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Gen d'Hiroshima
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Gen d'Hiroshima はだしのゲン
(Hadashi no Gen)Type Shōnen Genre drame, anti guerre Manga Auteur Keiji NAKAZAWA Éditeur Shueisha
Chuokoron-Shinsha (tankōbon)Prépublication Weekly Shonen Jump Sortie initiale 4 juin 1973 – 1974 Volumes 10 : Gen d'Hiroshima Réalisateur(s) Mamoru Shinzaki Studio d'animation Madhouse Licence Orion Home Video (original)
Geneon (new)
KazeDurée 83 min. Sortie 21 juillet 1983
31 octobre 2007Drama Réalisateur Nishiura Masaki, Murakami Masanori Chaine Fuji TV 1re diffusion 10 août 2007 – 11 août 2007 Épisodes 2 Gen d'Hiroshima (en japonais はだしのゲン Hadashi no Gen littéralement Gen le va-nu-pieds) est un manga de Keiji Nakazawa.
L'histoire retrace le parcours de la famille Nakaoka à Hiroshima, quelques jours avant, puis après le bombardement atomique du 6 août 1945. L'histoire est basée sur la propre expérience de l'auteur, survivant du bombardement où il perdit son père, sa sœur et son frère cadet.
Nakazawa couvre plusieurs années après Hiroshima afin de montrer les conséquences sur le long terme comme les maladies mortelles dues aux rayonnements atomiques. Il insiste également sur les traumatismes de la societé japonaise : rejet des victimes de la bombe qui symbolise la défaite pour les japonais, famines et pauvreté entrainant marché noir, criminalité organisée des yakuzas et orphelins délinquants.
Il critique vivement l'impérialisme et l'aveuglement des militaires, des entreprises et de l'empereur qui ont conduit à la guerre. Il s'attaque également à l'occupation américaine : étudiant comme des cobayes les victimes de la bombe, censurant les informations au sujet des conséquences de l'explosion...
Cette œuvre est souvent comparée à la BD américaine Maus sur le génocide juif. L'auteur, Art Spiegelman qui préface la dernière édition a ainsi affirmé avoir été extrêmement marqué par Gen d'Hiroshima.
Mais Gen d'Hiroshima traite surtout du courage et de la nécessité de se reconstruire et de grandir après un drame. Nakazawa utilise la métaphore du blé tout au long de l'ouvrage: « Soyez comme ce blé, fort, même si vous vous faites piétiner… ».
Sommaire
Le manga, entre petite et grande histoire
La grande force de Gen d’Hiroshima, c’est d’être inspiré du vécu de son auteur. Le récit débute en avril 1945, et suit le quotidien des Nakaoka, reflet de la famille Nakazawa (la famille de l’auteur). Les Nakoaka vivent à Hiroshima, entre les alertes aux raids aériens, les privations et les brimades consécutives aux positions pacifistes du père. Mais ils partagent aussi des moments de bonheur, racontés sur un mode quasi burlesque. Gen (« racine » en japonais) est le jumeau fictif, courageux en toute situation, de Nakazawa. Le récit est ainsi porté par un esprit positif qui facilite la lecture. Le matin du 6 août, Gen aperçoit dans le ciel un unique bombardier. « Comme un souffle infernal, le nuage atomique est monté à plus de 9 km dans le ciel de Hiroshima ». L’enfer dure des jours. Morts pétrifiés, cohortes de blessés à la peau fondue : Hiroshima est un gigantesque charnier à ciel ouvert. Les images de la catastrophe sont d’une puissance étonnante ; le dessin, caricatural et simpliste, de Nakazawa, est absorbé par son sujet. Le résultat est brut, sans recherche esthétique. Seul compte le propos, et la narration, limpide, sert l’histoire sans avoir besoin de l’artifice d’un dessin séduisant. La narration est remarquable dans la façon dont Nakazawa entremêle petite et grande histoire : intimiste dans sa description de la vie familiale, Gen est aussi une ambitieuse fresque historique. Nakazawa inscrit la bombe dans son contexte, rappelant les événements qui ont mené à la catastrophe. C’est finalement 10 ans d’histoire du Japon et la vie de milliers de japonais que dépeint Nakazawa, en s’intéressant particulièrement au sort des enfants – à qui il s’adresse en premier lieu – notamment ces orphelins exploités par les yakuza sous l’œil complaisant des GI’s. L’alliance entre autobiographie et histoire officielle s’épanouit ainsi sur plusieurs milliers de pages.
Publications
Publié à partir de 1973 dans l'hebdomadaire à fort tirage Weekly Shōnen Jump, il s'agit d'une version romancée de son œuvre autobiographique "Ore wa Mita" ("Je l'ai vu") publié l'année précédente.
Interrompue après un an et demi, l'histoire reprend ensuite dans trois magazines moins populaires,: Shimin, Bunka Hyoron et Kyoiku Hyoron, puis en librairie dès 1975.
La traduction française du premier volume est publiée en 1983 par Les Humanoïdes Associés suivie d'une seconde en 1990 par Albin Michel (sous le titre de "Mourir pour le Japon").
L'intégralité de l'œuvre (2700 pages) est publiée en 10 tomes par Vertige Graphic depuis 2003. Une nouvelle édition sous forme livre de poche a débuté en 2007.
