Haute-Guienne

Haute-Guienne

Haute-Guyenne

La Haute-Guyenne (ou Haute-Guienne) est une ancienne province de France.

Le terme désigna initialement les pays de la Guyenne relevant du parlement de Toulouse, par opposion à la Basse-Guyenne qui relevait du parlement de Bordeaux. On avait ainsi :

Lors de la création des généralités, le terme « Haute-Guyenne » désigna alors la généralité de Montauban, c'est à dire le Quercy et le Rouergue (la Basse-Guyenne étant la généralité de Bordeaux).

L'assemblée provinciale de Haute-Guyenne

En 1779, Necker créa à titre expérimental l’Assemblée provinciale de Haute-Guyenne sur le territoire de généralité de Montauban (le Quercy et le Rouergue), avec pour capitale Villefranche-de-Rouergue. Celle-ci fut choisie pour sa situation centrale au sein de la généralité. En effet, choisir Rodez ou Cahors aurait signifier privilégier le Rouergue ou le Quercy, et Montauban était le siège d'administrations plus ou moins hostiles à la nouvelle assemblée provinciale, car dépouillées par elle de certaines de leurs attributions (l'intendant, le bureau des finances et la cour des aides et finances).

L'Assemblée provinciale de Haute-Guyenne remplaçait les États provinciaux du Rouergue, du Quercy et le la vicomté de Turenne. Elle était composée de 52 membres : 10 membres du clergé, 16 nobles propriétaires et 26 représentants du tiers-état (13 propriétaires habitant les villes et 13 propriétaires habitany la campagne), et présidée par l'évêque de Rodez. Seize de ces membres étaient nommés directement par le roi (les évêques de Rodez, de Cahors, de Montauban et de Vabres, cinq nobles et sept députés du tiers-état), et devaient désigner les trente-six autres membres afin de former l'assemblée au complet. Son premier président fut Jérôme Champion de Cicé, ami et disciple de Turgot.

Elle tint cinq cessions :

  • 1779 : le 20 août (assemblée préliminaire), puis du 14 septembre au 6 octobre
  • 1780 : du 4 septembre au 3 octobre
  • 1782 : du 16 septembre au 15 octobre
  • 1784 : du 15 novembre au 14 décembre
  • 1786 : du 13 novembre au 12 décembre

Entre les cessions, l'administration provinciale disposait d'un organe permanent, le « bureau intermédiaire » ou«  commission intermédiaire », composée de sept membres approuvés par le roi (le président de l'assemblée et deux membres de chaque classe). La cession de 1788 fut annulée par le roi en raison de la convocation aux États généraux de 1789. L'assemblée fut finalement dissoute par le décret du 22 décembre 1789.

L'assemblée était particulièrement chargée de l'impôt, du commerce et des travaux publics. C'est dans le cadre de ses attributions fiscales qu'elle s'attela à réformer le cadastre de la province qui servait de base à l'imposition de la taille. Profondément novateurs, les travaux menés par l'ingénieur géographe Jean-François Henry de Richeprey préfigurent le cadastre moderne, par la séparation de l'aspect fiscal et de l'aspect topographique, les techniques rigoureuses appliquées, la confection de plans parcellaires et de registres fiscaux détaillés, la création d'une école de géomètres à Cahors et d'une véritable administration cadastrale.

Références

  • E. Dufour, Étude sur l'assemblée provinciale de Haute-Guyenne, Cahors, Girma, 1881
  • Pascal Clapier, L'apport de la Haute-Guyenne dans l'éclosion d'un cadastre français moderne, in Revue du Rouergue, 2003, n°76, pp. 457-494
  • Pascal Clapier, Les cadastres de Haute-Guyenne, Le Manuscrit, 2005
  • Mireille Touzery, Le mariage de la carpe et du lapin : le cadastre de Haute-Guyenne, une initiative d’une assemblée provinciale en pays d’élections et de taille réelle, 1779-1789, in De l’estime au cadastre en Europe - L’époque moderne, actes du colloque des 4 et 5 décembre 2003, Publications du Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Paris 2007
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