- François-Charles de Velbrück
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François Charles de Velbrück né en 1719 au Chateau de Garath, près de Dusseldorf et décédé en 1784 au Château de Heks, près de Tongres (Belgique), fut Prince-Évêque de Liège du 16 février 1772 à 1784.
Sommaire
Biographie
En 1735, Velbrück est pourvu d’une prébende de chanoine-tréfoncier à la Cathédrale Saint-Lambert de Liège. Un an plus tard, il est reçu au Chapitre par procuration. Il est nommé archidiacre de Hesbaye, puis officier du Scel des Grâces en 1756.
Un an plus tard, il est chargé d’une mission diplomatique à la cour de Vienne. En 1759, il devient grand-maître du palais et Premier ministre de Jean-Théodore de Bavière, qui tenait à Liège une cour fastueuse. Il est en outre pourvu d’une prébende de chanoine à la cathédrale de Munster en 1757 et en 1765, il reçoit de Louis XV la commande de l’abbaye royale de Saint-Nicolas de Cheminon, en Champagne. Ce parcours exceptionnel sur le plan diplomatique et ecclésiastique en fit le seul personnage capable de devenir le nouveau Prince-évêque de Liège lors des élections de 1772. Il assumera cette tâche jusqu’en 1784.
Son règne a vu naître de multiples initiatives sociales, artistiques et intellectuelles. Ce "despote éclairé" réceptif aux idées progressistes naissantes des dernières décennies de l'Ancien Régime tente d’introduire les Lumières dans la Principauté de Liège. Mais par manque d’argent ou de pouvoir, ses projets n’aboutissent pas toujours. Il règne dans la Principauté à cette époque une certaine léthargie et une vision étroite qui freinent un réel progrès.
Ses tentatives pour combattre les problèmes de société comme la pauvreté ou les inégalités de classe sont nombreuses mais ne parviennent pas à modifier réellement des situations déplorables. Il entreprend des changements dans de multiples secteurs, dont celui de la santé publique avec la création de l'Hôpital général Saint-Léonard, centre d'accueil et d’assistance pour les nécessiteux; d’un cours gratuit de l'art de l'accoucheur; d’établissements destinés à combattre les maladies dévastatrices au sein de son peuple.
Velbrück réforme également l'éducation en la rendant accessible à tous par la création des Écoles de charité, gratuites pour les enfants pauvres, et d’un Plan d'Education pour la Jeunesse du Pays de Liège. Chargé d'exécuter le décret de suppression de la Compagnie de Jésus à Liège (en 1773) il confie leur collège à son clergé qui en fait un séminaire en 1786. Il modernise l'instruction en y donnant une plus grande place aux sciences physiques et mathématiques, aux sciences humaines, etc., qui fourniront aux élèves des outils objectifs aiguisant leur jugement critique. Il a en outre le projet de réaliser une grande bibliothèque publique.
L’action de Velbrück, grand protecteur des artistes, est essentielle dans la renaissance des arts au pays de Liège. Il lance en 1774 l’exécution d’une Académie publique de peinture, sculpture et gravure. Il fut membre de la franc-maçonnerie[1].
Enfin, son œuvre la plus marquante fut la fondation en 1779 de la Société littéraire de Liège et de la Société d’Emulation, lieu de rencontre de l’intelligentsia liégeoise en contacts avec des sociétés savantes d’autres pays, dont les activités multiples furent entre autres la présentation des œuvres des poètes, des artistes et des découvertes des scientifiques.
Son mausolée restauré se trouve depuis le 15 juin 2000 dans le cloître de la Cathédrale Saint-Paul de Liège. L'épitaphe y témoigne de la grande estime du peuple de Liège à son égard. Contrairement à ceux de ses prédécesseurs, son corps ne fut pas jeté à la fosse commune et son mausolée ne fut pas détruit lors de la Révolution liégeoise.
Le peuple fut instruit par ses soins, ses bienfaits,
Il accueillit les arts, avança leurs progrès,
A l'Emulation ouvrit un sanctuaire,
En fut le protecteur et le dieu tutélaire.
Bon, affable et humain, Velbrück fut à la fois
Un Auguste, un Mécène au milieu des LiégeoisBibliographie
- Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège, Liège, 1868, tome I : François-Charles de Velbruck, p. 261 et suiv.
- Reynier, Éloge de feu Son Altesse Célcissime Monseigneur François-Charles des comtes de Velbruck, 1785.
- J. de Theux, Le chapitre de Saint-Lambert, Bruxelles, 1872, vol. IV, p. 49.
- Georges de Froidcourt, François-Charles, comte de Velbruck, prince-évêque de Liège, Franc-maçon, Liège, 1936.
- Georges de Froidcourt, Velbrück prince-évêque philosophe, Liège, Gothier et fils, 1948. In-8°, 83 p., tirage limité à 301 exemplaires dont 300 sur vélin anglais.
- Paul Harsin, "Velbruck, sa carrière politique et son élection à l'épiscopat liégeois", dans, La Vie wallonne, décembre 1924 et janvier 1925.
- Paul Harsin, "Velbruck, le prince, l'évêque", dans, La Terre wallonne, mai 1929, p. 70.
- Ophoven, Continuation du Recueil héraldique des Seigneurs bourgmestres de Liége , 1783, p.207 et seq.
- Th. Gobert, Liège à travers les âges, volume V, p. 499 et seq.
- J. Kuntziger, Essai historique sur la propagande des Encyclopédistes Français en Belgique au XVIIIe siècle, Bruxelles, Hayez, 1879.
- Henri Francotte, La propagande des Encyclopédistes français au Pays de Liège, Bruxelles, Hayez, 1880).
- Jules Helbig, Éloge académique du Prince de Velbruck, 1881.
- Daphné Parthoens, La politique intérieure du prince-évêque François-Charles de Velbrück (1772-1784), dans Annuaire d'Histoire Liégeoise, t. 34, n° 58, 2004, p. 1-174
Notes et références
- Georges de Froidcourt, François Charles, Comte de Velbruck. Prince-évêque de Liège, Franc-maçon., Liège, Protin et Vuidar, 1936.
Voir aussi
Lien externe
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