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François-Etienne de Caulet
François-Etienne de Caulet par Nicolas HabertBiographie Naissance 16 mai 1610 à Toulouse Décès 7 août 1680 à Pamiers Évêque de l'Église catholique Dernier titre ou fonction Ancien évêque de Pamiers Pamiers Du 1644 au 1680 Jean de Sponde François d’Anglure de Bourlemont modifier
François-Étienne de Caulet (1610 à Toulouse - 7 août 1680 à Pamiers) est un évêque janséniste de l'Ancien Régime.Après avoir complété ses études au Collège de La Flèche, il travaille un temps avec Charles de Condren, en charge de l'oratoire supérieur. Il rejoint alors Jean-Jacques Olier pour la fondation du séminaire de Vaugirard et la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Lorsque Olier accepte la paroisse de Saint-Sulpice à Paris, Caulet prend pratiquement la tête du séminaire.
Sommaire
Un évêque actif
Suite à la suggestion de Saint Vincent de Paul, Louis XIV le nomme évêque de Pamiers en 1644, poste qu'il honorera jusqu'en 1680, date de son décès. François de Caulet n'avait pas cherché les honneurs épiscopaux, mais une fois évêque il se lance avec zèle dans la réforme du clergé. Il tient des synodes destinés à discuter des devoirs moraux des prêtres et de la doctrine, s'appesantit sur le clergé paroissial en le formant après avoir créé la maison de Sabart, fonde des écoles dont une était spécialement dédiée à la formation des enseignants. Il sanctionne les manquements et traque les entorses aux lois de l'Église chez les fidèles. De plus, il effectue la visite annuelle de son diocèse, stimulant l'agrandissement des églises (qu'il visita dans leur totalité) et le développement de l'ornementation en conformité avec le Concile de Trente, continuant ainsi l'œuvre de son prédécesseur, Henri de Sponde. De même, il fait relever la cathédrale de Pamiers, ruinée par les guerres de religion.
Tout le cœur qu'il mettait à l'ouvrage ne manqua pas de soulever l'opposition. Les chapitres de Foix et de Pamiers, qu'il essayait de réformer avec rigueur, se révoltèrent ouvertement. Il fut contraint à se soumettre par des Brèves du Pape Alexandre VII (qui lutta contre les Jansénistes) et des ordonnances de Louis XIV.
Trahi par son entourage, spolié par le roi, il fait appel à Innocent XI (pape depuis 1676) qui publie alors plusieurs brèves louant son courage et sa loyauté envers l'église. La dernière de ces brèves, datée du 17 juillet 1680, parvient à Pamiers juste après la mort de Monseigneur de Caulet, contenant la plus belle éloge qu'un évêque puisse recevoir.
Par humilité, il se fait ensevelir dans la cathédrale alors encore en travaux ; non pas dans le chœur mais là où les fidèles pourront fouler sa tombe. Lors de son enterrement, on arrache ses ornements et ses cheveux, car Monseigneur de Caulet, à force de conviction et de travail, est considéré comme un saint par ses fidèles.
Le Jansénisme
Janséniste et adversaire résolu de la réception de la bulle Cum occasione janséniste, il résiste avec son ami Nicolas Pavillon, évêque d'Alet.
Affaire de la régale
En février 1673, Louis XIV, en recherche de fonds nouveaux, tenta d'étendre le droit de régale (c'est-à-dire le droit qu'avait les rois de France de toucher les revenus des évêchés vacants et d'y faire les nominations ecclésiastiques selon leur bon vouloir) à tous les évêchés de France. Monseigneur Caulet résista et refusa l'extension de ce droit de régale aux évêchés du Midi. On notera également des différents avec l'archevêque de Toulouse, Joseph de Montpezat de Carbon, dont il dépendait. Avec son vicaire général, Jean Cerle, et avec l'appui du pape il s'oppose en effet à la présence de chanoines régalistes, ce qui provoque un schisme qui va durer treize ans entre son évêché et l'archevêché de Toulouse.
La Déclaration des quatre articles
Louis XIV convoqua en 1682 une assemblée du Clergé de France qui rédigea une déclaration, véritable manifeste de l'Église gallicane.
Cette déclaration, plus communément appelée Déclaration des quatre articles, fixe jusqu’à la fin de l'Ancien Régime la doctrine des libertés de l’Église gallicane. Elle aura une énorme influence sur l’histoire de l’Église de France, prédisposant aux futures réformes religieuses des Constituants dans la Constitution civile du clergé de 1791.
Monseigneur Caulet est ainsi l'un des deux évêques, avec celui d’Alet, qui se sont opposés à la politique gallicane de Louis XIV, qui culminera avec cette déclaration rédigée largement sous l'égide de Bossuet. Ces deux évêques semblaient d’obédience janséniste, mais dans ce contexte précis, il y a eu convergence d'intérêt avec Rome, ce qui fait de Caulet et, après la mort de celui-ci en 1680, de son vicaire Antoine Charlas, des ultramontains avant la lettre - ce terme n'existe pas au XVIIe siècle, mais la réalité qu'il recouvre existe bel et bien[1].
Cet admirateur d'Antoine Arnauld laissa un nombre impressionnant d'ordonnances épiscopales, de statut synodaux ou de mémoires. Deux traités sur la régale ont été publiés sous son nom en 1680 et 1681.
Notes et références
- A.-G. Martimort, Le gallicanisme de Bossuet, Paris, le Cerf, 1953
Voir aussi
Liens externes
- Article François Étienne de Caulet dans le Dictionnaire historique ou histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talents, les vertus, les erreurs, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours de Louis Maïeul Chaudon (1797) [1]
Bibliographie
- Jean-Marie Vidal, François-Etienne de Caulet - évêque de Pamiers, Edition E. de Broccard, 1939, 643 p.
Catégories :- Évêque de Pamiers
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