- Forme normale conjonctive
-
Article principal : Calcul des propositions.
En logique booléenne et en calcul des propositions, une forme normale conjonctive (FNC) est une normalisation d'une expression logique qui est une conjonction de clauses, autrement dit une conjonction de disjonction de littéraux. Les formules en FNC sont utilisée dans le cadre démonstration automatique de théorèmes ou encore dans la résolution du problème SAT.
Sommaire
Définition et exemples
Une expression logique est en FNC si et seulement si elle est une conjonction d'une ou plusieurs disjonction(s) d'un ou plusieurs littéraux. Tout comme dans une forme normale disjonctive (FND), les seuls opérateurs dans une FNC sont le et logique, le ou logique et la négation. L'opérateur non ne peut être utilisé que dans un littéral, c'est-à-dire qu'il ne peut que précéder une variable. Par exemple, toutes les expressions suivantes sont en FNC:
Exemples de formules en FNC :Cependant, les expressions suivantes ne sont pas en FNC:
Contre exemples de formules en FNC :- — la négation s'applique à toute la parenthèse plutôt que directement à une variable
- — un et est imbriqué dans un ou
Conversions en FNC
Toute formule booléenne peut se réécrire sous la forme d'une formule en FNC qui possède la même valeur de vérité, donc logiquement équivalente.
D'autres transformations nécessitent l'introduction de variables (ou de propositions) supplémentaires, mais ont l'avantage de garantir que la taille de la formule résultante restera raisonnable.
Conversion équivalente
Convertir une expression vers une FNC requiert l'utilisation de règles de transformation logiques, comme l'élimination de double négations, les lois de De Morgan, et la loi de distributivité.
Transformation en FNC :L'application des lois de la distributivité peut dans certain cas faire grandir la formule de manière exponentielle.
Formule dont la CNF possède une taille exponentielle :la FNC d'une expression de la forme suivante, en Forme normale disjonctive, et qui comporte n termes :
Dont la CNF, de taille 2n, est de la forme :
Transformations linéaires
Pour éviter les transformations exponentielles, il est possible d'appliquer des transformations en introduisant des variables supplémentaires[1]. De ce fait, ce type de transformation ne crée plus des formules logiquement équivalentes, comme la transformation précédente, mais des transformations qui préservent la satisfiabilité de la formule originale.
La formule de l' exemple 2, par exemple, peut être réécrites en introduisant les variables .
Exemple de transformation linéaire :Une formule de la forme suivante :
Peut être réécrite en une formule équisatisfiable
Intuitivement, dans cet exemple, les variables Zn imposent la vérité de la i-ème conjonction de la formule originale, et imposent par les implications dans le cas ou ces variables prennent la valeur vrai. Dit autrement, si Zn est vrai, alors Xi et Yi doivent être vrai aussi. La première clause de la transformation impose qu'au moins un des Zi soit vrai pour que la formule soit satisfaite, donc qu'au moins une des clause de la formule originale soit vraie.
On peut aussi baser des transformations sur des clauses de types . Ces clauses impliquent l'équivalence, ; on peut voir dans ces formules la définition de Zi comme un alias pour la formule .
De telles transformations permettent d'obtenir une formule en FNC dont la taille est linéaire par rapport à la taille de la formule originale[1].
Voir aussi
- Forme normale disjonctive
- Forme normale algébrique
- Fonction booléenne
- Clause de Horn
- Calcul des propositions
- Algorithme de Quine–McCluskey
- Table de vérité
- Littéral (logique)
- Section sur les formes normales dans l'article sur le calcul des propositions
Notes et références
- (fr)Jean Betrema, « Modèles de calcul », p. chapitre 9 : Problèmes NP-complets > SAT est NP-complet > CNF est NP-complet.
Preuve et transformation linéaire d'une formule SAT quelconque en CNF équisatisfiable.
Catégories :- Logique
- Logique mathématique
- Vocabulaire des mathématiques
Wikimedia Foundation. 2010.