- Gouvernement de Flensburg
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Gouvernement de Flensbourg
Le Gouvernement provisoire du Reich (Geschäftsführende Reichsregierung), dit le gouvernement de Flensbourg, était l’éphémère administration qui tenta de gouverner l’Allemagne en mai 1945 après les suicides d’Adolf Hitler et de Joseph Goebbels et la chute de Berlin. Dirigée par le successeur désigné de Hitler, le grand-amiral Karl Dönitz, cette administration doit son surnom à la ville de Flensbourg, proche de la frontière du Danemark, où se situait le quartier général de Dönitz à ce moment ; le territoire que contrôlait ce gouvernement était limité au voisinage de la ville en raison de l’avance des armées alliées. Dönitz demanda le 1er mai 1945 à Lutz Schwerin von Krosigk d’endosser la charge de chancelier du Reich car Goebbels, que Hitler avait désigné à cette fonction, s’était suicidé le même jour. Von Krosigk déclina l’offre, et tous deux convinrent qu’il porterait le titre de chef du Gouvernement provisoire du Reich. Le cabinet tint sa première réunion à Flensburg le 5 mai. Heinrich Himmler et Alfred Rosenberg furent tous deux démis de leurs fonctions le 6 mai. Certains récits rapportent que ces démissions auraient été imposées en vue de rendre le gouvernement plus acceptable aux yeux des Alliés, d’autres parce que Himmler et Rosenberg interféraient avec le fonctionnement du nouveau régime. Le gouvernement comprenait notamment le feldmaréchal Wilhelm Keitel, le général Alfred Jodl et Albert Speer. Ils s’efforcèrent de diriger ce qui restait des forces armées allemandes vers les armées d’invasion alliées de l’Ouest dans l’espoir qu’elles seraient capturées par les anglo-américains plutôt que par l’Armée rouge soviétique.
Dönitz désigné chef de l’État
Le 30 avril 1945, Hitler se suicida à Berlin. Dans son testament politique, il sépara la fonctions de chef d'État de chef de gouvernement, qu’il avait fait réunir à son profit en 1934. Il désigna Dönitz comme président du Reich (Reichspräsident), et le ministre du Reich à la Propagande, Joseph Goebbels, comme chancelier du Reich (Reichskanzler).
Hitler avait condamné Hermann Göring et Heinrich Himmler comme traîtres et les avait exclus tous deux du parti nazi. Göring se trouvait en Bavière et Himmler auprès de Dönitz, mais sans que ce dernier soit informé de la condamnation par Hitler.
Le 1er mai, Dönitz devint le seul représentant du Reich vacillant lorsqu’il apprit que Goebbels s’était également suicidé. Il désigna le comte Lutz Schwerin von Krosigk comme chef du Gouvernement provisoire du Reich, et ils s’efforcèrent de former un gouvernement. Au cours de la courte période durant laquelle il fut en charge, Dönitz consacra la majeure partie de ses efforts à s’assurer de la loyauté des forces allemandes et à essayer qu’elles se rendent aux Britanniques ou aux Américains plutôt qu’aux Soviétiques dont il craignait, à juste titre, des représailles.
Le 7 mai 1945, Dönitz autorisa le général Alfred Jodl, chef d’état-major des forces armées allemandes à signer la reddition inconditionnelle des forces allemandes à Reims. Le 8 mai 1945, le feldmaréchal Wilhelm Keitel signa la capitulation du Troisième Reich à Berlin.
Albert Speer suggéra qu’après la capitulation, le gouvernement de Flensburg devrait prononcer sa propre dissolution. Dönitz et ses ministres choisirent de continuer dans l’espoir de pouvoir gouverner l’Allemagne d’après-guerre en tant que gouvernement provisoire. Toutefois, les Alliés ne voulaient pas moins que la reddition inconditionnelle de l’État allemand, de son gouvernement et de ses forces armées. Une fois l’acte de capitulation formellement signé, ce n’était plus qu’une question de temps avant que les occupants ne tiennent le gouvernement allemand responsable de la Seconde Guerre mondiale. Les tentatives du gouvernement de Flensburg de travailler en coopération avec les forces d’occupation furent ignorées par le général Dwight Eisenhower, commandant suprême des Alliés en Europe.
Dönitz et ses ministres s’efforcèrent de gérer ce qui restait de l’Allemagne. Ils communiquaient les instructions du gouvernement par le truchement du Reichssender Flensburg. Ces efforts se révélèrent infructueux.
Le 20 mai, le gouvernement soviétique fit clairement savoir ce qu’il pensait du gouvernement de Flensburg. Il s’en prit au gouvernement Dönitz désigné comme le « gang Dönitz ». La Pravda écrivait :
«Les discussions relatives au gang fasciste entourant Dönitz se poursuivent. Plusieurs cercles alliés éminents considèrent qu’il est nécessaire d’utiliser les services de Dönitz et de ses collaborateurs. Au Parlement britannique, ce gang a été désigné sous le terme administration Dönitz… Un reporter de la presse réactionnaire Hearst a déclaré l’enrôlement de Dönitz comme un acte de sagacité politique. Il faut donc en conclure qu’un scribouillard fasciste a trouvé opportun de faire cause commune avec un camarade de maraude de Hitler. Au même moment, la presse fasciste des deux bords de l’Atlantique a évoqué les conditions qui régnaient en 1918 en Allemagne, lorsque les extrémistes de droite allemands répandirent les mêmes sornettes concernant l’imminence d’un chaos. À l’époque, les unités allemandes intactes furent utilisées pour de nouvelles aventures à l’Est immédiatement après la capitulation. La présente campagne a des objectifs similaires. De nombreux cercles réactionnaires du camp alliés sont opposés à la création d’une nouvelle Europe sur les bases formulées lors de la conférence de Crimée. Ces cercles considèrent que la préservation des États fascistes et de leurs viviers comme un moyen de contrecarrer les aspirations de toutes les nations qui aspirent à la paix…
»Le 23 mai 1945, un officier de liaison britannique se rendit au quartier général de Dönitz et demanda à parler à tous les membres du gouvernement. Il lut alors un ordre émanant du général Eisenhower qui prononçait la dissolution du gouvernement et l’arrestation de tous ses membres.
Le cabinet Dönitz
- Grand amiral Karl Dönitz, président du Reich
- Lutz Schwerin von Krosigk, chef du Gouvernement provisoire du Reich, ministre du Reich aux Affaires étrangères, ministre du Reich aux Finances
- Heinrich Himmler, ministre du Reich à l’Intérieur (démis le 6 mai 1945)
- Alfred Rosenberg (démis le 6 mai 1945)
- Wilhelm Stuckart, ministre du Reich à la Culture, et successeur de Himmler comme ministre du Reich à l’Intérieur
- Albert Speer, ministre du Reich à l’Industrie et à la Production
- Herbert Backe, ministre du Reich à l’Alimentation, à l’Agriculture et aux Forêts
- Franz Seldte, ministre du Reich au Travail
- Julius Dorpmüller, ministre du Reich aux Postes et aux Communications
- Le général Alfred Jodl était le chef d’état-major des forces armées allemandes et le représentant de Dönitz dans les négociations avec les alliés
- Le feldmaréchal Wilhelm Keitel était membre de l’état-major et représentait Dönitz dans les négociations avec l’Armée rouge
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 129212096 Flensburg Government ».
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