- Grève des ouvrières des manufactures d'allumettes à Londres en 1888
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Grève des ouvrières des manufactures d’allumettes à Londres en 1888
La grève des ouvrières des manufactures d’allumettes à Londres en 1888 était une grève des femmes et des fillettes travaillant dans la Manufacture Bryant et May de Bow, à Londres. La grève avait été déclenchée à cause des mauvaises conditions de travail dans la fabrique d’allumettes, en particulier les journées de travail de quatorze heures, les bas salaires, les amendes arbitraires, et les maladies graves provoquées par l’utilisation du phosphore jaune (ou blanc), notamment l’Ostéonécrose du maxillaire.[1]
Dirigée par la militante socialiste Annie Besant, avec le soutien d’Herbert Burrows, la grève a commencé en juin 1888. Trois semaines plus tard, les propriétaires de l'usine ont accepté de réembaucher les grévistes et de mettre fin au système d'amendes. [1]
Sommaire
La campagne contre les allumettes au phosphore jaune
Besant et d'autres continuèrent de faire campagne contre l'utilisation du phosphore jaune pour la fabrication des allumettes.
En 1891, l 'Armée du Salut avait ouvert sa propre usine d'allumettes dans le district de Bow de Londres, où l’on utilisait le phosphore rouge moins toxique, et où les salaires étaient plus élevés. [1] Une des raisons de l’ouverture de cette fabrique d'allumettes était la volonté d'améliorer les conditions de vie des travailleurs à domicile, y compris des enfants, qui plongeaient les allumettes dans des bains à base de phosphore jaune. [2] Plusieurs enfants étaient morts après avoir mangé ces allumettes. Fait intéressant, l’usine d'allumettes de l'Armée du Salut affichait un taux d’ostéonécrose du maxillaire inférieur à celui de l'usine Bryant et May dans la même localité, ce qui était du à l'amélioration des conditions de travail.
Ces événements avaient fait une mauvaise publicité pour la manufacture de Bryant et May qui annoncèrent en 1901 que leur usine n’utilisait plus de phosphore jaune. [1] Paradoxalement, les propriétaires Francis May et William Bryant, qui étaient tous deux des Quakers, avaient commencé en 1850 par importer des allumettes de sûreté à base de phosphore rouge fabriquées par John Edvard Lundström, en Suède.[3] Cependant, Bryant et May avaient vu leurs ventes d’allumettes de sécurité multipliées par 10 en 1855 et Lundstrom n'a pas été en mesure d'augmenter sa production pour satisfaire à la demande, ils ont donc acheté son brevet pour le royaume uni, et avec son aide, ont construit une usine pour le modèle d'allumettes de sécurité à Bow. [3] Ils ont commencé à utiliser du phosphore rouge en 1855, mais n'ont pas pu rivaliser avec le prix beaucoup plus compétitif des allumettes à base de phosphore jaune d'où le recours au travail des enfants.
L'Armée du Salut avait le même problème; leurs allumettes coûtaient au départ trois fois le prix des allumettes à base de phosphore jaune. Ils n’ont obtenu qu’un succès partiel et uniquement parce que beaucoup de leurs partisans ont refusé d'acheter des allumettes à base de phosphore jaune, ils ont automatisé une grande partie du process de fabrication des allumettes, à l’exception du remplissage, pour faire baisser les coûts, et le recours au travail des enfants dans les métiers dangereux fut interdit. Mais l'usine avait encore des difficultés à être compétitive sur les prix, et après 1898, le War Cry (journal de l’Armée du Salut)a cessé toute publicité pour leurs allumettes. [2] L’usine de l'Armée du Salut finalement fermé et elle a été reprise par Bryant et May, le 26 novembre 1901.[4]
En 1908, la Chambre des communes britannique a adopté une loi interdisant l'utilisation de phosphore jaune dans les allumettes après le 31 décembre 1910. Cela fut pour le Royaume-Uni la date d’application de la convention Berne de 1906 sur l'interdiction du phosphore blanc dans les allumettes. [4]
La comédie musicale
Dans les années 1960, l'acteur britannique Bill Owen en collaboration avec le parolier Tony Russell a créé une comédie musicale dont le thème était la grève de 1888. La Première du spectacle a été jouée au Globe Théatre, à Londres, le mardi 1er mars 1966 et un enregistrement d’époque est encore disponible. Il n'y a jamais plus eu aucune grande production à Londres depuis cette date, bien que la comédie musicale ait été plus tard éditée par Samuel French Ltd en 1979.
La comédie musicale est centrée sur les conditions de vie des coupeuses d’allumettes à l’usine Bryant & May de Bow, à Londres, avec de solides références à la maladie connue sous le nom de « Phossy Jaw » (ostéonécrose de la mâchoire) et le climat politique de l'époque. L’essentiel de l'action se déroule dans un lieu fictif nommé incongrûment "Hope Cour", la comédie dépeint Bryant et May comme des patrons impitoyables et insensibles, et le contremaître de l'usine "M. Mynel" est mis en scène comme un tyran imposant aux filles par la menace un régime de travail forcé.
Le personnage central de la comédie musicale est «Kate», une ouvrière de l'usine logée dans un taudis, qui écrit à «Annie Bessant, pour demander de l'aide afin de changer les conditions de travail dans l'usine. L'histoire suit Kate et Annie tentant de mobiliser les filles, Kate apprenant à devenir le leader téméraire de la grève et un acteur clé dans la création et la reconnaissance du syndicat. Il y a aussi une intrigue secondaire dans laquelle la participation de Kate à la grève crée des tensions dans sa relation avec le docker 'Joe'.
Malgré le sujet de la comédie musicale, un accent particulier est mis sur la mentalité positive et l’exubérance naturelle de ceux qu'on appelle les moineaux cockney, ce qui donne prétexte à de nombreuses scènes de chant et de danse.
Notes
References
- (en) John Emsley, The Shocking History of Phosphorus: A Biography of the Devil's Element, Macmillan
- (en) Patrick Beaver, The Match Makers: The Story of Bryant & May, Henry Melland Limited, 1985
- (en) Richard Threlfall, The Story of 100 Years of Phosphorus Making: 1851 - 1951, Albright & Wilson, 1952
Autres lectures
Voir aussi
- Portail du syndicalisme
- Portail du droit
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