- Félicien Rops
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Félicien Rops Portrait de Félicien Rops Naissance 7 juillet 1833
NamurDécès 23 août 1898 (à 65 ans)
Essonnes (aujourd'hui Corbeil-Essonnes)Nationalité Belge Activité(s) Artiste-peintre modifier Félicien Rops est un artiste belge, peintre, aquafortiste, dessinateur, illustrateur et graveur, né à Namur le 7 juillet 1833, mort à Essonnes (aujourd'hui Corbeil-Essonnes), le 23 août 1898.
Sommaire
Biographie
Félicien Rops est le fils unique de l'industriel Nicolas-Joseph Rops et de Sophie Maubille. Il est inscrit à l'Université libre de Bruxelles, pour une candidature en philosophie préparatoire au droit. Après une première carrière de caricaturiste (journal Le Crocodile), Rops illustre notamment les livres de son ami Charles de Coster, dont la Légende et les aventures d'Uylenspiegel (1866).
Féru de botanique, il s'y adonne en compagnie de l'éditeur français Auguste Poulet-Malassis, exilé à Bruxelles de septembre 1863 à mai 1871. Pour celui-ci, il réalise les frontispices des Bas-fonds de la société d'Henry Monnier (1864), du Diable au corps d'Andrea de Nerciat (1865), des Épaves de Charles Baudelaire (1866), des Jeunes France de Théophile Gautier (1866), de Gamiani d'Alfred de Musset (1866) ou encore de Point de lendemain de Vivant Denon (1867).
Ami de l'archéologue Maurice Hagemans, il voyage avec lui en Suède et en Norvège en 1874. Il dessine ou peint également sur les bords de la Meuse, du Danube, à Barbizon, à Monte-Carlo, en Espagne ou en Algérie.
Son succès l'ayant amené à Paris, il y illustre les œuvres de Jules Barbey d'Aurevilly, de Joséphin Péladan, de Félicien Champsaur ou de Stéphane Mallarmé. En dépit de ces collaborations, le caractère érotique d'une partie de son œuvre obère sa reconnaissance publique.
Félicien Rops est avant tout un dessinateur ; il utilise à sa façon différentes techniques toutes ensembles, les crayons (dont de couleurs), le pastel, la détrempe, la gomme ; les dessins les plus prestigieux sont : L'Attrapade, Le Bouge à Matelots, La Tentation de Saint-Antoine, La Dame au cochon - Pornokrates (1879).
Félicien Rops écrit à propos de cette œuvre : « Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à « queue d'or » à travers un ciel bleu. Trois amours - les amours anciens - disparaissent en pleurant (...) J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. » (Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879.[1])
Quelques commentaires parmi d'autres suivent l'exposition de l'œuvre : « Certains voient en ce cochon à la queue dorée l'image de la luxure et du lucre pilotant la femme, qui n'a pour seule excuse que son aveuglement; d'autres y perçoivent l'image de l'homme, bestial et stupide, mené en laisse par la femme. Cette image du cochon, comme celle du pantin ou du pierrot, est partagée par bien des contemporains de Rops. »[2]
« Avec Pornokrates, nous assistons à l'avènement en art d'une femme contemporaine, arrogante, parée, impitoyable que glorifie Rops. »[3]
Félicien Rops est également un grand graveur — utilisant: la gravure à plat : la lithographie; la gravure en creux : l'eau-forte ; la pointe sèche : l'aquatinte ; la gravure de reproduction : l'héliogravure. Ses gravures comprennent : La Peine de mort, L'ordre règne à Varsovie, La Médaille de Waterloo, La Buveuse d'absinthe, La Grève, Pornokrates ou Mors syphilitica.
Rops définit ainsi sa démarche artistique, en maître de la Femme et du Désir : « Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs et ce que je vois avec mes yeux, c'est là toute ma théorie artistique. J'ai encore un autre entêtement, c'est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce XIXe siècle, que je trouve très curieux et très intéressant; les femmes y sont aussi belles qu'à n'importe quelle époque, et les hommes sont toujours les mêmes. De plus, l'amour des jouissances brutales, les préoccupations d'argent, les intérêts mesquins, ont collé sur la plupart des faces de nos contemporains un masque sinistre où l'instinct de la perversité, dont parle Edgar Poe, se lit en lettres majuscules ; tout cela me semble assez amusant et assez caractérisé pour que les artistes de bonne volonté tâchent de rendre la physionomie de leur temps. »[4]
En 1857, il épouse Charlotte Polet de Faveaux, fille d'un juge au Tribunal de Namur. De ce mariage naissent un fils, Paul, et une fille, Juliette, décédée en bas âge. Divorcé en 1875, il vit dès lors avec les sœurs Léontine et Aurélie Duluc, créatrices d'une maison de couture, qui sont ses maîtresses depuis 1869. En 1870, Léontine donnera naissance à une fille, Claire.
