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François de Meyronnes
Frère mineur de la province de Provence, philosophe et théologien disciple de Duns Scot, François de Meyronnes (1288-1328) fut ministre provincial de Provence et proche du pape Jean XXII.
Sommaire
Biographie
François est né en 1288, à Meyronnes, près de Barcelonnette (vallée de l'Ubaye), dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, dans la famille baronale des Bérard-Meyronnes, ayant des attaches avec Charles I d'Anjou, comte de Provence. Il fut admis, assez jeune, au couvent des Frères mineurs de Digne, dans la province franciscaine de Provence.
Le disciple de Duns Scot
Ses supérieurs l'envoyèrent étudier au Studium général de Paris, entre 1304 et 1307 où il put suivre les leçons de Jean Duns Scot. Il fut totalement acquis à l'enseignement du Docteur subtil dont il fut l'un des meilleurs disciples, sans pour autant manquer d'originalité dans ses propres positions. Après ce cursus parisien, il commenta les Sentences de Pierre Lombard en divers couvents de l'Ordre, en France et probablement en Italie. En 1323, il revient à Paris pour compléter ses études et devient maître en théologie, avec la protection du pape Jean XXII et du roi Robert de Naples.
Ses joutes oratoires avec le futur Clément VI
Il prend part à diverses controverses théologiques avec Pierre Roger (le futur pape Clément VI), et avec le maître séculier Henri de Gand (l'adversaire habituel de Duns Scot). Durant son séjour à Paris, il put assister dans son agonie saint Elzéar de Sabran[non neutre] tombé malade à Paris alors qu'il était venu négocier le mariage du fils du roi de Naples avec la fille du roi de France Philippe de Valois. Il prononça l'éloge funèbre d'Elzéar de Sabran.
Le provincial de Provence
En 1324, il est élu ministre provincial de Provence et réside habituellement près de la cour d'Avignon. Là il exerce le ministère de la prédication. Il est souvent consulté par le pape Jean XXII, en particulier sur les questions qui opposent le Pape aux Frères mineurs, sur la pauvreté et sur le pouvoir papal. Il intervient dans le procès contre Guillaume d'Occam. Il tient une position modérée et plutôt conciliatrice, car il est tiraillé entre son amitié et sa fidélité pour Robert d'Anjou, protecteur des Spirituels, et sa fidélité au Pape. Il avait soutenu dans un Quodlibet la primauté du pouvoir pontifical au-dessus de celui des rois et de l'empereur. Jean XXII lui confie diverses missions délicates comme une ambassade en Gascogne.
Sa mort en Italie
François de Meyronnes mourut à Plaisance, entre 1326 et 1328 et fut inhumé dans l'église des franciscains de cette ville.
Son œuvre
Elle est très abondante et variée, couvrant la philosophie, la théologie, le droit, la spiritualité, la prédication et même l'économie. François de Meyronnes a été désigné comme Doctor illuminatus(Docteur éclairé) ou comme Doctor acutus (Docteur pointu, affûté) ou encore comme Maître de l'abstraction. Ces épithètes sont pleinement justifiées.
Outre ses commentaires sur les Livres des Sentences, il composa des Quodlibets, des Questions disputées (sur l'Immaculée conception, sur la pauvreté religieuse...), des Questions sur le Pater noster, Traité sur les huit béatitudes, des Questions sur des problèmes politiques (souveraineté du Pape), des traités de morale, des commentaires sur diverses œuvres de saint Augustin, du Pseudo-Denys, des Postilles sur divers livres de l'Écriture, en particulier sur la Genèse, sur l'Apocalypse, des explications sur le Symbole des Apôtres, un Commentaire sur la Passion de Jésus-Christ, un Traité sur la vie contemplative, un traité sur les Indulgences. Il a écrit aussi plusieurs commentaires sur les traités d'Aristote. Enfin on conserve de lui un grand nombre de sermons (authentiques ou attribués) : sur le temporal, sur les saints, spécialement sur saint François d'Assise (plus trois sermons sur la stigmatisation de François), sur les vertus théologales, sur le Saint-Esprit, sur l'Assomption de Marie etc...
On considère qu'un tiers seulement de son œuvre a été publiée, les deux tiers demeurant dans des manuscrits assez dispersés.
Bibliographie
- Pour un résumé de sa doctrine, cf. Héribert Rossmann, DS. art. « Meyronnes (François), tX b, col. 1157-1160. (1978).
- Marie Barbu, La justice dans les écrits du franciscain et thélogien François de Meyronnes, in: AA.VV., La justice temporelle dans les territoires angevins aux XIIIe et XIVe siècles: théories et pratiques, dir. Jean-Paul Boyer, Anne Mailloux, Laure Verdon, Rome: École française de Rome, 2005 (= Collection de l'École française de Rome, 354), p.83-93
- W. Lampen, François de Meyronnes, in France Franciscaine, t.9 (1926), 215-222.
- P. de Lapparent, L'œuvre politique de François de Meyronnes, in AHDLMA, t.15-17 (1940-1942), 5-151.
- J. de Lagarde-Sclafer, La participation de François de Meyronnes à la querelle de la pauvreté (1322-1324), in Études Franciscaines, t.10 (1960), 53-73.
- Alfonse Maierú, Le De primo principio complexo de François de Meyronnes. Logique et théologie trinitaire au début du XIVe siècle, in: AA.VV., Logik und Theologie: Das Organon im arabischen und im lateinischen Mittelalter, éd. Dominik Perler, Ulrich Rudolph, Leiden: Brill, 2005 (= Studien und Texte zur Geistesgeschichte des Mittelalters, 84), p.401-428
- Francesco Fiorentino, Francesco di Meyronnes, Libertà e contingenza nel pensiero tardo-medievale, Roma 2006 (Antonianum) (bibliographie complète).
Voir aussi
Liens externes
- Article « François de Meyronnes » dans l' Encyclopédie franciscaine Wikitau publiée sous les termes de la GNU Free Documentation License.
- Article « MAYRONIS, Francisco de » dans la Pequeña Enciclopedia Franciscana
- Article « Mayron, Francis » dans la Catholic Encyclopedia
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