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Gynécomastie
Gynécomastie CIM-10 : N62 La gynécomastie est le développement excessif des glandes mammaires chez l'homme. Elle peut être congénitale ou due à une maladie, à une tumeur ou à la prise de certains médicaments.
Sommaire
Épidémiologie
Les enfants peuvent être concernés dès la naissance, et parfois avec un seul sein anormalement gros.
Quand le phénomène apparait à l'adolescence (due à une sécrétion plus précoce d'œstrogènes alors que le niveau de testostérone est encore bas), les symptômes disparaissent dans 90 % des cas après quelques mois ou au plus après quelques années.
Elle est présente chez près de la moitié des hommes âgés[1], probablement secondaire à un taux de testostérone diminué[2].
Mécanisme/Physiopathologie
Le développement de la glande mammaire est du à un déséquilibre de la balance Androgènes/œstrogènes en faveur de ces derniers. Ce déséquilibre peut s'expliquer par :
- une diminution de la testostérone (ex.: hypogonadisme central ou périphérique, primitif ou acquis...) ;
- une augmentation de la SHBG (Sex Hormone-binding globulin) qui conduit à une diminution relative de la forme libre, et donc active, de la testostérone (c'est le cas dans l'hyperthyroïdie, certaines maladies du foie...) ;
- une augmentation des œstrogènes (dans certaines formes du cancer du testicule ou en cas d'excès d'aromatisation (transformation chimique des précurseurs œstrogènes en cette dernière) dans le tissu graisseux périphérique ou lors d'une hyperthyroïdie ou d'une maladie de Klinefelter...) ;
- une inefficacité des récepteurs hormonaux aux androgènes (secondaire à un traitement...) ;
- un déplacement de l'œstrogène de son récepteur (la SHBG) par une molécule, augmentant ainsi la forme libre de cette hormone (cas de certains médicaments).
Causes
Syndrome paranéoplasique
Certains cancers peuvent secréter des hormones de type œstrogène ou des précurseurs de cette dernière.
Troubles endocriniens
- Acromégalie
- Maladie d'Addison
- Hyperthyroïdie
- Prolactinome
- Troubles secondaires à l'alcoolisme
Causes médicamenteuses
Un certain nombre de médicaments ont pour effet secondaire de provoquer une pousse des seins chez l'homme. Ce sont essentiellement en cas de prise de :
- digitaliques lorsqu'il y a surdosage ;
- œstrogènes ou dérivés ;
- spironolactone ;
- amphétamines ;
- stéroïdes ;
- inhibiteurs des protéases données dans le traitement du SIDA ;
- médicaments de chimiothérapie anticancéreuses (par atrophie testiculaire consécutive).
On évoque aussi des expositions chroniques (ou in utero dans le cas d'enfants présentant une gynécomastie anormale à la naissance) à de faibles doses de leurres hormonaux, qui miment les œstrogènes, et/ou à des produits qui auraient des impacts hormonaux et/ou toxiques sur la thyroïde ou les testicules.
Anomalies hépatiques
Maladie génétique
Sans rapport avec un trouble de la différenciation sexuelle
En rapport avec un trouble de la différenciation sexuelle
- Syndrome de Klinefelter
- Pseudohermaphrodisme masculin par insensibilité aux androgènes
- Syndrome Homme XX
- Maladie de Kennedy
Diagnostic
Il repose sur la palpation des seins.
L'examen clinique est complété par une palpation des testicules à la recherche d'un cancer ou d'une atrophie(diminution de taille).
En l'absence de cause évidente, le bilan est complété par une radiographie pulmonaire (problème médiastinal + pulmonaire) et une échographie abdominale (problème rénal + surrénal + hépatique).
Au niveau biologique, il faut doser, également en l'absence de cause évidente, les :
- ASAT + ALAT + Gamma-GT (à la recherche d'un problème hépatique)
- TSH à la recherche d'un problème de thyroïde ;
- FSH, LH pour explorer des problèmes hypophysaires ;
- Testostérone ;
- HCG ;
- Prolactine ;
- en plus des explorations non spécifiques de dépistage (NFS, CRP, Créatinémie plasmatique...)
Diagnostic différentiel
La gynécomastie est due à l'augmentation de taille des glandes mammaires. Elle doit donc être distinguée :
- d'une pseudo-gynécomastie par infiltration graisseuse du sein ;
- d'un cancer du sein.
Une échographie et/ou une mammographie peut aider à faire la distinction.
Traitement
Il s'agit essentiellement du traitement de la cause, lorsque cette dernière est identifiée. Une gynécomastie prolongée (supérieure à un an) peut ne pas régresser du fait de l'installation d'une fibrose.
Lorsque la cause n'est pas identifiée, ou que celle ci n'est pas curable, un traitement par tamoxifène peut avoir une certaine efficacité[1]. D'autres médicaments ont été testés dont la testostérone et ses dérivés et l'anastrozole (inhibiteur de l'aromatase).
Voir aussi
Notes et références
- ↑ a et b Braunstein GD, Gynecomastia, New Eng J med, 2007;357:1229-1237
- ↑ Harman SM, Metter EJ, Tobin JD et Als. Longitudinal effects of aging on serum total and free testosterone levels in healthy men, J Clin Endocrinol Metab; 2001;86:724-731
Articles connexes
Liens externes
- Chirurgie réparatrice et gynécomastie, www.gynecomastie.fr
- Fiche gynécomastie, www.esculape.com
- (en) Patient atteint de gynécomastie
- Hôpital Saint-Louis
- Les étapes de la gynécomastie (expérience personnelle avec photos et vidéos)
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