- G5 AL et ex-Prusse
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Les locomotives à vapeur G5 ne constitue pas à proprement parler une série homogène mais forme un groupe comportant des variantes bien identifiées. Ces machines ont été élaborées pour les chemins de fer du royaume de Prusse (KPEV) sur la base des G4.
Sommaire
Genèse
L'augmentation de la puissance de la chaudière a amené une augmentation du poids des machines qui a été compensé par l'adjonction d'un bissel à l'avant. Ces locomotives ont été construites à partir de 1892 jusqu'en 1912. On distingue les séries suivantes :
- G5.1 : premières locomotives « Mogul » pour service marchandises construites en Europe. Elles avaient un moteur à deux cylindres et simple expansion, sans surchauffe. 268 exemplaires ont été construites entre 1890 et 1912 pour les KPEV. L'essieu porteur n'était pas traité en bogie-bissel mais avait un déplacement latéral et une suspension conjuguée avec le premier essieu moteur.
- G5.2 : locomotives compound à deux cylindres (cylindre BP côté gauche) avec tiroirs et distribution intérieurs de type « Allan », l'essieu porteur était traité en bogie-bissel de type « Adam ». Très économes en charbon, très robustes et surtout d'un entretien relativement aisé, elles furent construites entre 1895 et 1901 à 499 exemplaires pour les KPEV et entre 1900 et 1912 à 217 exemplaires pour les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (EL). Elles y constituaient d'ailleurs la série la plus importante.
- G5.3 : locomotives identiques aux G5.2 mais à simple expansion. Elles ont été construites entre 1903 et 1906 à 490 exemplaires. L'essieu porteur était traité en bogie-bissel de type « Krauss ».
- G5.4 et G5.5 : ces locomotives compound possédaient une distribution extérieure de type « Walschaerts » et elles étaient équipées d'un bogie-bissel de type « Krauss » pour les G5.5 ou d'un essieu ayant un déplacement latéral ayant une suspension conjuguée avec le premier essieu moteur pour les G5.4. Entre les séries G5.4 et G5.5, seules de légères différences de dimensionnement apparaissent. 758 exemplaires (séries G5.4 et G5.5 confondues) ont été construits entre 1901 et 1910 pour les KPEV et trois machines (de type G5.5) ont été construites en 1912 pour les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (EL).
Utilisation et services
Les conséquences de la Première Guerre mondiale ont bouleversé la répartition géographique et numérique de ces séries : de nombreuses machines du réseau impérial d'Alsace-Lorraine ont été perdues en Allemagne et ont pu être récupérées par les KPEV, voire incorporées dans les effectifs de la Deutsche Reichsbahn (DRG) dans la série 54 avec leur cousines. D'autre part, la commission d'armistice préleva un certain nombre de machines des KPEV pour les attribuer à des réseaux des pays vainqueurs de l'Allemagne et certaines machines furent incorporées directement au réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (AL) car récupérées sur le territoire et considèrées comme prises de guerre.
Les G5 en Alsace-Lorraine
Les G5 ont constitué l'essentiel du parc des machines destinées au service marchandises sur le réseau de l'EL, en prenant la suite de la cavalerie de 030, avant d'être détrônées par les G7.1 et G7.2 et surtout les G8.1. Leur charge par essieu relativement faible leur permettait de circuler sur les voies faiblement armées de ce réseau. Grâce à cela, elles ont également pu y assurer des dessertes voyageurs, même si le faible diamètre de leurs roues motrices les handicapaient.
Ce fut donc dans la remorque des trains de marchandises qu'elles excellèrent, notamment sur les lignes de Lorraine. Après la création de la SNCF, l'ensemble des machines survivantes a été regroupé sous la même dénomination, 1-130C entre 62 et 273, et a continué à assurer un service régulier jusqu'en 1955, notamment sur les lignes à faible armement en service omnibus et marchandises mais également pour les trains de travaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, neuf machines furent perdues. Sept autres furent cédées aux chemins de fer luxembourgeois (CFL), constituant ainsi une partie de la série 36[1].
G5.1 3994 à 4000
Sept locomotives de type G5.1 prussienne construites par les sociétés Borsig de Berlin-Tegel et Egerstorff de Linden entre 1890 et 1901 furent récupérées sur le territoire de l'AL. Elles furent versées rapidement au réseau ferroviaire Guillaume-Luxembourg (GL), hormis la 3994 qui semble avoir disparu rapidement des effectifs de l'AL.
