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François Mireur
François Mireur Origine France Hommage nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile Image : Général Mireur, 1770-1798, promoteur de La Marseillaise, terre cuite anonyme, Montpellier, Faculté de médecine. François Mireur, né à Escragnolles le 5 février 1770, décédé à Damanhour, pendant la campagne d'Égypte, le 21 messidor an VI (9 juillet 1798).
Sommaire
Biographie
Sous la Révolution
C'est à dix-neuf ans que François Mireur arrive à Montpellier après une enfance sereine. Il veut y suivre des cours à la Faculté de Médecine. « C'était en 1789, j'y retrouvais mon cousin Chiris, abbé de l'église Saint Denis. Auprès de lui j'ai puisé ardeur et soutien qui m'ont amené à devenir docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans en 1792 ». Un titre dont il ne se servira guère. Tout le pays en effet est occupé par la Révolution. Depuis la convocation des États Généraux, la prise de la Bastille, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le vote de la Constitution, avait émergé à Montpellier une immense exaltation patriotique. En 1790, avec les Montpelliérains Cambon, Cambaceres et le maire Durand, le jeune Mireur participe à l'action du club des amis de la Constitution et de l'égalité à l'image du célèbre club des Jacobins de Paris.
« Mon zèle, ma philanthropie firent de moi le capitaine de la garde nationale de Montpellier, laquelle avec d'autres citoyens s'empara de la vieille citadelle royale dans la nuit du 1er au 21 mai. Ce fut notre Bastille ! ». Adepte des idées nouvelles, probablement franc-maçon[réf. nécessaire], Mireur fit de nombreuses propositions : rendre publiques les séances du Conseil Municipal de la Commune, supprimer les différences entre les riches et les pauvres lors des enterrements, dispenser gratuitement l'enseignement aux enfants, lutter contre la présence des chiens enragés dans la commune...
En 1792, il se rend à Marseille pour organiser la fusion des volontaires des deux villes qui s'engageaient pour combattre l'Autriche. Le 22 juin, au cours du repas donné en son honneur au lendemain d'un discours devant le club des Amis de la Constitution, il entonne pour la première fois le Chant de Guerre pour l'Armée du Rhin, composé par Rouget de Lisle. Adopté par les volontaires marseillais qui le chanteront au cours de leur marche vers Paris en juillet, le chant deviendra ainsi la Marseillaise.
La carrière militaire
Arrivé à Paris pour rejoindre le bataillon de l'Héraut, il se rend sur le front, combat à Argonne, à Valmy, part avec l'armée de Dumouriez conquérir la Belgique et la Hollande. Officier à l'armée d'Allemagne, chef de l'état-major de Bernadotte[1], il conduit les renforts commandés par ce dernier en Italie et prend une part glorieuse au passage du Tagliamento, à la prise de Gradisca, Trieste, Laybach, et découvre les mines d'argent d'Idria. Il se distingue par sa bravoure dans l'Armée d'Italie et est fait général, grade qu'il aurait refusé par deux fois. Bonaparte l'affecte à l'armée de Rome commandée par Berthier, puis au commandement de la cavalerie de l'avant-garde de l'armée d'Orient, sous Desaix. Il meurt à l'âge de 28 ans, pendant la campagne d'Égypte : « C'est pendant le séjour de l'Armée à Damanhour, le 21 messidor, que fut tué le général de brigade Mireur, officier distingué. Les Arabes n'avaient point cessé de harceler les Français dans leur marche, et ils rôdaient autour du campement des divisions. Le général venait d'acheter un cheval arabe, et voulut sortir du camp pour l'essayer. Les avant-postes lui firent de vaines représentations sur les dangers auxquels il s'exposait en s'éloignant ; poussé par la fatalité, Mireur ne tint pas compte de ces avis et se porta au galop sur un monticule à deux cents pas des postes. Trois Arabes embusqués dans cet endroit entourèrent le général, le tuèrent et le dépouillèrent avant que les soldats de garde ne pussent venir à son secours »[2].
