopkins Press, 1895, 264 p. 
    Recueil d'articles

Bibliographie

  • Keith R. Benson, « H. Newell Martin, W. K. Brooks, and the reformation of American biology », dans American Zoologist, Oxford University Press, vol. 27, no 3, 1987, p. 759-771 [texte intégral (page consultée le 2011-10-11)] 
  • C. S. Breathnach, « Henry Newell Martin (1848–1893). A pioneer physiologist » dans Med Hist. 13, 1969, S. 271–279. PMID 4893626.
  • M[ichael] F[oster], Notice nécrologique parue dans les Proceedings of the Royal Society of London, from April 23, 1896, to February 18, 1897, vol. LX.
    « M. F. » est « Michael Foster » pour Charles E. Rosenberg (Lire en ligne). En effet, l'auteur s'identifie comme praelector (en) de physiologie à Trinity College, ce qu'était bien Foster quand il a connu Martin.
  • W. Bruce Fye, « H. Newell Martin — a remarkable career destroyed by neurasthenia and alcoholism », dans Journal of the History of Medicine and Allied Sciences, vol.  40, no  2, 1985, p. 133-166. En ligne
  • W. Bruce Fye, « H. Newell Martin and the isolated heart preparation: the link between the frog and open heart surgery » dans Circulation 73, 1986, S. 857–864. PMID 3516445. PDF en ligne.
  • W. Bruce Fye, « H. Newell Martin », dans Clinical Cardiology, vol. 16, no 8, 1993, p. 631-632 (ISSN 1932-8737) [texte intégral (page consultée le 2011-10-09)] 
  • A. M. Harvey (1975). « Fountainhead of American physiology: H. Newell Martin and his pupil William Henry Howell » dans Johns Hopkins Med J 136(1): 38-46.
  • Jane Maienschein, « H. N. Martin and W. K. Brooks: exemplars for American biology? », dans American Zoologist, Oxford University Press, vol. 27, no 3, 1987 [texte intégral (page consultée le 2011-10-11)] 
  • Charles E. Rosenberg, « Martin, Henry Newell », dans Complete dictionary of scientific biography, 2008 [texte intégral (page consultée le 2011-10-13)] 
  • Heinz-Gerd Zimmer, « The isolated perfused heart and its pioneers », dans News in physiological sciences, vol. 13, no 4, août 1998, p. 203-210 [texte intégral] 

Notes

  1. Il y a des renseignements contradictoires sur l'année de sa mort. Breathnach donne 1893. Sir Michael Foster, qui le connaissait bien, écrit sa notice nécrologique en 1896 ou 1897, disant que la santé de Martin avait défailli « last summer ». Mais dans le même volume des Abstracts of the papers printed in the Philosophical transactions [of the Royal Society], on peut lire (p. 297) « Henry Newell Martin, October 28, 1896, aged 44 ».
  2. « Right hand » : « M. F. », Notice nécrologique de Martin dans les Proceedings of the Royal Society of London.
  3. The structure of the olfactory mucous membrane.
  4. a, b et c Heinz-Gerd Zimmer, The isolated perfused heart and its pioneers.
  5. A new method of studying the mammalian heart.
  6. W. Bruce Fye, H. Newell Martin and the isolated heart preparation: the link between the frog and open heart surgery.
  7. Voir par exemple l'illustration de Martin reproduite hors texte par Breathnach à la fin de son article.
  8. Observations on the direct influence of variations of arterial pressure upon the rate of beat of the mammalian heart.
  9. The direct influence of gradual variations of temperature upon the rate of beat of the dog's heart.
  10. The action of ethyl alcohol upon the dog's heart.
  11. a, b et c (en) W. Bruce Fye, « H. Newell Martin », dans Clinical Cardiology, vol. 16, no 8, 1993, p. 631-632 (ISSN 1932-8737) [texte intégral (page consultée le 2011-10-09)] .
  12. A. M. Harvey (1975), « Fountainhead of American physiology: H. Newell Martin and his pupil William Henry Howell » dans Johns Hopkins Med J, 136(1): 38-46.
  13. Fye, H. Newell Martin, p. 143.
  14. Notice nécrologique de Nuttall.
  15. Voir la première édition de The human body.
  16. Breathnach, p. 272 : « a celebrated beauty and woman of great fascination ».
  17. Le mot est de lui : « malicious misrepresentation of physiologists », dans A correction of certain statements published in the Zoophilist also A castigation and an appeal.
  18. Rosenberg, Martin, Henry Newell.
  19. A remarkable career destroyed by neurasthenia and alcoholism.



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