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François Le Métel de Boisrobert
François Le Métel de Boisrobert est un poète et dramaturge français né à Caen le 1er août 1592 et mort à Paris le 30 mars 1662. Il avait donc 70 ans.
Sommaire
Biographie
Les premières années
Né à Caen, fils d'un Procureur de la Cour des aides de Rouen, Boisrobert fit des études de droit pour devenir avocat et s'inscrivit quelque temps au barreau de Rouen. Il vint à Paris vers 1622 et fit d'abord partie du principal groupe de poètes libertins autour de Saint-Amant et de Théophile de Viau. Après le procès de ce dernier, Boisrobert rejoignit la mouvance de Malherbe, ce qui lui permit de prendre pied à la Cour puisque, dès l'année suivante, il participait au ballet des Bacchanales, représenté au Palais du Louvre en février 1623. Il abjura le protestantisme en 1623, fut ordonné et devint abbé de Châtillon-sur-Seine.
En 1625, il participa à une ambassade à Londres et, en 1630, il se rendit à Rome où il gagna la faveur du Pape Urbain VIII qui lui donna un prieuré. Ce protestant converti à la religiosité plus que douteuse devint alors chanoine de Rouen.
Sa carrière auprès de Richelieu
- Favori: à partir de 1623, il entra dans les bonnes grâces du cardinal de Richelieu grâce à son esprit, à l'agrément de sa conversation et à son talent satirique. Il devint son favori éveillant nombre de jalousie voir Historiettes, T. II, éd. de 1834. Mais outre cela, et surtout, Le Bois était l'un des rares personnages qui arrivait à faire rire le Cardinal et ainsi le distraire de ses lourdes affaires d'état qui souvent l'accablait (Cinq-Mars, le siège de La Rochelle, etc...).
- En effet, suivant son humeur, le Cardinal l'appeloit:
- Le Bois, lorsqu'il était content et cherchait à plaisanter;
- Robert plus familèrement, p. e. lorsqu'il voulait lui soutirer quelque potin;
- Bois-Robert, lorsqu'il s'agissait d'une affaire officielle.
- Des ambitions littéraires: dès 1627, il fut son secrétaire littéraire et l'un des cinq auteurs (avec Claude de L'Estoile, Pierre Corneille, Guillaume Colletet et Jean Rotrou) qui mettaient en œuvre les idées du cardinal en matière dramatique. Il faisait partie des réunions littéraires qui se tenaient chez Valentin Conrart et en vanta l'intérêt à Richelieu, qui le chargea de proposer aux membres de cette assemblée de la constituer en société publique : ce fut le début de l'Académie française, dont il fut l'un des premiers membres, et l'un des plus actifs, n’hésitant pas à se moquer de sa lenteur dans l’élaboration du dictionnaire :
- Depuis six mois dessus F on travaille ;
- Et le destin m'aurait fort obligé,
- S’il m’avait dit : Tu vivras jusqu’au G.
Malgré un beau brun de plume (brin de plume), il ne réussit jamais à faire une oeuvre digne de la postérité. Cependant, enrichi par les bénéfices que lui procurait la haute protection du cardinal, il se montra généreux envers nombre hommes de lettres.
- Son style de vie a donné des armes toutes prêtes à ses ennemis. Il tomba plus d’une fois en disgrâce, mais, le plus souvent, jamais pour longtemps, bien que dans ses dernières années, il ait été obligé de donner plus d’attention à ses fonctions de prêtre. Gui Patin dit de Boisrobert : « C'est un prêtre qui vit en goinfre, fort déréglé et fort dissolu ». Il était joueur, aimait la bonne chère, et ne cherchait pas à dissimuler son homosexualité et ses aventures avec les domestiques[1].
Il avait une passion pour la comédie. Il fréquentait assidûment l'Hôtel de Bourgogne et se montrait si grand admirateur du comédien Mondory qu'on le surnomma l'« abbé Mondori ».
