Gouvernement d'Akhaltsikhe

Gouvernement d'Akhaltsikhe

1918 – 1918

District d'Akhaltsikhe aujourd'hui

Informations générales

Statut	République
Capitale	Akhaltsikhe
Langue	Turc Géorgien
Religion	Sunnisme

Ministre-Président

1918	Omar Païk

Entités précédentes :

•  Empire ottoman

Entités suivantes :

• RDG

Le Gouvernement d'Akhaltsikhe est une entité de facto éphémère qui exista en novembre 1918. Le territoire, abandonné par l'Empire ottoman suite aux demandes de la Grande-Bretagne en raison de sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, fut toutefois bientôt envahit par les troupes géorgiennes en quelques semaines.

Contexte

Après la Révolution russe de février 1917, les pays du Caucase acquirent l'autonomie suprême et une « République démocratique fédérative de Transcaucasie » fut proclamée à Tiflis. Un an plus tard, le 26 mai 1918, la Géorgie, centre politique de la RDFT, déclara à son tour son indépendance, suivie deux jours plus tard par l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Tiflis rentra alors dans la sphère d'influence de l'Empire d'Allemagne et de la Turquie ottomane dans le cadre de la Première Guerre mondiale, malgré une soi-disant neutralité proclamée en même temps que l'indépendance. Dès lors, le peuple géorgien cherchant à récupérer ses terres historiques, le gouvernement social-démocrate de Géorgie tenta par la voie diplomatique ou militaire de réunifier ses territoires. Toutefois, certains begs musulmans locaux empêchèrent provisoirement ce processus et furent notamment supportés par Istanbul, le gouvernement russe de Dénikine ou encore les Britanniques du Caucase.

Le Gouvernement d'Akhaltsikhe

Bientôt, la Turquie et l'Allemagne furent défaites par les forces alliées des États-Unis, de France et de Grande-Bretagne, et ce dernier pays reçut une influence considérable dans le Caucase, tout comme des protectorats au Proche-Orient et en Afrique. C'est ainsi elle qui, après avoir réussi à faire changer le gouvernement géorgien en un régime menchevik pro-anglais, imposa à l'empire ottoman de respecter les demandes géorgiennes. En novembre 1918, les troupes turques quittèrent la province d'Akhaltsikhe, à la frontière turco-géorgienne pour laisser place au nouveau pays.

Toutefois, les begs turcs ou géorgiens qui ne voulaient pas voir disparaître leurs propriétés dans la région refusèrent la suzeraineté de Tiflis et proclamèrent le soi-disant « Gouvernement d'Akhaltsikhe ». Omar Païk, apparemment un Turc, fut choisi par ses compagnons comme « Ministre-Président », ou chef d'État d'une république à statut mal défini. Le but de Païk était de tourner la région d'Akhaltsikhe-Akhalkalaki en un canton indépendant, auquel seront rajoutés les territoires musulmans du sud de la Géorgie aussi revendiqués par Tiflis. Toutefois, il était hors de question qu'un seul État de la communauté internationale reconnaisse la région comme indépendante, la République démocratique de Géorgie ayant elle-même du mal à être reconnue.

Mais la Grande-Bretagne autorisa aux Géorgiens d'intervenir dans la crise politique et le Général Guiorgui Mazniachvili, alors gouverneur efficace de l'Abkhazie, assiégea Akhaltsikhe qui tomba probablement en moins d'une journée, l'armée akhaltsikhéenne n'existant pas. Mazniachvili fut nommé Gouverneur-général du canton et réussit en quelque temps à rétablir l'ordre dans la région. Omar Païk fut d'abord emprisonné mais fut bientôt remis en liberté, après que le gouvernement géorgien se fut assuré que les begs locaux l'avaient abandonné. Mais Tiflis faça un nouveau problème : la puissance des dits begs. Ils avaient en effet acquis le droit de conserver leurs propriétés féodales dont ils jouissaient durant l'Empire ottoman. Cela brisa la politique de socialisation de la Géorgie que menait Noé Jordania. Pour cette raison, de nombreuses manifestations populaires se produiront et la Russie soviétique prendra le prétexte d'aider les travailleurs du sud de la Géorgie pour envahir le pays indépendant en 1921...

Sources

• (en)Nodar Assatiani et Otar Djaparidze, History of Georgia, Tbilissi, 2009. p.  311
• (ka)Guiorgui Mazniachvili, Mémoires d'un Soldat

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