Fraction Nationaliste Armée Révolutionnaire

Fraction Nationaliste Armée Révolutionnaire

Fraction nationaliste armée révolutionnaire

Fraction nationaliste armée révolutionnaire
FNAR
Classification
Assimilé au national-bolchévisme
Objectifs
Divers
Statut
inactif
Victimes
1 (le commanditaire)
Fondation
Date de formation avril 2007 (?)
Pays d’origine France France
Fondateur(s) Frédéric Rabiller
Force
Nombre Une seule personne selon la SDAT
Zone d’opération France (région parisienne et sud de la Picardie)
Dernière attaque 2 mai 2008
Financement
auto-financement
Filiation
Chefs principaux
Frédéric Rabiller, dit « R »
Groupes reliés
Aucun connu à ce jour

La Fraction nationaliste armée révolutionnaire (FNAR), quelquefois appelée Front national anti-radars[1], est un groupe terroriste français d'inspiration nationaliste-révolutionnaire, actif depuis avril 2007, revendiquant plusieurs attentats à l'explosif contre des radars automatiques en région parisienne.

Le nom de FNAR est pour la première fois apparu au grand public en décembre 2007, tout d'abord sur l'antenne de RTL[2], puis dans les différents quotidiens nationaux[3],[4],[1] et les dépêches de l'AFP[5].

Dans un courrier daté du 7 mars 2008 et adressé à Paris Match[6], le 19 mars 2008, la FNAR revendique la destruction par explosif de 8 radars automatiques, et deux tentatives avortées. Le groupuscule demande à l'État, en échange de l'arrêt des destructions, le versement d'un impôt révolutionnaire de 4 millions d'euros, l'arrêt total de l'immigration, l'expulsion de tous les immigrés clandestins, un programme de relance de la natalité en France, une baisse de la répression routière et de la fiscalité et menace, si ses revendications ne sont pas prises au sérieux, de « choisir des cibles plus dangereuses pour les personnes et d'utiliser des appareils aux capacités plus vulnérantes ».

Sommaire

Actions

La FNAR a revendiqué 10 destructions ou tentatives de destruction de radars automatiques[7].

Les engins explosifs sont sommairement fabriqués à l'aide d'une minuterie reliée à un bocal de poudre explosive. Deux tentatives ont échoué en raison d'une mise à feu défaillante et les engins ont été désamorcés par les autorités.

En septembre et octobre 2007, deux lettres de revendication furent envoyées au Ministère de l'Intérieur, photos à l'appui, qui n'ont pas été rendues publiques[1].

L'enquête est menée par la Sous-Direction Anti-terroriste (SDAT) de la direction centrale de la police judiciaire. Cette dernière affirme que les bombes retrouvées au pied des radars sont très rudimentaires[8]. L'enquête a abouti à la mise en examen d'une personne pour association de malfaiteurs en relations avec une entreprise terroriste [9].

Localisation des actions (radars visés)

Les attaques de la FNAR ont eu lieu dans les départements suivants : l'Oise, le Val-d'Oise et les Yvelines. Ces attaques sont donc concentrées au nord-ouest de la région parisienne[10].

  • 3 avril 2007 : Tentative d'explosion d'un radar situé à Aumont-en-Halatte sur la D330, entre Creil et Senlis[11]. La charge n'explose pas, et les services de déminage la désamorcent après avoir coupé la circulation dans les deux sens pendant plusieurs heures.
  • 6 juin 2007 : explosion d'un radar à Aumont-en-Halatte, le même que lors de la tentative d'avril[11].
  • 11 décembre 2007 : tentative d'explosion d'un radar à Baillet-en-France sur la D104[8]. La charge est découverte par une équipe de maintenance routière et désamorcée. La bombe était constituée d'un système de minuterie et d'un bocal contenant du TATP (triperoxyde de triacétone).
  • 23 décembre 2007 : explosion d'un radar près de Conflans-Sainte-Honorine, le même que le 27 octobre, après qu'il eut été réinstallé[8].
  • 2 février 2008 : explosion d'un radar sur la D1001, près de Puiseux-le-Hauberger[12]. L'appareil est complètement désintégré, et des morceaux de métal vont se ficher dans la carrosserie d'une voiture passant à proximité. Selon un enquêteur, « le capot a été endommagé. Il s'en est fallu de peu pour que le pare-brise ne vole en éclats[13]. »
  • 4 mars 2008 : explosion d'un radar à Péroy-les-Gombries près de Senlis sur la N2[14]. Le radar de Péroy est hautement symbolique, puisque étant le millième radar automatique installé en France, et le plus rentable du département : en 2006, il avait permis de verbaliser 27 847 automobilistes.

Révélation de la FNAR

Le 28 mai 2008, aux alentours de minuit trente, une violente déflagration dans un appartement situé au 127, rue Jean-Jaurès à Clichy-la-Garenne permet à la SDAT de retrouver les membres de la FNAR. L'homme, un employé du tri postal de 29 ans, qui manipulait chez lui des explosifs, a eu les deux mains arrachées suite à l'explosion. Il aurait avoué faire partie de la FNAR lors de son transfert à l'hôpital[16] (au CHU du Kremlin-Bicêtre[17]).

Les perquisitions effectuées par la SDAT au domicile de l'homme ont permis de saisir un ordinateur, des cartes radars de la région, un exemplaire de Mein Kampf et une biographie de Lénine[18], ainsi que du matériel permettant de fabriquer des engins explosifs : notamment des ramequins d'explosifs retrouvés dans le réfrigérateur de l'appartement (du TATP) similaires à ceux utilisés sur les radars automatiques de la région au cours des années 2007-2008, un minuteur, des documents frappés du signe de la FNAR et des balles de ping-pong (qui permettent d'accélérer le souffle de l'explosion)[19].

