- Hugo Bleicher
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Hugo Bleicher (1899-1982) fut un agent de l'Abwehr en France, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est connu pour avoir démantelé plusieurs réseaux de résistance, notamment[1] :
- le réseau INTERALLIÉ, créé par Roman Czerniawski « Armand », dépendant du MI 6,
- le réseau AUTOGIRO, dirigé par Pierre de Vomécourt « Lucas », dépendant du Special Operations Executive,
- le réseau SPINDLE, dirigé par Peter Churchill « Raoul », dépendant du Special Operations Executive.
- le réseau DONKEYMAN, dirigé par Henri Frager « Jean-Marie », dépendant du Special Operations Executive.
Dans la Wehrmacht, il eut jusqu'à la fin de la guerre le rang modeste de Feldwebel (équivalent de sergent). Il eut pour alias « Colonel Henri » (se prétendant antinazi), « Jean Castel », « Weerbeck », « Bothereau », « Esbach », « Franz ».
Sommaire
Biographie
1899. Naissance le 9 août à Tettnang, Wurtemberg, près du lac de Constance.
Étudiant à l'université de Ravensburg.
Grande Guerre
À Verdun, les Britanniques le font prisonnier et l'internent à Abbeville dans un camp dont il gardera un mauvais souvenir.
Entre-deux Guerres
1919. Bleicher est interprète à la Compagnie des chemins de fer français, à Wiesbaden. Il exerce de nombreux métiers, en Allemagne et au Maroc.
Deuxième Guerre mondiale
1939. Bleicher est affecté à la Geheime Feldpolizei (GFP 312).
1940. En juillet, Bleicher est à Paris pour assurer la protection de la visite de Hitler.
1941.
- Mai. Bleicher arrête Robert Kiffer.
- 23 octobre. En poste à Cherbourg, Bleicher est interprète du capitaine Borschers envoyé de l'antenne Abwehr de Saint-Germain-en-Laye qui l'emploie comme enquêteur.
- 17 novembre. Bleicher arrête Roman Czerniawski et d'autres agents du réseau INTERALLIÉ, dont Mathilde Carré, « la Chatte » qui, devenue sa maîtresse, lui livre de nombreux noms. Promu Sonderführer, il est muté à la direction de l'Abwehr III F (hôtel Lutetia). Il réussit à prendre des émetteurs et à retourner des opérateurs, ce qui lui permet d'engager un Funkspiel (jeu radio) avec Londres.
- 25 décembre. Au George V, sous les yeux de Bleicher, Mathide Carré est présentée par Michel Brault à Pierre de Vomécourt qui demande l'aide de son radio pour faire passer des messages à Londres. Bleicher espère engager un nouveau Funkspiel avec le SOE.
1942.
- Pierre de Vomécourt soupçonne Mathilde Carré, et finit par l'accuser. Elle s'effondre et promet de se racheter et de « prendre sa revanche sur les Boches ! »
- 26 février. Dans la nuit du 26 au 27, Mathilde Carré et Pierre de Vomécourt rentrent au Royaume-Uni à bord d'une vedette britannique, sous la surveillance discrète de l'Abwehr. Ils ont fait croire à Bleicher qu'ils doivent ramener un général britannique pour qu'il participe à une réunion avec la Résistance française.
- 25 avril. Bleicher arrête Pierre de Vomécourt, qui est revenu en France (parachutage du 1er avril). Cela entraîne l'arrestation de Mathilde à Londres.
- 14 juillet. Avec l'accord de l'Abwehr Berlin (Amiral Canaris), Bleicher organise la mise en scène de l'évasion de Czerniawski, au cours d'un transfert entre Fresnes et Paris. Il s'attend à ce que, depuis Londres, Czerniawski lui serve d'espion idéal. Or Czerniawski se met au service du MI 6.
1943.
- 16 avril. Bleicher arrête Peter Churchill, chef du réseau SPINDLE et Odette Sansom, son courrier.
1944. En juillet, Bleicher arrête Henri Frager, chef du réseau DONKEYMAN.
1945. Le 15 juin, Bleicher est arrêté à Amsterdam par la Résistance néerlandaise et remis aux autorités britanniques. Il sera détenu plusieurs années au camp de Colchester, Essex.
Après-guerre
1954. Publication des mémoires de Bleicher : Colonel Henri's Story.
1967. Les anciens adversaires, Bleicher et Roman Czerniawski se rencontrent à Paris.
Bleicher termine ses jours petit commerçant dans la région de Constance.
Œuvre
- Colonel Henri's Story, William Kimber, 1954
Bibliographie
Source
- Dominique Venner, Histoire critique de la Résistance, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, 1995. ISBN 2-85704-444-5.
- Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, le cherche midi, 2005. ISBN 2-74910-456-4
Autres références
- Major Erich Borchers, Abwehr contre Résistance, traduit de l'allemand par René Breiz, copyright by « Le Livre Contemporain », Amiot-Dumont, 1949.
- Gordon Young, L'Espionne n° 1 : Celle qu'on appelait la Chatte, Arthème Fayard, 1957 ; rééd. collection Leur aventure N°A60, Éditions J'ai lu.
- Janusz Piekalkiewicz, Les grandes réussites de l'espionnage, Fayard Paris-Match, 1971.
Notes
- Affaires : « affaire Seraphinsky ou Rudon à Marseille ; affaire Oppinada à Bruxelles, avec van de Casteele ; affaire Polen Club ou Gologourski à Marseille, avec Linck ; affaire Moustache avec le VM (homme de confiance) Filoche à Bruxelles ; affaire Édouard (Étasse)) ; affaire Grossfürst ; affaire Lysiana ; etc. »
- Arrestations auxquelles il participe : « colonel Verneau, du chef du réseau RÉSISTANCE ; docteur Renet, dit Jacques Destréees. »
- Affaires auxquelles il participe : « affaire Mutter ; affaire Landa, avec Graf Kreutz et le commissaire Raymond Richard ».
- Réseaux : « Sous son contrôle, Bernard Fallot ravage les réseaux : TURMA-VENGEANCE (dont ARC EN CIEL), DÉFENSE DE LA FRANCE, VÉLITE, AJAX, NOÉ, PIERRE II, LIBÉ, JADE FITZ ROY, OCM, CND, et sous le nom de Bernard Schmidt le réseau MITHRIDATE. »
Une liste plus longue est fournie par Patrice Miannay :
Catégories :- Naissance en 1899
- Special Operations Executive
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