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Forêt de Crécy
Cet article fait partie d’une série d’articles sur les sites naturels de France et la conservation de la nature.
La forêt de Crécy est une forêt domaniale de Picardie, située dans le département de la Somme, entre Abbeville et Berck. D'une superficie de 4 300 hectares, elle constitue un des principaux massif forestier de France. Elle est riche autant en bois (charme, chêne et surtout hêtre) qu'en gibier.
Sommaire
Géographie
La forêt de Crécy s'étend sur un plateau dominant au nord la vallée de l'Authie (communes de Crécy-en-Ponthieu, Regnière-Écluse, Vironchaux), au sud la vallée de la Somme (communes de Forest-l'Abbaye, Nouvion et Lamotte-Buleux), et en direction de la mer jusqu'à la ville de Rue.
La forêt de Crécy, relique de la forêt gauloise et donc probablement pour partie de la forêt préhistorique est le massif forestier le plus étendu de la Somme. Son relief peu marqué (30 à 70 mètres) est constitué d'un socle de craie (Crétacé supérieur), recouvert par les limons des plateaux silico-argileux. Les terrains sont filtrants, profonds et riches.
Histoire
À l'origine, la forêt de Crécy s'étendait de la Somme à l'Authie. Les Romains commencèrent à éclaircir ce massif pour le passage de la grande voie d'Amiens au village de Ponches d'une part, et d'autre part à l'Ouest par la chaussée reliant le Beauvaisis à Boulogne-sur-Mer.
Au VIIe siècle, Les bénédictins de Saint-Valéry, Saint Josse, Saint Saulve de Montreuil, de Forest-Montiers, de Balance et de Valloires défrichent également les bois qui avoisinent leurs monastères. Le roi des Francs Dagobert Ier attribue alors à Saint-Riquier une partie de la forêt de Crécy ; les chroniques rapportent que Riquier serait mort au lieu-dit l'Hermitage [1], le 26 avril 645. Plus tard, l'ermitage étant devenu une abbaye, Jeanne de Ponthieu permit aux religieux de les mettre en terres labourables : c'est l'acte de naissance du domaine abbatial d'Abbeville.
Un diplôme de Charlemagne de l'an 797 ne distingue pas le domaine autrement que par la dénomination générale de « forêt ». Un capitulaire de Charles le Chauve (877) précise la dénomination « forêt de Crécy ».
Tandis que les abbayes prospèrent autour de la forêt, la Guerre de Cent Ans, avec ses batailles, pillages et épidémies, décime la population et conduit à des abandons de cadavres qui, en quelques années, attirent les loups et les incitent à s'attaquer à l'homme. Dès la fin du XIVe siècle, les loups étaient si nombreux qu'ils pénétraient dans les villes : le chapelain de l'Hôtel-Dieu d'Abbeville, pour l'office à Saint-Nicolas des Essars, était obligé de se faire accompagner par des dogues et en 1398, le duc de Bourgogne, de passage à Abbeville, partit chasser le loup à Crécy. Malgré le goût des monarques pour la chasse dans cette forêt (particulièrement Louis XI et François Ier), les défrichements successifs ont réduit dès 1666 la forêt à ses proportions actuelles (4300 hectares ). On y compte alors 14 000 chênes, et autant de hêtres, dont plusieurs mesurent de 60 à 80 pieds. Le bois fut largement mis à contribution par les arsenaux sous Colbert et ses successeurs.
La « forêt royale » de Crécy ne constituait qu'une partie du massif forestier ; le pourtour était partagé entre les chanoines d'Abbeville, l'abbaye de Dommartin, les Chartreux d'Abbeville, les Célestins d'Amiens et la commanderie de Beauvoir : la toponymie locale perpétue le souvenir de ces anciens propriétaires. A la Révolution, la plupart de ces bois - à l'exception du bois du Rondel - furent incorporés à la forêt domaniale afin de réaliser l'unité du massif.
Faune et flore
La forêt de Crécy, naguère exploitée en taillis pour produire du bois de chauffe à partir de hêtres recépés tous les 36 ans, ne comportait plus qu'une «réserve» limitée composée de hêtres (70%) et de chênes (30%) : les « blancs hêtres » de Crécy.
La partie centrale de la forêt (800 ha) a été transformée en futaie grâce à une action continue engagée il y a plus d'un siècle, afin de valoriser la production en bois d'œuvre au détriment du bois de chauffage (moins demandé depuis l'avènement du charbon, et ensuite du fuel domestique). Il est envisagé de promouvoir l'essence noble de Crécy (le Hêtre européen), au moyen de coupes rases, suivies immédiatement de plantations, préservant de la sorte le caractère de grand massif feuillu si ce n'est sa richesse génétique historique.La forêt abrite plusieurs grands mammifères, notamment le Sanglier et le Chevreuil ; on y chasse aussi le Faisan de Colchide. Une réserve cynégétique de six cents hectares a été constituée au centre de la forêt. Bien que la superficie de la forêt le permette, le Cerf en est absent (disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale).
Chemins et routes
La forêt offre aux promeneurs un réseau de chemins avec huit itinéraires de randonnée répertoriés. En sortant de la forêt, on peut faire marche non seulement vers Crécy-en-Ponthieu, mais aussi vers Regnière-Écluse où se trouve un intéressant château de la Renaissance.
Arbres remarquables
Le massif comprend quelques sujets anciens, comme le chêne des Ramolleux (600 ans estimés), qui aurait été planté après la Bataille de Crécy.
Notes
- ↑ Actuellement un pavillon de chasse a la sortie de la forêt dans le sens Forest-l'Abbaye- Crécy
Voir aussi
- Forêts proches
- ONF
- Sylviculture
- Chemins de fer départementaux de la Somme
Liens externes
- Autour de Crécy-en-Ponthieu (Picardie,Somme) - Photos de Stéphane Bouilland - (Paysages, faune et flore)
- page personnelle sur la Forêt de Crécy
Bibliographie
Lengagne J. (2006) La forêt de Crécy-en-Ponthieu 1400 ans d'histoire. La Vague verte, Inval-Boiron, 149 p.
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