G5.2 4001 à 4215 et 4219 à 4240
La provenance de ces machines est très diverses et elles peuvent présenter des différences (le dôme vapeur des G5.2 ayant une calotte sphérique et pour toutes les autres il était à calotte plate, par exemple) et des caractéristiques différentes (notamment en ce qui concerne leurs poids).
Machines commandées directement par l'EL
- C29 702 à 711 et 751 à 762, puis G5.2 1401 à 1422 en 1906 et G5.2 4001 à 4022 en 1912 : construites en 1900 par l'EMBG de Graffenstaden et par les ateliers Borsig de Berlin-Tegel pour les 4 dernières
- C31 788 à 813, puis G5.2 1423 à 1448 et ensuite G5.2 4023 à 4048 : construites en 1901 par les ateliers Egerstorff de Linden pour les 8 premières, les ateliers Henschel de Cassel pour les 5 suivantes, les ateliers Schwartzkopff de Berlin pour les 8 suivantes et les ateliers Schichau de Elbing pour les 5 dernières
- C32 898 à 975 et 1023 à 1112, puis G5.2 1449 à 1544 et ensuite G5.2 4049 à 4144 : construites en 1903 par les ateliers Schwartzkopff de Berlin pour les 21 premières, en 1904 par les ateliers Hartmann de Chemnitz pour les 5 suivantes, en 1905 par l'EMBG de Graffenstaden pour les 61 suivantes, en 1906 par les ateliers Hartmann de Chemnitz pour les 5 suivantes et en 1906 par l'EMBG de Graffenstaden pour les 4 dernières
- G5.2 1545 à 1615, puis 4145 à 4215 : construites en 1907 par les ateliers Schwartzkopff de Berlin pour les 9 premières, en 1908 par les ateliers Henschel de Cassel pour les 44 suivantes et les ateliers Humbold à Köln-Kalk pour les 18 dernières machines de ce type.
Parmi ces 215 machines, 71 ont été perdues pendant la Première Guerre mondiale en Allemagne et en Europe Orientale et n'ont donc pas été récupéré par le réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine en 1919. Parmi celles-ci, celles qui survécurent eurent un avenir assez varié :
- une unité fut incorporée à la série P5 des Lietuvos Geležinkeliai (LG), chemins de fer de Lituanie[2],
- neuf machines[3], bizarrement considérées comme allemandes, ont été attribuées par la commission d'armistice à la Pologne où elles rejoignirent les effectifs des Polskie Koleje Państwowe, chemins de fer de l'état polonais (PKP) et furent immatriculées dans la série Ti2 sous les numéros 60, 61, 64 à 70 et 73 aux côtés des G5.2 d'origine prussiennes. Elles furent récupérées pendant la Deuxième Guerre mondiale par la Deutsche Reichsbahn (DRG) et incorporées dans sa série 54 sous les numéros 54.708 à 54.714, 54.716 et 54.717,
- cinq locomotives[4] rejoignirent les effectifs du Großherzoglich Mecklenburgische Friedrich-Franz-Eisenbahn (MFFE), chemins de fer du Grand-duché du Mecklembourg Friedrich-Franz et y formèrent la série G5.2 440 à 444,
- vingt-six machines furent incorporées parmi les G5.2 des chemins de fer du royaume de Prusse (KPEV). Les survivantes furent regroupées avec les machines du MFFE, et incorporées dans la série 54.2-3 de la DRG sous les numéros 324, 343, 344, 353, 368 à 386.
Machines d'origine prussienne
Pour compenser une partie de ces pertes, la commission d'armistice attribua au réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (AL) 8 G5.2 d'origine prussienne mais construites par l'EMBG de Graffenstaden qui furent immatriculées 4219 à 4226 (les numéros 4216 à 4218 n'ont jamais été attribués) et l'AL incorpora directement 14 machines, construites par les ateliers Henschel de Cassel et par les ateliers Humbold à Köln-Kalk, récupérées sur le territoire et qui furent immatriculées 4227 à 4240. Elles avaient été construites entre 1896 et 1903.
