- Fusillade de la rue des Rosiers
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La Fusillade de la rue des Rosiers est un attentat, dont la motivation antisémite est soupçonnée compte tenu de la cible, perpétré le 9 août 1982 à 13h10 contre le restaurant Goldenberg, 7 rue des Rosiers dans le quartier du Marais à Paris. Bilan : six morts et vingt-deux blessés. Les auteurs et les commanditaires de l'attentat n'ont jamais été retrouvés.
Sommaire
L'attentat
C'est à l'heure de la pause déjeuner, le lundi 9 août 1982, qu'un groupe (de deux à cinq hommes armés selon les témoignages contradictoires) fait irruption dans le restaurant de Jo Goldenberg, en plein Marais, l'un des hommes lance une grenade.
À cette heure d’affluence, une cinquantaine de clients se trouvent à table. Des coups de feu éclatent : c'est un bain de sang.
Après l’explosion, le commando traverse le quartier, surnommé le Pletzl (où vit une forte communauté juive), en tirant dans la foule. En moins de trois minutes, l’attentat fait six morts et vingt-deux blessés.
Les images de la tragédie, symbole du terrorisme antisémite, sont diffusées et commentées partout dans le monde.
Auteurs présumés
Aucune organisation n'a revendiqué l'attentat.
Les services de police et de renseignements chargés de l'enquête ont soupçonné le Fatah, Conseil révolutionnaire d’Abou Nidal - un groupe palestinien dissident de l’OLP.
Cependant une chose est surprenante : Abou Nidal revendique toujours ses actions, il contestera avoir été l'instigateur de cette dernière action.
Il n’y a, en 2007, encore aucune preuve tangible. L’instruction, menée par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, piétine.
En octobre 2008 l'enquête rebondit grâce à un documentaire de Thierry Vincent diffusé sur Canal+. Dans ce documentaire qui s'appuie sur la contre enquête minutieuse et étayée d'un ancien officier des Renseignement généraux, ce dernier met en évidence la venue à Paris le 8 août 1982 en provenance d'Allemagne via Metz, de deux terroristes néonazis, Odfried Hepp et Walter Kexel. En effet ces deux terroristes recherchés par la Police allemande pour de multiples attentats ont été identifiés à Metz (Moselle) chez un nazi notoire le 7 août au soir. De plus les portraits robots correspondent assez à la description des témoins (type européen, âge etc). L'un d'eux, toujours vivant, ancien membre du FLP (Front de libération de la Palestine), ancien agent de la Stasi, reconnaît dans le documentaire que son acolyte (suicidé depuis) peut très bien en être l'auteur[1],[2],[3].
En marge de l'attentat
En réaction à la fusillade, le président de la république François Mitterrand annonce qu'il confie la direction de l'enquête à la cellule antiterroriste de l'Élysée. La cellule est dirigée par le patron du GIGN, Christian Prouteau, et son adjoint est le Capitaine Paul Barril.
Le 28 août 1982, Barril interpelle les poseurs supposés de la bombe de la rue des Rosiers : des nationalistes irlandais. C'est le début de l'affaire des Irlandais de Vincennes - dans laquelle Paul Barril est soupçonné d'avoir apporté lui-même les pièces à conviction, armes, explosifs et documents compromettants.
Anecdote
L’impact des balles est toujours visible sur la devanture. Mais en 2010, Goldenberg est remplacé par un magasin de vêtements et la plaque commémorant l'attentat a disparu.
Voir aussi
Articles connexes
Filmographie
- Attentat de la rue des Rosiers : La piste oubliée, 2008, Thierry Vincent
INA
Notes et références
Catégories :- Attentat antisémite
- Antisémitisme en France
- Attentat en France
- 1982 en France
- 4e arrondissement de Paris
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