- Fontaine des Quatre Saisons
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Fontaine des Quatre-Saisons
La fontaine des Quatre-Saisons est une fontaine monumentale, située dans le 7ème arrondissement de Paris, aux numéros 57 et 59 de la rue de Grenelle.
Elle a été classée sur la liste des monuments historiques dès 1862, en 1928, le classement fut confirmé[1].
Coordonnées géographiques :
Sommaire
Historique
Èdifiée sur un terrain donné par le couvent des Récolettes, la fontaine a fait l'objet d'un marché public passé le 3 juin 1739 avec Jacques Mégrelin, sur la base du devis rédigé par Jean-Baptiste-Augustin Beausire[2]. La construction représenta un très grand chantier entrepris par la Ville de Paris, sous la responsabilité de Michel-Étienne Turgot, (prévôt des marchands et père du ministre de Louis XVI). Elle était destiné à procurer de l'eau pour le quartier mais aussi à être un monument commémoratif en l'honneur du roi Louis XV. Son coût a été considérable (plus de 139 000 livres)[3], le maître d'œuvre et l'ensemble de son décors sculpté est confié à Edmé Bouchardon. Les travaux sont terminés en 1745.
L'importance du projet dans une si étroite rue suscita des réactions dont celle de Voltaire qui écrivit[4]. dans une lettre au Comte de Caylus en 1739 dans laquelle il raille le gigantisme et la prétention du projet pour un si petit service rendu. Cependant Michel-Étienne Turgot fut très satisfait du travail de Bouchardon et lui fit accorder une pension annuelle de 1500 livres.
La fontaine était alimentée par les eaux de Rungis, puis en 1787 par la pompe du Gros-Cailloux, mais le débit était trop faible et à la fin du XIXe siècle elle fut désertée. Restaurée par la Ville de Paris, elle est remise en eaux en 1978 [5].
Description
Aspect général
La fontaine des Quatre-Saisons, nommée ainsi en raison des quatre bas-reliefs et des quatre statues représentant les saisons qui la décorent, est une fontaine unique à Paris de par son ampleur, son décor et son architecture. Elle se présente comme une façade de palais de style classique d'une dizaine de mètres de hauteur et qui se développe sur près de vingt mètres au long de la rue de Grenelle, intégrant deux portails de part et d'autre d'un ressaut central à colonnes ioniques et fronton.
Une importante inscription latine en l'honneur de Louis XV surmonte un groupe sculpté. Le passant est d'abord surpris et ne voit pas du premier abord la nature de fontaine du monument car seuls les quatre mascarons de bronze représentant une tête de monstre marin, plaqués sur le soubassement à cinquante centimètres du sol, démontrent cette fonction. L'aspect architectural fait plutôt penser à une façade d'hôtel particulier ou d'église, mais tout cela est factice car les deux portails fermés ne donnent accès qu'à un jardin attenant au musée Maillol pour celui de droite et à un immeuble moderne contigu pour celui de gauche. De plus, la rue étant assez étroite, on manque de recul pour apprécier dans de bonnes conditions un si grand monument.
Détail de la décoration
Sur le ressaut central, un groupe sculpté représente une personnalisation féminine de la ville de Paris assise, entourée de deux personnages allégoriques représentant la Marne et la Seine allongés de part et d'autre. Au dessus, un plaque porte la dédicace latine entourée de colonnes. Près du sol, les quatre mascarons crachant l'eau. Leur emplacement montre bien que cette fontaine était un point d'eau pour le quartier. Le même modèle de mascaron se retrouve à la Fontaine de Mars, rue Saint-Dominique, postérieure d'une cinquantaine d'années.
À gauche du ressaut central, au dessus d'un portail, les armoiries de la Ville de Paris, de part et d'autre, deux bas-reliefs représentent des putti occupés aux travaux des champs suivant les saisons. Chaque bas-relief est surmonté d'une niche où une statue grandeur nature représente une saison sur un mode mythologique. La même disposition se répète sur la partie droite. De gauche à droite les quatre saisons, printemps, été, automne et hiver sont ainsi évoquées. L'observateur averti notera que l'encadrement des armoiries de Paris reprend discrètement l'aspect de la tête de monstre des mascarons.
- L'inscription latine :
- DUM LUDOVICUS XV
- POPULI AMOR ET PARENS OPTIMUS
- PUBLICÆ TRANQUILLITATIS ASSERTOR,
- GALLICI IMPERII FINIBUS,
- INNOCUE PROPAGATIS,
- PACE GERMANOS RUSSOSQUE
- INTER ET OTTOMANOS
- FELICITER CONCILITA,
- GLORIOSE SIMUL ET PACIFICE
- REGNABAT.
- FONTEM HUNC CIVIUM UTILITATE,
- URBISQUE ORNAMENTO.
- CONSECRARUNT
- PRAEFECTUS ET ÆDILES
- ANNO DOMINI
- M.DCC.XXXIX
- Au temps où Louis XV,
- père excellent et amour de son peuple,
- garant de la paix publique,
- après avoir étendu sans dommage
- les frontières du royaume de France,
- après avoir obtenu la paix
- entre les Germains, les Russes et les Ottomans,
- régnait
- avec gloire et pacifiquement,
- le préfet et les édiles
- ont consacré cette fontaine
- pour l'utilité des habitants
- et l'ornement de la ville,
- en l'an du Seigneur
- 1739.
Bibliographie
- Marie-Hélène Levadé et Hugues Marcouyeau, Les fontaines de Paris : l'eau pour le plaisir - Paris, 2008 - (ISBN 9782915345056)
- Daniel Rabreau, Paris et ses fontaines - Paris, 1997 - (ISBN 9782905118806)
Notes et références
- ↑ Notice sur la base Mérimée.
- ↑ Livraisons d’histoire de l’architecture, n°16 - 2008
- ↑ - ibid
- ↑ Citée par Daniel Rabreau dans Paris et ses fontaines - Paris 1997, p.99 - (ISBN 9782905118806) -
- ↑ Les fontaines de Paris : l'eau pour le plaisir - Marie-Hélène Levadé et Hugues Marcouyeau, Paris 2008, p. 227 - (ISBN 9782915345056) -
Voir aussi
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