En 1934, les ex-C29 étaient toutes réformées, les ex-C31 comptaient encore 13 machines, les ex-C32 97 machines et les ex-prussiennes étaient encore présentes avec 21 machines. En 1937, les ex-C31 ayant disparu, il subsistait encore 107 machines de ce type. En 1938 42 locomotives du type G5.2 furent incorporées sous les numéros 1-130 C 62 à 239 dans les effectifs de la SNCF. Les dernières ont été réformées en 1955.
G5.3 4241 à 4245
Les 5 locomotives de cette petite série avaient été construites en 1903 par la société Schichau. Elles ont été incorporées directement par l'AL car étant considérées comme prises de guerre. Aucune de ces machines n'a été reprise par la SNCF : Les n°4241 et 4242 ont rejoint les effectifs du réseau ferroviaire Guillaume-Luxembourg (GL), les autres semblent avoir disparu avant 1934.
G5.4 4251 à 4267
Ces 17 machines avaient été construites entre 1902 pour les plus anciennes et 1909 par les ateliers Schwartzkopff de Berlin pour les 3 premières et la société Vulkan Werke pour les 14 autres. Les 3 premières furent d'ailleurs attribuées par la commission d'armistice et les autres furent incorporées directement par l'AL. L'effectif était réduit à 10 unités en janvier 1937. Seules 3 locomotives furent incorporées par la SNCF sous les numéros 1-130 C entre 252 et 265.
G5.5 4271 à 4273
Ces 3 machines furent construites en 1912 par l'EMBG de Graffenstaden pour le compte des chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (EL). Elles ont toutes été conservées par le réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (AL) en 1919. Seule la 4273 figurait aux effectifs de la compagnie en 1934 ; incorporée au parc moteur de la SNCF, elle y fut immatriculée sous le numéro 1-130 C 273.
Caractéristiques des G5
- Pression de la chaudière : 12 kg/cm²
- Diamètre des cylindres :
- Machines simple expansion :
450 mm pour les G5.1 et 490 mm pour les G5.3 - Machines compound :
Diamètre du cylindre HP : 480 mm pour les G5.2 et 500 mm pour les G5.4 et G5.5
Diamètre du cylindre BP : 680 mm pour les G5.2 et 750 mm pour les G5.4 et G5.5
- Machines simple expansion :
- Diamètre des roues porteuses : 1000 mm
- Diamètre des roues motrices : 1350 mm
- Masse en ordre de marche : de 48,3 t à 55,6 t (selon les séries)
- Masse adhérente : de 39,9 t à 43,9 t (selon les séries)
- Longueur hors tout : de 9,805 m à 9,820 m (selon les séries)
- Vitesse maxi en service : 65 km/h
Complément technique concernant les G5.2:
surface de grille : 2,30 m², course commune des pistons HP/BP : 0,630m, poids à vide : 47,430 t, poids total en ordre de marche : 50,140 t, poids adhérent : 40,400t.Tenders
Les tenders qui leur étaient accouplés étaient de trois types :
- soit des tenders à 3 essieux contenant 12 m³ d'eau et 5 t de charbon immatriculés 3994 à 4267 puis 1-12 B entre 81 et 265 pour 5 survivants
- soit des tenders à bogies à longerons extérieurs contenant 16 m³ d'eau et 5 t de charbon immatriculés 4049 à 4215 puis 1-16 A entre 49 et 215 pour 76 survivants
- soit des tenders toujours à bogies, mais de type « Diamond », contenant 16 m³ d'eau et 7 t de charbon immatriculés 4119 et 4271 puis 1-16 B 119 et 271
Notes et références
- locomotives n° 4158 (36.01), 4062, 4114, 4129, 4161, 4185 et 4209 (36.11 à 36.16)
- 1907 Il s'agit de la locomotive 4136 construite en
- Ces machines portaient sur l'EL les numéros suivants : 4060, 4063, 4068, 4073, 4089, 4101, 4124, 4126 et 4197
- machines n°4064, 4074, 4118, 4127 et 4164 de l'EL.
Sources
Voir aussi
Articles connexes
Articles connexes étrangers
Liens externes
Bibliographie
Catégories :- Locomotive à vapeur française
- Matériel roulant du Réseau d'Alsace-Lorraine
- Matériel roulant de provenance Armistice 1918
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