- Gâtine
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Sommaire
Les gâtines en vieux français
Ayant la même étymologie que "gâteux" ou "gâté", une gâtine (terme péjoratif) était en vieux français un « mauvais pays », une région formée de terrains pauvres peu fertiles, imperméables, à dominante siliceuse, donc à pH acide, établis souvent sur des schistes, des granites ou, fréquemment dans le Bassin parisien, des dépôts sableux ou morainiques fluvio-glaciaires, peu mise en valeur sur le plan agricole (de médiocres forêts subsistent dans les parties non défichées), formée de landes et prairies pauvres, convenant principalement à l'élevage des moutons et des chèvres.
En Touraine, gâts, dégâts, gâtines s'appliquent aux landes intercalées entre champs cultivés et lambeaux de forêts, obtenues autrefois par incendie de celles-ci. La Provence a ses terres gastes[1], toponyme fréquent en Provence, on le trouve par exemple à Puget-sur-Argens[2]; la Flandre ses wastines (en flamand, wastina signifie "plaine déserte"[3]). Ces espaces sont parfois restés boisés en tout ou partie ; lorsqu'ils étaient défrichés pour être mis en culture, c'était généralement dans le cadre d'une jachère biennale et le seigle était alors la principale céréale cultivée.
Les principales "Gâtine" du centre et de l'ouest français
Le mot Gâtine ou Gastine est à l'origine du nom donné à plusieurs régions du centre et de l'ouest de la France[4] :
- Le Gâtinais, aux alentours de Montargis et Pithiviers.
- La Gâtine tourangelle occupe le nord du département d'Indre-et-Loire, dont une partie dénommée Gâtine de Ronsard correspond à l'ancienne forêt de Gastines, située à cheval sur la Gâtine tourangelle et le Vendômois.
- La Gâtine vendéenne est le nom donné à une contrée du Poitou, au centre de l'actuel département des Deux-Sèvres. Elle correspond approximativement à l'actuel arrondissement de Parthenay. Elle déborde sur la partie orientale de la Vendée (commune de Saint-Cyr-des-Gâts par exemple).
- La Gâtine poitevine[5], décrite par Jacques Peret dans "Les paysans de Gâtine au XVIIIe siècle[6].
- La Gâtine berrichonne[7] est centrée sur le département de l'Indre, correspondant pour partie au Boischaut[8] et à la Brenne et surtout au nord du département de l'Indre) : Gâtine de Valençay, Gâtine d'Azay-le-Ferron, Pays de Bazelle, Plaine d'Écueillé, ...
D'autres "gastines" existent, disséminées un peu partout sur le territoire ; la toponymie révèle par exemple des localités comme Saint-Denis-de-Gastines en Mayenne, Gastines-sur-Erve, désormais rattachée à Sablé-sur-Sarthe dans la Sarthe ou encore Saint-Laurent-en-Gâtines (Indre-et-Loire) .
La Gâtine vendéenne
Le Pays de Gâtine[9] (pays au sens de la Loi Voynet) a également été constitué autour de Parthenay.
Par opposition à la Plaine (pays de Niort et Saint-Maixent), la Gâtine est une région plus vallonnée et bocagère. Le pays de la Gâtine correspond au gros tiers central du département des Deux-Sèvres. Géologiquement, elle fait partie du Massif armoricain, et culmine à 271 m, au Terrier de Saint-Martin-du-Fouilloux au sud-est de Parthenay.
Le mot gâtine pourrait venir de gattine signifier « terre gâtée » et venir du fait qu'au haut Moyen Âge, la région était pauvre, peu peuplée et à l'écart des grandes routes.
Bibliographie
- Jacques Péret, "Les paysans de Gâtine poitevine au XVIIIe siècle", Geste, 1998 [ISBN 2-910919-75-7]
- Dr Louis Merle, "La métairie de la Gâtine Poitevine sous l'Ancien Régime. Étude de géographie agraire", Revue "Norois", année 1954, volume 3, numéro 3, pages 241-266, consultable http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182x_1954_num_3_1_1044</ref>.
- Jacques Dibot, "Mutation agricole de la Gâtine poitevine au cours du dix-neuvième siècle", Poitiers, 1966, thèse.
- Jacques Péret, "Seigneurs et Seigneuries en Gâtine Poitevine. Le Duché De La Meilleraye, XVIIe - XVIIIe siècles", Poitiers, Société Des Antiquaires De L'Ouest, 1976.
Notes et références
- légende arthurienne, la Terre Gaste est un territoire désolé, devenu stérile, qui ne retrouvera sa fertilité qu'à l'issue de la quête du Graal, qui guérira le roi blessé ainsi que son royaume, voir http://www.mon-oueb.com/terre-gaste/ Dans la
- http://books.google.fr/books?id=iwRQ1HCsQ_UC&pg=RA1-PA261&lpg=RA1-PA261&dq=Terres+gastes+provence&source=bl&ots=QW7e6plZEV&sig=gRiTQ8tPkCjEkuW-gPNykxlkunE&hl=fr&ei=8p3xTdK6IdSbhQfDi6EY&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CC8Q6AEwBDgU#v=onepage&q=Terres%20gastes%20provence&f=false « Ce sont des terres qui n'ont jamais été cultivées et qui servent de pacages communs » écrit le "Dictionnaire des Fiefs et des Droits seigneuriaux" consultable
- Malèves-Sainte-Marie-Wastines ou encore Woesten en Flandre (Belgique) Ce toponyme est à l'origine de localités comme
- http://denis.jeanson.pagesperso-orange.fr/paysage20.htm#gatine
- http://www.cpie79.fr/
- http://www.scribd.com/doc/3103776/Paysans-de-la-Gatine-poitevine
- http://www.centre.ecologie.gouv.fr/atlas/atlas_indre/gatines1.pdf
- http://boischautnord.over-blog.com/pages/Le_Boischaut_Nord_ou_Gatines_de_lIndre-335676.html
- http://www.gatine.org/
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