D'ailleurs, des fragments d'un ramequin similaire ont été découverts sur le lieu de l'explosion, laissant penser que la victime manipulait ces explosifs quand l'explosion s'est produite.

Le même jour au matin, une source policière affirmait : « Nous sommes quasi certains que cet homme fait partie du FNAR[20] ». De plus, les enquêteurs ont déclaré disposer « dans cette affaire d'éléments de police technique et scientifique grâce aux tentatives ratées », notamment des traces d'ADN qui étaient les mêmes que celle de l'homme hospitalisé.

Placé en liberté surveillée, Frédéric Rabiller est interné en psychiatrie le 8 juillet 2009[21]. Le 11 juillet 2009 il a, à nouveau, été mis en examen et placé en détention pour avoir tenté d'acheter des matériaux sur internet destinés à la fabrication d'une bombe et avoir menacé de « tout faire péter »[22].

Orientation politique

Logo de la FNAR

Le logo de la FNAR est représenté par une étoile blanche dans un cercle rouge encadré de noir. Un fusil d'assaut de type AK-47 (Kalachnikov) y est représenté. Les lettres FNAR sont inscrites en noir au devant de l'image. Le logo se rapproche assez de celui de la Fraction armée rouge[23], organisation révolutionnaire d'extrême gauche qui opéra en Allemagne de l'Ouest pendant les années 1970 et 1980.

Les thèmes revendicatifs, le nom et le logo de la FNAR indiquent clairement une tendance à la mouvance nationaliste-révolutionnaire, regroupant des thématiques d'extrême gauche antilibérale et d'extrême droite populiste (voir la section « revendications »). Toutefois, la confusion des revendications de l'auteur des attentats et malgré des perquisitions effectuées par la Sous-Direction Anti-terroriste (SDAT), il est impossible de tirer des conclusions quant à la « ligne politique » de la FNAR. En effet, pour Gérard Gachet, porte-parole du Ministère de l'Intérieur, « tout ça n'est pas d'une grande logique et nous essayons de nous y retrouver dans ces revendications un peu étranges [...] Nous les considérons comme potentiellement dangereux ».

Revendications

Le groupe terroriste réclame 4 millions d'euros de rançon (impôt révolutionnaire) à l'État et souhaite[24],[25] :

  • « La suppression des radars automatiques, moins de répression et un programme de responsabilisation des conducteurs ».
  • « Une baisse progressive et significative de la fiscalité ».
  • « Un contrôle étatique des prix des biens de première nécessité et des loyers ».
  • « Rétablir le pouvoir du gouvernement sur celui du patronat (et non l'inverse) ».
  • « La transparence financière des grands groupes industriels ».
  • « L'arrêt total de l'immigration, le renvoi de tous les clandestins ».
  • « Un programme de relance de la natalité française ».

Notes et références

  1. a , b  et c « Un mystérieux groupe terroriste s’attaque aux radars », Le Figaro, 14 décembre 2007.
  2. « Routes. Sept destructions de radars par explosif », L'Express, 13 décembre 2007.
  3. « Un mystérieux groupe revendique la destruction de radars en région parisienne », Le Monde, 13 décembre 2007.
  4. « De mystérieux terroristes s'attaquent aux radars », Libération, 13 décembre 2007.
  5. « Un groupe inconnu revendique les destructions à l'explosif de radars », Agence France Presse, 14 décembre 2007.
  6. « La lettre de revendication de la FNAR », Paris Match.
  7. « Le "gang antiradar" réclame de l'argent à l'Etat », Le Nouvel observateur, 9 février 2008.
  8. a , b  et c « Attentat - Ces terroristes qui haïssent les radars », LCI, 23 décembre 2007.
  9. FNAR: le postier mis en examen , Le Figaro, 17 septembre 2008.
  10. « Destruction de radars : la mystérieuse FNAR demande quatre millions d'euros à l'Etat », Le Nouvel observateur, 19 mars 2008.
  11. a , b  et c « Chronologie des attentats attribués à la FNAR ou revendiqués par le groupe clandestin », Paris Match.
  12. « Route - Un radar détruit à l'explosif dans l'Oise », LCI, 5 février 2008.
  13. « Le commando antiradars frappe pour la neuvième fois », Le Figaro, 6 février 2008.
  14. « Routes - Un nouveau radar détruit dans l'Oise », LCI, 5 mars 2008.
  15. « Un nouveau radar détruit à l'explosif », Le Figaro, 4 mai 2008.
  16. « Un homme blessé par un engin explosif : un autre homme en garde à vue », AFP, 28 mai 2008
  17. « Front anti-radars : le postier trahi par son ADN », Le Figaro, 30 mai 2008.
  18. « L'auteur des attentats anti-radars grièvement blessé en manipulant des explosifs », RTL, 28 mai 2008.
  19. « Militant anti-radar. victime de sa bombe », France 2, 28 mai 2008.
  20. « L'explosion serait liée au commando antiradar », LCI, 28 mai 2008.
  21. « L'auteur présumé des attentats anti-radars hospitalisé », Le Parisien, 10 juillet 2009.
  22. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/07/11/01011-20090711FILWWW00546-radar-frederic-rabiller-mis-en-examen.php Radar: Frédéric Rabiller mis en examen, Le Figaro, 11 juillet 2009
  23. « Destruction de radars : la mystérieuse FNAR demande quatre millions d'euros à l'Etat », Le Nouvel observateur, 19 mars 2008.
  24. « Terrorisme - Le commando anti-radar fait de nouvelles menaces », LCI, 19 mars 2008.
  25. « Le commando anti-radars se fait plus menaçant », Le Figaro, 19 mars 2008.

Voir aussi

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Fraction Nationaliste Armée Révolutionnaire de Wikipédia en français (auteurs)

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