Frédéric Lindenstaedt

Frédéric Lindenstaedt

Frédéric Lindenstaedt, le 16 août 1923 à Berlin, a été un réfugié juif allemand, militant et résistant des Éclaireuses éclaireurs israélites de France durant la guerre ; membre de lArmée secrète, membre du parti communiste dans la fédération du Lot-et-Garonne  ; secrétaire fédéral en 1959, spécialiste des questions agricoles ; il cumulait ses fonctions politiques avec celle de secrétaire des Preneurs de Baux Ruraux et dirigeait la section villeneuvoise du syndicat des exploitants familiaux.

Biographie

Fils de Hans Lindenstaedt et de Maria Wachenheingner, tous deux de nationalité allemande. En 1935, Frédéric Lindenstaedt quittait lAllemagne avec sa famille. Comme de nombreux juifs allemands, ils étaient devenus indésirables depuis qu'Hitler avait pris les rênes du pays. En 1936, la famille se réfugia à Villeneuve-sur-Lot en Lot-et-Garonne et prit la tête dune petite exploitation agricole. Sa mère, sa sœur et lui-même furent arrêtés le 26 août 1942 et internés au camp de Casseneuil, puis au camp de la Glondonne. « Une confusion de dates sétant produite dans les papiers de la police de Vichy » déclare lintéressé et les voilà libérés après deux jours dincarcération. Cest à partir de la communauté des Eclaireurs israélites de France tenue par M. Metter à Villeneuve-sur-Lot que Lindenstaedt réussit à se camoufler durant lannée 1942-1943. Il ne resta pas inactif et joua les agents de liaison pour cet organisme qui avait un centre à Auvillar au château dit des « Moines ». Ce centre dirigé par le Docteur Sigismond Hirsch, militant des Eclaireurs Israélites de France, camouflait une centaine de jeunes juifs dans les fermes environnantes des cantons dAuvillar, Lavit (Tarn-et-Garonne) et Miradoux (Gers). Un autre centre identique était en activité à Moissac les sœurs du Dr Hirsch organisaient le camouflage des familles juives dans une semi-légalité.

Durant lété 1943, Lindenstaedt se rendit au centre de formation des cadres des israélites de France à Lautrec (Tarn) il suivit un stage. Ce centre dirigé par Robert Gamzon, chef national des Eclaireurs Israélites de France, prit le maquis un peu plus tard et forma le régiment des dragons FFI. Une fois sa formation terminée, Lindenstaedt rentra à Auvillar et résida chez le maire de Bardigues, M. Plantade, il travailla comme domestique agricole jusquà la fin de lannée 1943. Durant cette année, tout en continuant à travailler, il soccupa dun groupe de jeunes juifs placés dans les fermes alentours. Les différents contacts auprès délus locaux lui permettaient dobtenir des cartes de ravitaillement quil distribuait par la suite à son groupe. Néanmoins, au cours du mois daoût 1943, larrestation par les services de la Gestapo du Dr Hirsch[[{{{1}}}|{{{1}}}]] Page d'aide sur l'homonymie qui était vraisemblablement jusque couvert par la gendarmerie dAuvillar, provoqua des changements importants dans lorganisation. Hirsch arrêté, Lindenstaedt fut obligé de changer de domicile. Il résida chez le maire de Mansonville, M. Meillon. Si toutes les activités de Lindenstaedt au sein des Eclaireurs étaient supervisées par une « cheftaine », Andrée Lehmann, Fritz de son surnom prenait contact avec un membre de lA.S., lex-conseil général Albert Laparre. Les activités de ce groupe restaient limitées et ces derniers se considéraient « comme de réserve tout en continuant à travailler et à poursuivre laide aux camouflés ».

Lindenstaedt rendît divers services par la suite à un maquis de lA.S. voisin du sien. Homme à tout faire, il était le guide des bois de la Lomagne quil connaissait bien. Il cacha et transporta des armes, il organisa des rencontres entre les différents maquis A.S. et les F.T.P.

Il participa à la Libération dAuvillar qui eut lieu sans combat, le 19 et 20 août 1944. Le 15 septembre, son groupe se constitua en 14e compagnie A.S. et intégra successivement les casernes Banel à Castelsarrasin et Andréossy à Montauban. Engagé volontaire dans larmée, il participa à la Libération des poches allemandes à la Pointe de Grave en avril 1945. Démobilisé le 18 juin 1945, il regagna Villeneuve-sur-Lot il exerça la profession de démarcheur à domicile.

A partir de septembre 1946, il adhéra au parti communiste. Il parvint assez rapidement à la tête de la section Villeneuvoise et dès 1950 il fut élu au bureau fédéral il exerça les fonctions dadministrateur de lhebdomadaire fédéral, le Travailleur du Lot-et-Garonne. Elu sans discontinuer au bureau fédéral jusquen 1959, il intégra léquipe du secrétariat fédéral comme 4e secrétaire fédéral en compagnie de Hubert Ruffe, Jean Mirouze et Gilbert Venaud. Il soccupa dès lors du travail paysan particulièrement dans la région du Villeneuvois notamment dans le syndicats des exploitants quil dirigeait. Correspondant du journal communiste La Terre à partir de 1960, il fît un large écho dans ses colonnes des barrages de routes paysans qui eurent lieu dans le département le 26 juin 1961. Il cumulait ses activités avec celles de secrétaire général- adjoint de la section des Fermiers et Métayers du Lot-et-Garonne qui se transforma plus tard en Fédération des Preneurs de Baux ruraux quil dirigea par la suite. Ses fonctions syndicales le conduisirent à participer aux journées paysannes du PCF à Saint-Ouen du 30 septembre au 1er octobre 1961 et à la conférence paysanne de Gennevilliers. Il sattaqua à la loi dorientation mis en application par le nouveau ministre de lAgriculture en août 1961, le sénateur radical Edgard Pisani. Il perdurait par lhéritage laissé par le programme agraire de Renaud Jean, décédé au mois de mai de la même année : cest-à-dire la défense de la petite exploitation familiale qui avait de plus en plus de difficultés à subsister face aux nouvelles exigences quimposait la mécanisation.

Élu délégué de la fédération pour le 15e congrès national du PCF qui se tenait en juin 1959 à Ivry, il fut promu premier secrétaire de la fédération lors du Comité fédéral du 27 janvier 1963. Permanent du parti, il cumula dès lors cette fonction avec celle de délégué permanent paysan. Ces nouvelles fonctions le conduiront à des voyages en URSS et en RDA dans le courant de lannée 1964. Il exercera les fonctions de 1er secrétaire jusquà la fin des années 1970. Il se retira plus tard dans les Charentes dans la ville dAngoulême.

Bibliographie

Max Lagarrigue, in Dictionnaire du mouvement ouvrier français.


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