Rops est membre de la Société libre des beaux-arts de Bruxelles dont il devient vice-président en 1868. Fondateur à Bruxelles de la Société internationale des Aquafortistes, en 1869, il est également l'un des membres fondateurs du Groupe des XX en 1883.
Sa vue commence à baisser en 1892 mais il reste actif jusqu'à son décès. Sa correspondance avec ses amis est d'une érudition et d'une verve étincelantes.
Un magnifique musée lui est dédié à Namur, sa ville natale. On peut également visiter à Mettet, le château où il vécut avec Charlotte Polet de Faveaux.
Une notice importante lui est consacrée dans le Piron, le dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles.
Rops était membre de la Société des agathopèdes.
Galerie
Correspondance
Pleine de verve et d'humour, empreinte de sensibilité, l'abondante correspondance de Rops (entre 4000 et 5000 lettres dont un grand nombre de lettres illustrées), s'inscrit parmi les plus originales du XIXe siècle. La qualité d'écriture également donne à sa correspondance le statut d'œuvre à part entière.
Cette correspondance est conservée en grande partie à la Bibliothèque royale de Belgique, au Cabinet des Manuscrits. Le musée provincial Félicien Rops à Namur a entrepris le projet de la publier intégralement de façon chronologique.
Notes et références
- site Web Musée provincial, Félicien Rops, Namur, page Les techniques, page Dessin, exemple d'œuvres : Pornokratès, commentaire de Félicien Rops, in Écrits de B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux, Copyright © ciGersoft 1995, 2003
- site Web Musée provincial, Félicien Rops, Namur, page Les techniques, page Dessin, exemple d'œuvres : Pornokratès, Écrits de B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux, Copyright © ciGersoft 1995, 2003
- site Web Musée provincial, Félicien Rops, Namur, page « Les techniques », page « Dessin », exemple d'œuvres : Pornokratès, Écrits de B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux, Copyright © ciGersoft 1995, 2003
- site WEB, Musée Provincial, Félicien Rops, Namur, page « Les techniques », commentaire de Félicien Rops, in Écrits de B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux, Copyright © ciGersoft 1995, 2003
Bibliographie
- Benoît Noël et Jean Hournon : Parisiana - La capitale des peintres au XIXe siècle (Étude de Pornokratès), Paris, Les Presses Franciliennes, 2006.
- Bernadette Bonnier (dir.) : Le musée provincial Félicien Rops, Bruxelles – Namur, Dexia – Fonds Mercator, 2005.
- Benoît Noël : La Rebuveuse d'absinthe - autour de l'œuvre de Félicien Rops, Sainte Marguerite des Loges, Éditions BVR, 2005
- Hélène Védrine : Le Cabinet de curiosités de Félicien Rops - Caprice et fantaisie en marge d'estampes, Paris, Somogy, 2003.
- Véronique Leblanc et Hélène Védrine : Injures Bohèmes, les plus belles lettres illustrées de Félicien Rops, Paris, Somogy, 2003.
- André Guyaux, Hélène Védrine et al. : Autour des Épaves de Charles Baudelaire, Catalogue Musée Provincial Félicien Rops, Namur, 1999.
- Bernadette Bonnier, Véronique Leblanc, Didier Prioul, Hélène Védrine : Rops suis, aultre ne veulx estre, Bruxelles, Complexes, 1998.
- Hélène Védrine : Félicien Rops : Mémoires pour nuire à l'histoire artistique de mon temps, Bruxelles, Labor, 1998.
- Véronique Leblanc : D'Art, de rimes et de joie - Lettres à un ami éclectique - Correspondance de Félicien Rops à Théodore Hannon, Province de Namur, 1996.
- Olivier Salazar-Ferrer : Lettres à un ami vagabond - Correspondance de Félicien Rops à Jean d'Ardenne, Musée Rops, Namur et Revue Agone, Marseille, 1994.
- Thierry Zéno - Préface de Jean-Pierre Babut du Marès : Les Muses sataniques - Félicien Rops, œuvre graphique et lettres choisies, Bruxelles, Jacques Antoine, 1985.
- Robert Delevoy, Gilbert Lascault, Jean-Pierre Verheggen et Guy Cuvelier : Félicien Rops, Lausanne – Paris, Bibliothèque des Arts, 1985.
- Camille Lemonnier : Félicien Rops - L’homme et l’artiste, Paris, Henri Floury, 1908. Réédité avec une préface d’Hélène Védrine (Paris, Séguier, 1997).
- Jef Meert : Félicien Rops - L'œuvre gravé érotique, Anvers, Loempia, 1986.
Liens externes
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