- Fréquence Paris plurielle
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Fréquence Paris Plurielle
Fréquence Paris Plurielle (FPP) Création 1992 Langue français Pays France Statut association loi 1901 Siège social 45 rue d'Aubervilliers, 75018 Paris Site Web www.rfpp.net Diffusion FM 106.3 MHz Streaming streamfpp.mp3 Podcasting oui modifier
Fréquence Paris Plurielle (FPP 106.3 FM), est une radio associative généraliste crée en 1992 et qui émet sur Paris et sa banlieue. Elle est membre de la Fédération des Radios Associatives d'Ile de France. Héritière du mouvement des radios libres, elle ne diffuse aucune publicité et reste avec Radio libertaire et Aligre FM une des dernières radios associatives non commerciales en région parisienne.Sommaire
Histoire
Issue d’un regroupement entre différents secteurs exclus du paysage audiovisuel français, Fréquence Paris Plurielle a développé un média qui se veut proche des luttes et des alternatives politique et sociales.
De Radio Tomate…
En 1981, alors que tombe le monopole d'Etat sur la radiodiffusion, le Centre d'initiative pour de nouveaux espaces de liberté (CINEL), piloté notamment par Félix Guattari, participe à la création d'une radio associative, Radio Tomate, qui s'inscrit dans une « réappropriation individuelle collective et (…) un usage interactif des machines d’information, de communication, d’intelligence, d’art et de culture »[1]. La radio est animée par des militants, notamment issus du mouvement autonome[2]. Elle vise à ouvrir de nouveaux espaces de débat et d'information politiques, et à lutter contre la répression des mouvements sociaux. La première Radio Tomate ne dure que deux ans.
Le projet est ensuite réactivé en 1988, toujours sur le principe de donner la parole aux personnes en lutte. L'antenne émet sur le 106.7 MHz en région parisienne, et partage la fréquence, et donc le temps d'antenne, avec plusieurs autres radios. Radio Tomate anime à l'époque cinq émissions, sur les questions du droit au logement, de la précarité, de la double peine, des luttes anti-carcérales (Parloir libre), et une émission punk. Lorsqu'émerge le projet plus large d'une radio associative assumant une pleine fréquence, les animateurs de Radio Tomate décident de porter leur énergie sur la création de cette nouvelle antenne.
et Fréquence Libre…
Parallèlement, en 1991, diverses associations de travailleurs immigrés en lien avec la Confédération Nationale des Radios Libres (CNRL), déposent un projet de radio, Fréquence Libre, auprès du CSA. Le projet, mené par Habib Laïdi, et porté par l'Association des travailleurs turcs, l'Union des travailleurs immigrés tunisiens, l'Union des travailleurs africains en France, l'Association des marocains de France et l'ARAC, vise à donner la parole aux diverses communautés immigrées. Le projet de Fréquence Libre est rejeté par le CSA.
… à Fréquence Paris Plurielle
C'est ainsi qu'en 1991, se réunissent autour du projet de Fréquence Paris Plurielle des acteurs des médias libres et des mouvements sociaux, parmi lesquels : Yvan Jossen (Les Pieds dans le Paf), Jacques Soncin (alors directeur de la Confédération nationale des radios libres), Christine Hudin et Guy Dardel (de Radio Tomate), Annie Simon (CEDETIM, centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale). Le projet est validé par le CSA en 1992 : Fréquence Paris Plurielle se voit attribuer le 106.3 MHz et commence à émettre 24h sur 24.
FPP, qui a commencé à construire sa grille autour, notamment, de la solidarité internationale, décide d'accueillir l'équipe de Fréquence Libre sur son antenne et consacre toujours aujourd'hui le quart de sa grille aux communautés immigrées de la région parisienne.
La radio s'installe d'abord à La Plaine Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. Suite à la tempête de 1999, qui dévaste les studios, elle déménage dans le quartier de Stalingrad, dans le 18e arrondissement de Paris, et met en place avec diverses structures associatives engagées dans les médias ou l'économie sociale, une « Maison des Médias Libres ».
