François Arago

François Arago
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François Arago
François Arago
François Arago

Mandats
Président de la Commission exécutive
(27e chef du gouvernement)
9 mai 184828 juin 1848
Chef de l'État lui-même
Gouvernement Commission exécutive
Législature Assemblée constituante
Prédécesseur Jacques Charles Dupont de l'Eure
Successeur Louis Eugène Cavaignac
Chef de l'État français
de facto
9 mai 184828 juin 1848
Président du Conseil lui-même
Prédécesseur Jacques Charles Dupont de l'Eure
Successeur Louis Eugène Cavaignac
Biographie
Date de naissance 26 février 1786
Lieu de naissance Estagel, Pyrénées-Orientales (France)
Date de décès 2 octobre 1853 (à 67 ans)
Lieu de décès Paris, France
Nationalité France français
Parti politique Républicain
Diplômé de École Polytechnique
Profession Astronome et physicien
Religion catholique
Présidents du Conseil des ministres français

Dominique François Jean Arago (26 février 1786, Estagel, Pyrénées-Orientales2 octobre 1853, Paris) est un astronome, physicien et homme politique français.

Il est le plus célèbre des quatre frères Arago, les trois autres étant

Sommaire

Biographie

Après avoir fait ses études secondaires à Perpignan au collège communal, actuel Lycée François Arago, il poursuit ses études supérieures à l'École polytechnique (Promotion X1803), à Paris. Remarqué par Laplace, il est nommé en 1805 secrétaire-bibliothécaire de l'Observatoire de Paris. En 1806, il est envoyé en Espagne avec Biot pour poursuivre le relevé du méridien de Paris. Pris dans la guerre d'Espagne, il est fait prisonnier, s'évade plusieurs fois, et rentre en héros à Paris en 1809. Cette gloire lui permet d'être élu membre de l'Académie des sciences le 18 septembre 1809, à seulement vingt-trois ans.

La même année, il est choisi par Monge pour le suppléer comme professeur de géométrie analytique à l'École polytechnique, et prend le titre de professeur adjoint (de Monge) en 1812. Il restera vingt ans professeur dans cette école, démissionnant en 1830 lorsqu'il est nommé Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Il crée en 1816 à Polytechnique un cours original d'"arithmétique sociale", donnant aux élèves des notions de calcul des probabilités, d'économie mathématique et de démographie.

Ceci ne l'empêche pas de poursuivre sa carrière à l'Observatoire de Paris, qui dépend du Bureau des Longitudes. Secrétaire-bibliothécaire en 1805, il est nommé membre-adjoint du Bureau des Longitudes en 1807, puis membre titulaire en 1822, à la mort de Delambre. En 1834, il prend le titre, dont il avait proposé la création au Bureau, de « Directeur des observations à l'Observatoire de Paris » (que dirigeait l'astronome Alexis Bouvard). À la mort de Bouvard, en 1843, il assurera la direction de l'Observatoire jusqu'à sa mort.

La mort de son épouse, en août 1829, est parfois avancée comme l'une des raisons qui le poussent à se tourner vers la vie publique[réf. nécessaire], tant sur le plan scientifique que politique. Il est élu Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences le 7 juin 1830, puis remporte ses premiers mandats électoraux (conseiller général de la Seine en septembre 1830, député des Pyrénées-Orientales en juillet 1831).

L'expérience d'Arago (1810), et ses travaux en optique

Les premiers travaux de physique d'Arago concernent l'optique. Il fait en 1810 une expérience importante, qu'il présente oralement à l'Académie des sciences le 10 décembre 1810 (il ne la consignera par écrit que juste avant sa mort, plus de quarante ans plus tard): il s'agissait de mesurer la vitesse de la lumière venant des étoiles, en comparant la valeur le matin à 6h et le soir à 18h. Étant donné qu'on n'observe pas d'étoiles pendant la journée, Arago faisait son expérience à ces heures-là. À 6h, quand on observe une étoile au zénith, la Terre s'en approche, on devrait mesurer c + V, où V est la vitesse de rotation de la Terre autour du Soleil ; à 18h, pour une autre étoile au zénith, la Terre s'en éloigne, on devrait mesurer c - V. Or l'expérience est négative, on mesure c dans les deux cas : cette première expérience négative ouvrira la voie à la théorie de la relativité.