Les circonstances de sa mort ont fait l'objet de différents récits qui méritent attention. Plus que ce qui précède, la version qui semble la plus proche de la réalité est qu'à la suite d'un conseil de guerre réuni à Damanhour en raison de la gravité de la situation des troupes, durement éprouvées par la traversée du désert depuis Alexandrie, Mireur aurait recommandé de rembarquer pour l'Europe. Il s'agissait de s'assurer de la paix continentale en priorité, avant de revenir éventuellement en Égypte, avec une armée mieux préparée.[3] Dans ses mémoires militaires, Desvernois aurait reconstitué l'intervention de Mireur au conseil de guerre: "Le Directoire n’a eu qu’une pensée, aurait-il affirmé, éloigner d’Europe le héros qui portait ombrage à son insatiable ambition et son armée d’invincibles. Au lieu de mettre le pied en Égypte, il était prudent, une fois Malte conquise, de revenir sur la Sicile et de s’en emparer, de concert avec l’armée de Rome et des États romains. Le Directoire exécutif devait à sa dignité d’agir de la sorte. Ne savait-il pas que le perfide gouvernement de Naples, cédant aux sollicitations de l’Angleterre, venait de rentrer dans une coalition contre la France ? Quant à la Sardaigne, elle accepterait facilement une garnison jusqu’à la paix générale. Maîtres de Turin, nous tenions son roi. Dès lors, toute la Méditerranée nous appartenait, puisque Corfou, les îles ioniennes, Ancône et tout le littoral de la mer Adriatique étaient gardés par nos troupes ; les Anglais n’oseraient plus s’y montrer et l’on pourrait à loisir, par l’Égypte et la Syrie, marcher sur les Indes. Toutes ces grandes choses sont encore faciles à exécuter si l’armée regagne au plus vite ses vaisseaux et ses transports. On reviendra en Égypte plus tard, sans crainte de la marine anglaise ; on aura le temps de s’entendre avec la Sublime Porte pour chasser les Mamelouks et lui payer plus fidèlement que ces usurpateurs le tribut qu’elle exige. La France n’a-t-elle pas la pensée de faire de l’Égypte et de la Syrie des comptoirs qui jalonneront la route vers les colonies qu’elle établira dans l’Hindoustan, après qu’elle en aura chassé les Anglais ?"
Cet affront aurait valu à Mireur d'être suspendu de son commandement par Bonaparte qui aurait désigné le général Leclerc, son beau-frère, pour prendre la tête de la cavalerie d'avant-garde. Blessé, Mireur aurait, à la suite du conseil, cherché à s'isoler en dépassant les avant-postes, malgré les avis des officiers et généraux présents, dans un emportement qui lui coûtera la vie.[4]
La version de Bonaparte dans ses récits de la Campagne d'Egypte est plus succincte: "Le général de brigade Mireur, se rendant d'un bivouac à un autre malgré les observations qui lui firent les grand'gardes, fut surpris dans une petite vallée à cent pas d'elles par quatre Arabes et percé de coups de lance. C'était un officier distingué. L'armée le regretta."[5]
Napoléon fit une halte à Escragnolles à son retour de l'île d'Elbe et demanda à rencontrer la mère du général Mireur.
Une grande plaque en faïence colorée en l'honneur de "François Mireur Héros de la Marseillaise" est apposée à l'entrée d'Escragnolles.
Son nom est inscrit sur la 28e colonne de l'arc de Triomphe (au sommet du pilier sud, face à l'avenue Kleber) et sur les tables de bronze des galeries historiques de Versailles.
Notes et références
- ↑ Voir notamment T. T. Höjer, Bernadotte, Maréchal de France, Paris, Plon, 1943
- ↑ Gallica Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des français, de 1792 à 1815. Tome neuvième / par une société de militaires et de gens de lettres
- ↑ Voir "Les Batailles de Napoléon" de Laurent Joffrin, préface de Jean Tulard, Seuil, Paris, 2000.
- ↑ Voir la biographie de Mireur par Jean Lombard, "Un Volontaire de 1792", Librairie Paul Ollendroff, Paris, 1903.
- ↑ Campagnes d'Egypte et de Syrie, Napoléon Bonaparte, Imprimerie Nationale, 1998, p. 105.
Voir aussi
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