Il finit par régenter cet Hôtel, pour Richelieu, mais ses fonctions causèrent un grand scandale lorsqu'à une représentation très privée, il fit rentrer la petite Saint-Amour, la plus grande gourgandine de Paris, alors que Mr Gaston d'Orléans, frère du Roi, Prince du sang, eut les plus grandes peines à y assister... Louis XIII s'en émut et tança Richelieu qui le prit très mal... Le Bois connut là sa plus grande disgrâce. (cf Hist. t. II, opus cité).
Autre scandale: il était également un familier de Ninon de Lenclos. Scandale bien immérité, puisque leur relations étaient purement platoniques
Sa conduite trop publiquement licencieuse[2] lui valut, en janvier 1641, d'être disgrâcié par Richelieu qui lui défendit de paraître devant lui. Mais le cardinal ne tarda pas à regretter son familier, qui avait su devenir indispensable. Un jour qu'il était tombé malade, son médecin lui dit : « Monseigneur, toutes nos drogues sont inutiles, si vous n'y mêlez un peu de Boisrobert ». Il lui fit une ordonnance qui portait seulement les mots Recipe Boisrobert, et le cardinal suivit ce conseil et rappela l'abbé.
Après la mort de Richelieu, Boisrobert s'attacha, mais avec un moindre succès, au cardinal Mazarin qu'il servit fidèlement sous la Fronde.
Il entra en rivalité avec Paul Scarron. Ce fut l'une de ses dernières querelles.
Œuvres
Boisrobert a composé 18 pièces de théâtre, dont 9 tragi-comédies. L'une de ses comédies, La Belle plaideuse (1655) est remarquable et passe pour avoir inspiré L'Avare de Molière. Il est l'également l'auteur de nombreuses poésies. Il a édité les Œuvres de Théophile (1627) et le Parnasse royal, ou Poésies diverses à la louange de Louis XIII et du cardinal de Richelieu (1635, 2 vol.). D'après Bernard de La Monnoye, il serait l'auteur des Contes licencieux qui ont paru sous le nom de son frère, Antoine Le Métel d'Ouville.
Théâtre
- Pyrandre et Lisimène ou l'Heureuse tromperie, tragi-comédie, 1633
- Les Rivaux amis, 1639
- Les Deux Alcandres, 1640
- La Belle Palène, 1642
- Le Couronnement de Darie, 1642
- La Vraie Didon ou Didon la chaste, tragédie, 1643
- La Jalouse d'elle-même, 1650
- Les Trois Orontes, 1652
- La Folle gageure ou les divertissements de la comtesse de Pembroc, 1653, d'après Félix Lope de Vega
- Cassandre, comtesse de Barcelone, tragi-comédie, représentée pour la première fois à l’Hôtel de Bourgogne le 31 octobre 1653
- L'Inconnue, 1655
- L'Amant ridicule, 1655
- Les Généreux ennemis, 1655
- La Belle plaideuse, 1655
- La Belle invisible ou les Constances éprouvées, 1656
- Les Apparences trompeuses, 1656
- Les Coups d'Amour et de Fortune, 1656
- Théodore, reine de Hongrie, 1658
Poésie et œuvres diverses
- Poésies publiées dans le Recueil des plus beaux vers de Malherbe, Racan, etc., 1626
- Lettres publiées dans le Recueil de Faret, 1627
- Paraphrases sur les sept psaumes de la Pénitence, en vers, 1627
- Histoire indienne d'Anxandre et d'Orasie, 1629
- Nouvelles héroïques et amoureuses, 1657
- Epîtres en vers et autres œuvres poétiques, 1659
Liens externes
- Ses pièces de théâtre et leurs représentations sur le site CÉSAR
- François le Metel de Boisrobert
- Andras Klein, « Une tragi-comédie française sur un sujet hongrois : Boisrobert : "Théodore, reine de Hongrie" », Revue d'études françaises, n° 2 (1997)
- Anastasia Iline, François Le Métel de Boisrobert (1592-1662), écrivain et homme de pouvoir, Thèse d'École des Chartes, 2004.
Notes et références
- ↑ Ainsi, Tallemant des Réaux rapporte dans ses Historiettes que Boisrobert vieillissant se flatte de s’être « fait mettre deux fois dans le cul par un beau laquais ».
- ↑ Il était surnommé le « bourgmestre de sodome ».
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