- Gabriel Feydel
-
Jean-Félix Gabriel Feydel ou Gabriel Feydel (né le 9 septembre 1744 à Cahors, Lot - mort le 26 juin 1827 dans la même ville), fut un avocat, littérateur, journaliste et homme politique français, dont l'activité s'exerça principalement pendant la période de la Révolution.
Sommaire
Sous la Révolution
Avocat dans sa ville natale, Gabriel Feydel fut élu député aux États généraux par le Tiers état de la sénéchaussée du Quercy, le 24 mars 1789. Il devint secrétaire de l'assemblée constituante le 28 septembre. Il fut l'un des signataires des procès-verbaux des séances de l'Assemblée nationale, des 20, 21, 22, 23, 24 et 26 août 1791, au cours desquelles fut adoptée par l'Assemblée la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Au cours de son activité à l'Assemblée, Gabriel Feydel fit notamment un rapport « Sur la loi du mariage, la loi du divorce et le système de l’adoption ».
Il devint journaliste en créant « L'Observateur », qui fut l'un des tout premiers journaux à paraître, pendant la Révolution. La date de sa première parution fut le 8 août 1789. La publication de ce journal fut interrompue par deux fois et définitivement le 12 octobre 1790. Gabriel Feydel offrit ses services aux Jacobins. Dans son Observateur Gabriel Feydel fit l'éloge de la brochure de Jacques René Hébert intitulée La Lanterne magique.
En 1789, Gabriel Feydel publie « Récit de ce qui s'est passé à l'Assemblée des électeurs de la ville de Paris, tenue le 25 juin 1789, dans une salle de l'hôtel dit du Musée ».
Feydel et la Corse
En 1799, Feydel adressa aux membres du Directoire un rapport sur la Corse, qui sera publié par la suite (1803) sous le titre Mœurs et Coutumes des Corses, dans lequel il fait remarquer que « le Corse est vif, intrépide, spirituel et adroit, mais excessivement paresseux de corps et d'esprit ». La conclusion de ce rapport est impitoyable pour le comportement des habitants de l'île, qui, selon lui, est dangereusement contagieux : « Marier des garçons français avec des filles corses, protéger l'agriculture et créer des manufactures, tels furent les moyens principaux que le gouvernement de Versailles adopta pour atteindre le grand but commercial qu'il se proposoit, lorsque l'isle eut été soumise. L'expérience lui a prouvé que le Français qui s'établit en Corse contracte la paresse habituelle du pays, au lieu d'y donner l'exemple de l'activité française ».
Une carrière politique sous l'Empire et la Restauration
Après la dissolution de la Constituante et son remplacement par l'Assemblée législative, il se mit à l’écart et ne reparut que sous le Consulat, à l’époque de la rédaction des Remarques, comme conseiller de préfecture du Lot (10 janvier 1804). Il entra comme député du Lot, au Corps législatif le 10 août 1810, adhéra à la déchéance de Napoléon Ier et fit partie de la Chambre introuvable (22 août 1815).
Remarques morales, philosophiques et grammaticales sur le Dictionnaire de l’Académie françoise
En 1807, il publia anonymement, sous le pseudonyme « P*. P* P* », chez Antoine-Augustin Renouard, un ouvrage controversé Remarques morales, philosophiques et grammaticales sur le Dictionnaire de l’Académie françoise, dont Ferdinand Brunot, dans un brève analyse dira : « C’est un livre d’une certaine importance. L’auteur n’a aucune intention de dénigrer l’ouvrage qu’il commente. Sa préface, très courte, se termine même par une phrase très élogieuse : « Avec toutes les négligences qui déparent le dictionnaire de l’Académie, cet ouvrage est encore le mieux fait de tous les dictionnaires de langues vivantes », ajoutant « malheureusement, l’auteur n’est pas un savant, tant s’en faut ; il accepte les bourdes les plus grossières et affirme avec force des étymologies ou des explications souvent ridicules ».
Quant à l'abbé André Morellet, secrétaire perpétuel de l’ Académie française lorsque celle-ci fut dissoute en 1793, il reçut un exemplaire de l’ouvrage de Feydel, sur lequel il porta cette note manuscrite : « Cet ouvrage est presque tout entier parfaitement ridicule. J’en ai relaté beaucoup de sottises dans une brochure ». (Voir à ce sujet : Histoire de la langue française, Paris, 1968, Armand Colin, t. XII, p. 556.).
Sources
- Histoire de la Révolution française de Jules Michelet
Bibliographie
- Gabriel Feydel, « Mœurs et Coutumes des Corses », Éditions Garnery, An VII du Directoire, (1803)
- Gabriel Feydel (P*.P* P*), « Remarques morales, philosophiques et grammaticales sur le Dictionnaire de l’Académie françoise », Paris, chez Antoine-Augustin Renouard, 1807
Liens externes
Catégories :- Député français du tiers état en 1789-1791
- Journaliste français du XVIIIe siècle
- Naissance en 1744
- Naissance à Cahors
- Décès en 1827
Wikimedia Foundation. 2010.