Programmation
La programmation de Fréquence Paris Plurielle repose sur une centaine d'émissions dont quatre-vingt-dix pour cents sont hebdomadaires et réalisées par plus de deux cent bénévoles qui se relaient dans les deux studios de la radio. Contrairement à ce qui se pratique dans les médias traditionnels, les formats longs sont privilégiés, afin de prendre le temps de développer les idées et de dialoguer.
La grille se structure donc en trois grands secteurs : politique et social, culture, musiques. Ces secteurs restent néanmoins indicatifs, l'antenne se voulant généraliste et s'efforçant de décloisonner les domaines de savoir et d'engagement.
Secteur social, politique et solidarité internationale
Fréquence Paris Plurielle se veut un lieu de libre expression des minorités sociales qui combattent toutes les formes d'exclusion et d'oppression. La radio est indépendante de tout parti politique ou religieux. Des associations ou des collectifs engagés dans les mouvements sociaux informent et débattent ainsi des questions de société : sans-papiers, droit au logement, chômage, prisons, écologie, féminisme, SIDA, tiers monde, handicap. Lors de grèves, manifestations, révoltes, FPP donne la parole aux personnes en lutte et ouvre des espaces de débat sur sa grille : cela a été le cas lors des mouvements de 1995 et 2007 ou lors des émeutes de 2005 en France, mais également lors de la mobilisation en faveur du journaliste noir américain Mumia Abu-Jamal ou lors de l'insurrection de Oaxaca au Mexique en 2006.
Secteur des communautés immigrées
Quatorze communautés immigrées s'expriment notamment en bilingue (français et langue du pays d'origine) sur l'antenne : maghrébine, africaine francophone, turque, caribéenne, kanak, iranienne, comorienne, rom, kurde, malgache, latino-américaine, tchétchène. Ces communautés, qui s'adressent donc à la fois aux auditeurs francophones et non-francophones, informent ainsi sur l'actualité du pays d'origine et de la communauté en France, transmettent des informations pratiques (papiers, école, vie en France), et jouent un rôle de transmission et de dialogue. Un certain nombre d'émissions sont reprises dans des radios associatives en Afrique (notamment au Sénégal et au Mali) et en Amérique du Sud.
Secteur culturel
Fréquence Paris Plurielle, à travers ses émissions de cinéma, théâtre, littérature, danse, science-fiction ou philosophie, se fait l'écho de l’activité culturelle en privilégiant celle issue du secteur associatif, indépendant et non commercial. Elle s'intéresse particulièrement aux aspects innovants de la culture et aux réflexions politiques qu'elle porte : petites maisons d'édition, films hors circuit, initiatives collectives et engagées en faveur du progrès social.
Secteur musical
Les émissions musicales donnent voix aux musiques de lutte et aux musiques urbaines, notamment issues des quartiers populaires (hip-hop, reggae), ainsi qu'aux expressions musicales dans toute leur pluralité : musiques du monde, punk, opéra, jazz, funk, musique électronique, chanson française… Des sessions live sont régulièrement réalisées par les émissions, qui accueillent principalement des musiciens jeunes ou méconnus, hors des circuits commerciaux et des top-50, permettant ainsi de préserver la diversité musicale.
Références
- ↑ Vers une ère post-média, de Félix Guattari - voir aussi à ce propos « Félix Guattari et les agencements post-média, l’expérience de Radio Tomate et du Minitel Alter », un article de la revue Multitudes
- ↑ Voir l'entretien avec Yann Moulier-Boutang réalisé par Sébastien Schifres dans le cadre de son Mémoire sur le mouvement autonome en France
Liens
Liens internes
Liens externes
Liens officiels
Ressources
- « Fréquence Paris Plurielle », un documentaire de Marion Lary (1999) en libre diffusion
- émission sur la 2ème Radio Tomate et les débuts de Fréquence Paris Plurielle
Structures en rapport actuel ou passé avec FPP
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