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Lumières écossaises
Les Lumières écossaises sont la contribution intellectuelle de l’Écosse au mouvement des Lumières qui a agité l’Europe au XVIIIe siècle.
Cette période de ferment intellectuel qui a duré approximativement de 1730 à 1800 a été permise en grande partie par les conditions économiques et politiques qui ont caractérisé l’Écosse au siècle des Lumières à la suite de l’Acte d’Union (1707) entre l’Angleterre et l’Écosse.
Un creuset d’où ont émergé beaucoup d’idées qui distinguent les Lumières écossaises était le Poker Club d’Édimbourg.
La première figure principale des Lumières écossaises était Francis Hutcheson, qui occupait la chaire de philosophie à l’université de Glasgow de 1729 à 1746. Ce philosophe moral avec des solutions de rechange aux idées de Thomas Hobbes a fondé une des branches principales de la pensée écossaise et s’est opposé au disciple de Hobbes, l’Écossais David Hume. La contribution principale de Hutcheson à la pensée du monde sont les principes utilitaristes et le conséquentialistes que la vertu est ce qui apporte le plus grand bien au plus grand nombre de gens.
Hume lui-même est sans doute le penseur le plus important des Lumières écossaises. Sa philosophie morale a fini par triompher de celle de Hutcheson et ses recherches en économie politique ont inspiré un travail plus détaillé à son ami Adam Smith. Hume est en grande partie responsable de la tonalité pratique prise par les Lumières écossaises, car il a été concerné par la nature de la connaissance, et qu’il a développé des idées liées à l’évidence, à l’expérience et à la causation. Beaucoup de ceci est incorporé à la méthode scientifique et il a développé beaucoup d’attitudes modernes concernant le rapport entre la science et la religion.
Hume s’intéressait plus à la philosophie qu’à l’économie, mais ses idées ont néanmoins mené à d’important travaux dans ce dernier domaine. Après la défense passionnée par Hume du libre échange, Adam Smith a développé ce concept en 1776 et publié Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations qui constitue sans doute la première œuvre moderne d’économie. Cette célèbre étude a eu un impact immédiat sur la politique économique britannique et elle forme toujours la base des discussions du XXIe siècle sur la mondialisation et les taxes sur les produits d’importation.
Les penseurs des Lumières écossaises ont développé une « science de l’homme » fondée sur l’œuvre de Hume dans le domaine de la philosophie morale et sur ses études de la nature humaine. La trace historique de cette science se manifeste dans les œuvres par les principaux penseurs écossais comme Adam Ferguson, James Burnett, John Millar et William Robertson qui ont tous fusionné une étude scientifique de la façon dont se comportent les humains dans les cultures antiques et primitives avec une forte conscience des forces déterminantes de la modernité.
Les Lumières écossaises ont déplacé le centre d’intérêt des sujets intellectuels et économiques vers des sujets spécifiquement scientifiques. Le signe annonciateur de ce déplacement était le penseur James Anderson, un docteur avec un intérêt durable pour l’agronomie. Bien qu’on considère traditionnellement que les Lumières écossaises s’achèvent avec ce changement (qui s’est produit à la fin du XVIIIe siècle), il faut tout de même noter que les Écossais ont contribué sans discontinuer de façon disproportionnée à la science et aux lettres En Grande-Bretagne pendant encore environ cinquante ans, grâce à des figures comme James Hutton, James Watt, William Murdoch, James Clerk Maxwell, Lord Kelvin et Walter Scott.
Principales figures des Lumières écossaises
- Adam Smith
- David Hume
- Henry Home
- James Hutton
- Thomas Reid
- Dugald Stewart
- James Mill
- Adam Ferguson
- Hugh Blair
- James Boswell
- John Leslie
- George Campbell
- John Millar
- James Burnett, Lord Monboddo
- Francis Hutcheson
Bibliographie
- Michel Baridon, « L’Histoire et les sciences : Des Lumières écossaises au groupe de Coppet », Rivista di Letterature Moderne e Comparate, Jan.-Mar. 1989, n° 42 (1), p. 47-67
- (en) Alexander Broadie, The Cambridge Companion to the Scottish Enlightenment (Cambridge Companions to Philosophy) ISBN 0-521-00323-7
- (en) Alexander Broadie, The Scottish Enlightenment: The Historical Age of the Historical Nation, 2001. ISBN 1-84158-151-8
- (en) James Buchan, Crowded with Genius : The Scottish Enlightenment: Edinburgh’s Moment of the Mind, 2003. ISBN 0-06-055888-1
- (en) David Daiches, Peter Jones, Jean Jones, The Scottish Enlightenment: 1731 - 1790 A Hotbed of Genius, The Saltire Society, 1996, ISBN 0-85411-069-0
- (en) Robert W. Galvin, America’s Founding Secret: What the Scottish Enlightenment Taught Our Founding Fathers, 2002. ISBN 0-7425-2280-6
- Gianluigi Goggi, « Diderot-Raynal, l’esclavage et les Lumières écossaises », dans Jean Mondot, L’Esclavage et la traite sous le regard des Lumières, Bordeaux, Centre Interdisciplinaire Bordelais d’Étude des Lumières, Université Michel de Montaigne, 2004, pp. 53-93
- (en) Arthur Herman, How the Scots Invented the Modern World: The True Story of How Western Europe’s Poorest Nation Created Our World & Everything in It, 2001 ISBN 0-609-80999-7
- Michel Maillard, « Lumières écossaises : Passions et manners » dans The Highland Widow de Walter Scott, Bulletin de la Société d’Études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, Sept 1999, p. 223-29
- Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux temps modernes et contemporains, PUF, 2004, ISBN 2130531636
- Norbert Waszek, L'Écosse des Lumières: Hume, Smith, Ferguson. Paris, PUF « Philosophies », 2003 ISBN 2-13-052449 4
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Scottish Enlightenment ».
Voir aussi
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