- Habitation à bon marché
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Les habitations à bon marché, très souvent appelées HBM, correspondaient - jusqu'en 1949 - aux actuelles HLM (habitations à loyers modérés). Si les constructions réalisées sur la Zone à Paris dans l'entre-deux guerres, sont les plus connues, les HBM ont été réalisées dans l'ensemble de la France. Ce type de logement populaire prend sa forme autonome avec la loi Siegfried du 30 novembre 1894 qui crée l'appellation d'« habitations à bon marché » (HBM) incitant la mise à disposition de logements à prix social avec une exonération fiscale.
Sommaire
Historique
Jusqu'au XIXe siècle, la question du logement est considérée comme ne relevant pas des institutions publiques, mais uniquement des rapports marchands ou des domaines de l'assistance, de la charité ou du paternalisme patronal. Toutefois, l'habitat ouvrier est souvent tellement dégradé que cette position idéologique ne peut être durablement maintenue. En 1832, une épidémie de choléra fait près de 20 000 victimes, et les docteurs Parent-Duchâtelet et Villermé soulignent le rôle désastreux de la saleté et l'exiguïté des logements - plutôt des taudis - des plus pauvres. Une première loi intervient en 1850 pour lutter contre le logement insalubre.
L'industriel et député Jules Siegfried fait voter le 30 novembre 1894 une loi qui porte son nom, qui encourage la création d'organismes d'habitations à bon marché. Cette loi est complétée par la loi soutenue par Paul Strauss, qui permet aux communes d'intervenir dans le logement social : c'est la reconnaissance de la légitimité d'une « action publique » en France pour favoriser le logement social, qui sera d'ailleurs développée grâce à la création des Offices publics d'HBM, autorisés par la loi Bonnevay de 1912.
Après la Première Guerre mondiale, la question du logement devient cruciale, notamment à Paris et dans le département de la Seine. Le retard pris dans la construction, les destructions et l'afflux de populations provinciales et étrangères rendent le parc inadapté, insuffisant, insalubre.
Les réponses seront de deux ordres :
- l'une, d'initiative privée et non structurée, les lotissements,
- l'autre d'initiative publique, les cités-jardins et les HBM.
Entre 1920 et 1930, de nombreux lotissements seront réalisés dans le département de la Seine, sur une surface de l'ordre de 15 000 hectares, soit près du double de la surface de Paris, profitant d'une amélioration des conditions de déplacement permises par le développement des lignes de trains de banlieue ou des tramways qui irriguent la proche et la moyenne banlieue.
En 1928, la loi Loucheur prévoit, dans le cadre des actions des offices de HBM (31 offices municipaux dans le département de la Seine), la construction de 200 000 logements HBM et 80 000 logements à loyer moyen en 5 ans avec l'aide financière de l'État.
Les HBM parisiens
Après la Première Guerre mondiale, les gouvernements successifs décident la suppression de l'enceinte fortifiée de Paris, qui n'est plus adaptée aux besoins de la Défense, et d'aménager la partie située entre les boulevards des Maréchaux et la limite extrême de la zone de servitude militaire. Celle-ci était une zone non-constructible ou zone non-ædificandi, correspondant à l'actuel tracé du périphérique, et laissée volontairement en friche par la Défense de Paris pour des raisons militaires datant de la fin du XIXe siècle.
Se développeront alors des immeubles de briques orange, hauts généralement de six étages, qui seront mis à la disposition des foyers modestes et populaires de la capitale.
Les HBM du Département de la Seine
L'office des HBM de la Seine, dirigé par Henri Sellier, lance, entre 1921 et 1939, un programme de 15 cités-jardins inspirées des théories de l'Anglais Ebenezer Howard. Henri Sellier défend l'idée « des ensembles de logements propres à assurer la décongestion de Paris et de sa banlieue et à montrer que l'on peut assurer à la classe des travailleurs un logement présentant le maximum de confort matériel et de conditions d'hygiène » .
Des HBM aux HLM
Dans le cadre de la Reconstruction, une loi de 1949 transforme les HBM en HLM, les actuelles habitations à loyer modéré, qui deviendront peu après l'outil principal de l'État pour lutter contre la crise du logement de l'après-guerre, au moyen notamment des grands ensembles et des Zone à urbaniser en priorité.
Toutefois, la notion d'HLM se rapportant essentiellement à des règles de financement et de gestion du logement, il est abusif de considérer qu'HLM induit nécessairement le logement collectif. De nombreux organismes HBM puis HLM ont construit également des pavillons sous statut de logement social.
Citations
- Au début de Mort à crédit, Céline décrit ainsi les HBM :
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- « Quand j'ai déménagé de Rancy, que je suis venu à la Porte Pereire, elles m'ont escorté toutes les deux. C'est changé Rancy, il reste presque rien de la muraille et du Bastion. Des gros débris noirs crevassés, on les arrache du remblai mou, comme des chicots. Tout y passera, la ville bouffe ses vieilles gencives. C'est le "P.Q. bis" à présent qui passe dans les ruines, en trombe. Bientôt ça ne sera plus partout que des demi-gratte-ciel terre cuite. »
Voir aussi
Articles connexes
- Logement social • Habitation à loyer modéré
- Histoire des luttes pour le logement
- Cité-jardin • Henri Sellier
- Mouvement hygiéniste
- Foyers de travailleurs migrants
- Historique du logement social en France
Liens et documents externes
- Sites internet
- Site consacré à l'Histoire et à l'architecture du logement social - Un itinéraire dans l'Est parisien par la DRAC Île-de-France
- Bibliographie
- Le Logement social à Paris 1850-1930 : les habitations à bon marché, Marie-Jeanne Dumont, éditions Mardaga, 1991, pp.155-157, (ISBN 9782870093498).
- Jean-Marc Stébé, Le logement social en France, Paris, PUF, 19 novembre 2007, 128 p. (ISBN 978-2-13-055594-0) [présentation en ligne]
- [PDF] Brochure de Benjamin Sabatier, Les origines du logement social à Rennes ou le temps des habitations à bon marché, Service des archives municipales de Rennes - Juillet 2006
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
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