Fouta Jallon

Fouta Jallon

Fouta-Djalon

Fouta-Djalon
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Géographie
Altitude 1 515 m, mont Loura
Massif
Longueur  km
Largeur  km
Superficie 81 952 km2
Coordonnées
Administration
Pays drapeau de la Guinée Guinée
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Géologie
Âge
Roches
Le Petteh Djiga (rocher des vautours)

Le Fouta-Djalon, parfois orthographié Fouta Djallon notamment par les anglophones, est un massif montagneux situé en Guinée, surnommé « le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest » parce que plusieurs fleuves de l'Ouest Africain y prennent source : le Niger, le Sénégal, le Gambie, le Koliba. Avec une superficie de 81.952 km2, et une altitude moyenne de 1.000 m, le Fouta-Djalon est un ensemble de plaines et collines dont le point culminant est le Mont Loura (1515 m). Effectivement, il connaît une pluviométrie importante, et les deux principaux fleuves de la région, Gambie et Sénégal, y prennent leur source. Le plateau consiste en une formation épaisse de grès qui recouvre la roche granitique du sous-sol. L'érosion par la pluie et les fleuves a creusé des gorges profondes et des vallées dans le grès.

Sommaire

Géographie

Étroit sentier longeant les surplombs du canyon

Le territoire est constitué de savanes arborées, forêts ouvertes, forêts-galeries et vastes plaines qui constituent l’aspect typique du paysage, sillonné de nombreux cours d'eau dont l’action millénaire de l’érosion a donné origine à de grandes falaises et de nombreuses et magnifiques chutes.

Le climat du Fouta est très agréable ; du véritable air de montagne d'Afrique, tempéré et frais. Les températures varient considérablement selon le lieu et les saisons qui se divisent principalement en saison sèche (de novembre à mai) et saison des pluies (de juin à octobre) :

  • Décembre - janvier (saison sèche) max. 30° min. 05°.
  • Février - mai (saison sèche) max. 36° min. 20°
  • Juin - octobre (saison des pluies) max. 32° min. 16°
  • Octobre - novembre (fin saison des pluies) max. 32° min. 18°

Dans l'ensemble des terres cultivables sont produits fonio, riz, pomme de terre, oignons et arachides. C’est une zone privilégiée pour la production de fruits (mangue, agrumes, papaye, avocats, banane, goyave) et plusieurs d'autres productions potagères.

Les principales villes sont Labé, Mamou.

Famille

Enfants peuls de Doucky

Dans le Fouta-Djalon, comme dans la plupart des régions africaines, la notion de famille désigne soit tous ceux qui vivent, groupés ou non, sous l’autorité d’une même personne à qui ils reconnaissent un lien de parenté, soit la cellule sociale formée par les conjoints et leurs descendants, soit parfois un ensemble de personnes dont les ancêtres avaient une forte alliance de par leur voisinage ou des intérêts communs.

On distingue au Fouta-Djalon le parentage et le ménage polygyne.

Le parentage

Le parentage qui est composé des descendants d’un même aïeul, qui reconnaissent l’autorité, ou au moins la prééminence, d’un patriarche, le plus âgé des membres de ce parentage. Ce groupement se nomme : gorol, « lignée masculine », ou encore « ensemble des parents » : musidal, « ceux qui sont issus d’une même porte » : ɓe dambugal gootal. Le chef de ce groupement est le hoore gorol : tête de lignée masculine ; mawdo musidal : ancien du parentage. Il serait souvent inexact de considérer cet ancien comme un chef ; les manifestations de son autorité, quand autorité il y a, sont intermittentes ; il s’agit plutôt d’un président du conseil de famille. Ce parentage peut être plus ou moins étendu, c’est-à-dire comprendre seulement les descendants d’un même grand-père, surtout chez les pauvres gens sans importance sociale, ou s’étendre aux descendants d’un ancêtre antérieur de cinq, six générations ou plus, dans les groupes aristocratiques ; dans ces derniers, les liens généalogiques sont conservés avec plus de soin et les pouvoirs familiaux du Patriarche se doublent d’attributions politiques.

Le ménage polygyne

Le ménage polygyne, ou famille réduite, composée de l’homme, de ses épouses et concubines, de ses enfants, de ses serviteurs agricoles, de ses domestiques. On nomme ce groupement : bheyngure, c’est-à-dire « acquisition personnelle », agrégat, croît ; ce sont les êtres que l’homme a acquis lui-même, qui s’ajoutent à lui, dépendent de lui, lui appartiennent et lui obéissent ; on dit encore qu’ils sont « sous ses pieds » (ley koydhe makko). L’habitation de ce groupe est le gallé, ou enclos, à l’intérieur duquel il est réparti en plusieurs huttes (suudu) ; il peut y avoir plusieurs enclos : l’un près de la mosquée paroissiale (misiide) l’autre au hameau de cultures (marga) un troisième au hameau des serviteurs (runde). Le chef de famille est le jom gallé, maître d’enclos, ou jom hoggo. Les enfants font partie du bheyngure (ou gallé) paternel ; après une période d’attente qui va de la puberté au mariage, les fils fondent, avec l’aide de leur père, un nouveau gallé où seront logés l’épouse, une servante, et quelques têtes de bétail, qui seront le noyau de son bheyngure personnel. Les gallé, essaimés du gallé paternel, issu lui-même du gallé du grand-père, dont sont issus aussi les gallé des oncles paternels, formeront un même parentage (dambugal). L’assemblée des jom gallé se réunira sous la présidence de l’Ancien, aîné de ce parentage. La cellule sociale réelle tend à être de plus en plus le ménage polygyne, au détriment du parentage patriarcal : ceci est dû, ici comme ailleurs, à la dislocation sociale causée par la colonisation. D’autre part, il ne paraît pas que le Patriarche n’ait jamais eu, chez les Peuls du Fouta Djallon, une autorité égale à celle du Patriarche chez les sédentaires cultivateurs, chez les Mandingues, par exemple.