Publications en français
- Gen d'Hiroshima, 1983, Les Humanoïdes Associés - ISBN 2-7316-0214-7
- Mourir pour le Japon, 1990, Albin Michel - ISBN 2-226-05152-X
- Gen d'Hiroshima, tome 1, 2003, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-63-7
- Gen d'Hiroshima, tome 2, 2003, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-80-7
- Gen d'Hiroshima, tome 3, 2004, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-86-6
- Gen d'Hiroshima, tome 4, 2004, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-89-0
- Gen d'Hiroshima, tome 5, 2004, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-91-2
- Gen d'Hiroshima, tome 6, 2005, Vertige Graphic - ISBN 2-908981-97-1
- Gen d'Hiroshima, tome 7, 2005, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-015-9
- Gen d'Hiroshima, tome 8, 2006, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-030-2
- Gen d'Hiroshima, tome 9, 2006, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-036-1
- Gen d'Hiroshima, tome 10, 2007, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-043-4
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 1, 2007, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-051-5
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 2, 2007, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-057-4
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 3, 2008, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-060-4
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 4, 2008, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-063-9
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 5, 2008, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-069-8
- Gen d'Hiroshima (poche), tome 6, 2009, Vertige Graphic - ISBN 2-84999-074-4
Adaptations
Ce manga a fait l'objet de trois adaptations cinématographiques :
- Tengo Yamada réalise une adaptation filmée en 1976
- Deux films d'animation Hadashi no Gen (1983, récompensé par le Prix Mainichi Noburō Ōfuji 1983) et Hadashi no Gen 2 (1986) réalisés par Mamoru Shinzaki
L’adaptation : les longs-métrages d’animation
Adapter Gen d’Hiroshima en film d’animation était une gageure. Comment mettre en images l’horreur de la catastrophe, sans l’édulcorer mais en la rendant « supportable » ? Et quels événements choisir dans la somme que représente la BD Gen, quand on dispose du temps limité d’un long-métrage ? Le studio Madhouse a relevé le défi par deux fois, livrant des films à la fois instructifs et passionnants. Fidèles à l’esprit de l’œuvre originale, ils n’en sont pas moins de vraies re-créations, avec des partis pris d’adaptation tranchés, souvent réussis.
- Les choix de Gen
A la vision des deux films de Gen, on perçoit la nécessité d’aller à l’essentiel. Ainsi, de nombreux éléments du récit original ont été gommés.
Dans le premier film, les deux frères aînés de Gen n’existent pas, et l’action est centrée sur la famille ainsi réduite. De même, si les opinions pacifistes du père sont évoquées, il n’est fait mention ni de son emprisonnement, ni de la haine des voisins. Tout ce qui concerne le contexte politique intérieur japonais a disparu, au profit de la vie de la famille Nakaoka.
Dans le second film, ce sont les enfants orphelins qui occupent la scène, au détriment des autres acteurs que sont les yakuzas et les troupes américaines. Plus étonnant, les tests subis par la mère de Gen auprès d’une institution médicale américaine – qui ne soignait pas les malades mais collectait des informations sur les répercussions de la bombe – sont passés sous silence. C’est ainsi essentiellement le volet historique, surtout dans le second film, qui a été sacrifié, privant le récit original de sa complexité. La vie à Hiroshima est vue à travers quelques personnages, et non plus dans sa globalité. De même la violence, notamment faite aux enfants, a été aseptisée – un aspect sur lequel la BD insiste particulièrement. En revanche, l’épisode de la bombe est fidèlement reconstitué dans le premier film.
Le Studio Madhouse
En 1983, c’est un modeste studio d’animation qui s’attaque au monument de la bande dessinée Gen d’Hiroshima. Madhouse n’était en effet pas encore le mastodonte de l’animation qu’il est aujourd’hui.
Méconnu hors du cercle des passionnés, le studio Madhouse est pourtant l’un des acteurs majeurs de l’animation de ces dernières années. On lui doit notamment les longs-métrages Perfect Blue (1998), Vampire Hunter D, Metropolis (2001) et Tokyo Godfathers (2003). Madhouse incarne le meilleur de l’animation nippone, aux côtés des studios Ghibli (Le Tombeau des lucioles, Le Château Ambulant) et Production IG (Jin-Roh, Innocence). Mais la logique créative de Madhouse est très différente de celle de Ghibli, qui produit les films de Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Loin de la production de prestige et quantitativement modeste de Ghibli, Madhouse fait dans tous les genres et les formats. Séries, OAV (Original Animation Video : films destinés au marché vidéo) et longs métrages de cinéma s’enchaînent à un rythme frénétique depuis la fin des années 80.
Cette logique industrielle est liée à la filiation de Madhouse avec le studio d’animation Mushi Production. Fondée en 1961 par le « Dieu des manga » Osamu Tezuka, qui révolutionna la BD nippone, Mushi Production fut la première compagnie d’animation à produire à une cadence effrénée grâce au procédé d’animation limitée. Cette technique, qui consiste à réaliser une animation de 4 à 5 images par seconde, permit la production de séries TV comme Astro le petit robot. Ayant fait faillite en 1973, Mushi Production se scinda en deux, donnant naissance à Tezuka Production et Madhouse. Madhouse se consacra d’abord à la sous-traitance pour d’autres compagnies, avant, en 1983, de réaliser deux longs-métrages, dont Gen d’Hiroshima. Depuis lors, Madhouse semble être parvenu à trouver l’équilibre entre les longs-métrages haut de gamme et une production télévisée à la réalisation ingénieuse, principalement consacrée à l’adaptation de bandes dessinées à succès.
Articles connexes
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