Arago, d'abord adepte de la théorie corpusculaire de la lumière, est convaincu par la théorie ondulatoire de son collègue Fresnel, qu'il aidera pour faire ses expériences à l'Observatoire ou présenter ses résultats à l'Académie des sciences. Avec Biot, il détermine l'indice de réfraction de l'air et d'autres gaz.

Autres travaux scientifiques

Buste par David d'Angers

En 1825, il est chargé avec Dulong de déterminer la tension de la vapeur d'eau à des pressions dépassant 3 MPa, soit 30 atm. Ses autres études sont consacrées à l'astronomie, au magnétisme et à la polarisation de la lumière. Il détermine, par exemple, le diamètre des planètes et a expliqué entre autres la scintillation des étoiles à l'aide du phénomène des interférences.

Touche à tout, il se mêle aux expériences de mesure de la vitesse du son et étudie les cuves sous pression. Il fait creuser le premier puits à Paris, dans l'actuel quinzième arrondissement. Il inspire à Foucault son expérience des miroirs tournants, qui permettra de mesurer la vitesse de la lumière avec précision.

Conscient de l'importance potentielle du procédé en astronomie, il promeut la photographie alors naissante en soutenant le daguerréotype mis au point par Daguerre : en janvier 1839, il présente devant l'Académie des sciences et l'Académie des beaux-Arts réunies les premiers clichés.

Un vulgarisateur de la science

Arago est un orateur redoutable, capable de défaire les plus brillants contradicteurs. Il est aussi pédagogue et grand vulgarisateur scientifique. Afin de faire connaître les travaux de l'Académie des Sciences, il crée en 1835 les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, qui existent toujours: avant Arago, il n'y avait pas de transcription écrite des séances de l'Académie. Il donne aussi, de 1813 à 1846, un cours public d'astronomie populaire[1] qui remporte un immense succès.

Carrière politique

Tombe d'Arago au Père Lachaise.

Arago a aussi joué un grand rôle politique. Il remporte ses premiers mandats électifs en 1830-1831. Il fut pendant la monarchie de Juillet une des figures du parti républicain. Après la révolution de 1848, il a été ministre de la Guerre, de la Marine et des Colonies dans le gouvernement provisoire de la Seconde République, mis en place par Lamartine puis président de la Commission exécutive, assumant de fait durant un mois et demi une charge proche de celle de Chef de l'état[2]. Il a contribué à ce titre à l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. Il refuse par la suite de prêter à Louis-Napoléon Bonaparte le serment de fidélité exigé des fonctionnaires et préfère démissionner de son poste au Bureau des Longitudes. Le Prince-Président refuse sa démission, le dispensant implicitement du serment d’allégeance. Après le Coup d'État de 1852 qui aboutit à la création du Second Empire, il démissionne de ses fonctions. Napoléon III demande à ce qu'il ne soit pas inquiété. Malade, souffrant de diabète et de diverses affections, Arago meurt l'année suivante. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 4).

La Royal Society lui décerne la médaille Copley en 1825, puis la Médaille Rumford en 1850.

Famille et descendance

Arago épouse le 11 septembre 1811 Lucie Carrier-Desombes, le couple aura trois fils:

  • Emmanuel Arago (1812-1896), avocat et homme politique républicain ; il fut brièvement ministre pendant le siège de Paris en 1870.
  • Alfred Arago (1815-1892), peintre et Inspecteur général des beaux-arts.
  • Gabriel Arago (1817-1832)

Il était le beau-frère du physicien Alexis Petit (leurs femmes étaient sœurs) et de l'astronome Claude-Louis Mathieu.

Un de ses petit-fils, Pierre Jean François Arago, fils d'Emmanuel Arago, a été député des Alpes-Maritimes sous la Troisième République.

François Arago
Statue de François Arago à Estagel.

Hommages

Article connexe : Arago (homonymie).
François Arago
Statue de François Arago à Perpignan.

Œuvres d'Arago en ligne

  • Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l’Institut, le 10 décembre 1810, en ligne et commenté sur le site BibNum
  • Astronomie populaire, publiée d'après son ordre sous la direction de M. J.-A. Barral. Texte en ligne sur Gallica : tome 1, tome 2, tome 3, tome 4

Références

  1. [1] François Arago, Jean-Augustin Barral : Astronomie populaire, Paris, 1857. sur GoogleBooks.
  2. Maurice Agulhon, 1848 ou l’apprentissage de la république, Paris, Points-Seuil, 1992, pp. 36-42

Bibliographie

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