Droits et obligations du chef de groupe

Le terme « chef de groupe » est un terme trop fort pour désigner ce doyen des anciens, président du conseil de famille, qu’est le Mawdho musidal (ou, absolument : mawdho). En fait, l’organisation du parentage est beaucoup plus parlementaire que monarchique : ce sont les Anciens qui gouvernent, non le Patriarche ; on entend dire souvent : « nos anciens ont décidé ceci », - à propos des événements familiaux : baptêmes, mariages, successions, ou des décisions concernant cultures et troupeaux ; on entend dire beaucoup moins : notre ancien. La vie familiale peule, comme la vie politique, s’écoulait dans une atmosphère de palabres (réunions : pottal). Nous reviendrons sur les droits et devoirs du Mawdho, dans les sections relatives au mariage et surtout à la propriété. Nous verrons ici les obligations du parentage envers l’Ancien.

Histoire

Le roi du Mali Soundiata Keïta conquiert le Fouta-Djalon au XIIIe siècle. Au XVIe siècle, les Peuls du Macina (actuel Mali) et du Nord du Sénégal apparaissent dans la région.

En 1725, le savant musulman Karamoko Alfa diallo, à la tête des Peul du Fouta-Djalon, entreprend de convertir ou de chasser les païens. Les Soussous sont repoussés vers la côte de la future Guinée, les autres réduits en servage. Ce fût la bataille de Talansan. Par la suite, Karamoko Alfa fonde un Etat théocratique État féodal, il consolide l'union de tous les peulhs et la stabilité de l'Etat en s'appuyant à la fois sur les traditions peulhs mais aussi sur les principes de l'Islam. À sa mort en 1751, le savant Ibrahima Sori Maoudo est élu à la tête des Peuls. Il repousse une forte offensive païenne des Dialonkés et des Soulima conduite par Kondé Birama, puis s’empare du Fouta-Djalon. Sa disparition en 1784 ouvre une période d'anarchie. L’État Peul du Fouta-Djalon devient une confédération groupant neuf Diwé ou (provinces). Le titre d’almamy est dévolu alternativement aux descendants d’ Ibrahima Sori (Soria) et à ceux de Karamoko Alfa (Alfaya). En 1804, le pouvoir est exercé toujours alternativement, mais tous les deux ans. L'organisation de l'État se révéla particulièrement adéquate aux temps et à la situation en constituant, pour l'époque, un remarquable exemple de décentralisation à base de laquelle se trouvaient les Conseils de village qui élisaient leurs représentants avec consultation directe ; ceux derniers faisaient partie du grand conseil des sages qui assistait l'Almamy dans la gestion de l'ensemble du territoire.

A la fin du XVIIIe siècle, la capitale religieuse de l’État théocratique du Fouta-Djalon est Fougoumba, où est intronisé l’Almamy (de imam), qui gouverne dans la capitale politique, Timbo, assisté du Conseil des Anciens. L’élément peul domine dans un État multiethnique. La société est fortement hiérarchisée et inégalitaire, le clivage fondamental se situant entre musulmans et non-musulmans. Au sommet, se trouve l’aristocratie militaire et la classe maraboutique (lasli), puis viennent les hommes libres, puis à la base une clientèle de dépendants, serviteurs et esclaves. Les derniers sont installés dans des villages de culture, exploités au profit de l’aristocratie peul. La prospérité économique et une relative stabilité politique favoriseront la cohabitation. Le brassage des populations, l’adhésion à l’islam et aux valeurs peul favoriseront l’intégration qui aboutira à une homogénéisation ethnique.

Au cours du XIXe siècle, les Peuls du Fouta-Djalon mèneront des opérations de résistance pour se protéger contre les attaques venant des régions voisines.

Profitant de la division sur la succession au trone, les envahisseurs sous le commandement d'Alfred Dodds, occupent la capitale Timbo et le dernier almamy du Fouta indépendant, Bokar Biro, est vaincu à la bataille de Porédaka en 1896. Les chefs du Fouta qui avaient assisté les Français, seront soit assassinés (Alfa Ibrahima Sori Yilili), soit envoyés en exil Alpha Yaya.

En 1897, les Français installent un almami au Fouta-Djalon avant de démembrer la République Théocratique. Le Fouta est intégré dans sa majorité à la nouvelle colonie des Rivières du Sud qui deviendra la Guinée française. Une partie est occupée par la Grande-Bretagne en Sierra-Léone et les Portugais s'empareront du Gabou en Guinée-Bissau. La France impose une dure occupation militaire et instaure un esclavage appelé travaux forcés.

Le Fouta-Jallon fut un centre de culture théologique peul. Les grands poètes-théologues sont Thierno Samba Mombéya, Thierno Saadou Dalen, Thierno Aliou Bhoubha Ndian et Thierno Diawo Pellel. Ils sont considérés comme d'illustres personnalités issues de la noblesse du Fouta et prêchant le bon exemple (le Peul savant et pieux, fervent dans la religion).

Liens externes

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