- Filippino Lippi
-
Pour les articles homonymes, voir Lippi.
Filippino Lippi (Prato, 1457 - Florence, 1504) est un peintre italien de l'école florentine de la Renaissance italienne, le fils du moine et peintre Fra Filippo Lippi et d'une nonne carmélite Lucrezia Buti qui lui servait de modèle.
Sommaire
Biographie
Les débuts
Filippino Lippi entre dans l'atelier de Botticelli en 1475 qui lui-même avait été l'élève du père de Filippino. Ses œuvres de jeunesse, très proches de celles de son maître, ont été initialement regroupées par Bernard Berenson sous le nom d'Amico di Sandro.
Il connaît rapidement le succès. Il est choisi pour terminer la décoration de la chapelle Brancacci de l’église Santa Maria del Carmine de Florence, interrompue à la mort de Masaccio, survenue en 1428. Il peint (en 1484-1485 ) trois fresques du cycle consacré à la vie de saint Pierre, Saint Paul visitant saint Pierre dans sa prison, le Martyre de saint Pierre et La dispute de saint Pierre avec Simon le magicien, Saint Pierre libéré de sa prison et achève La Résurrection du fils de Théophile et Saint Pierre en chaire, commencé par Masaccio[1]. Il obtient la commande du retable de la chapelle Saint-Bernard du Palazzo Vecchio de Florence, après que Piero del Pollaiolo, Léonard de Vinci et Domenico Ghirlandaio se soient désistés. Le tableau (aujourd'hui à la Galerie des Offices), achevé en 1486, représente la Vierge entourée de saint Jean-Baptiste, saint Victor, saint Bernard et saint Zénobie, tandis que deux anges tiennent la couronne mariale au-dessus de sa tête. Il travaille ensuite au palais communal à San Gimignano pour deux tondi, l’un représentant l'Ange de l’Annonciation, l’autre La Vierge de l'Annonciation (aujourd'hui conservés au Museo Civico).
La chapelle Filippo Strozzi de Santa Maria Novella à Florence
En 1487, Filippo Strozzi confie à Filippino la décoration de sa chapelle funéraire, à l'intérieur de l’Église Santa Maria Novella[2]. Il commande en même temps le sarcophage où il sera inhumé à Benedetto da Maiano. Sur le mur droit Filippino a peint la Vie de saint Philippe, le saint patron du commanditaire, sur le mur de gauche, celle de saint Jean l’Évangéliste. Dans les deux cas, Filippino a associé le supplice du saint (peint dans la lunette), à un de ses miracles (Saint Philippe terrassant un dragon d‘un côté, la Résurrection de Drusiana par Saint Jean l’Évangéliste, de l‘autre). Selon la formule d’André Chastel, ces scènes sont « la rencontre du paganisme religieux (…) avec la magie supérieure de la vraie foi ». Filippino interrompt son travail en 1488, pour se rendre à Rome. Il ne le reprend qu’à son retour, en 1502.
La chapelle Carafa de Santa Maria sopra Minerva à Rome
À Rome, Filippino Lippi peint, de 1488 à 1493, les fresques de la chapelle Carafa de l'église Santa Maria sopra Minerva. Le commanditaire, le cardinal Oliviero Carafa avait choisi de faire de cette chapelle, jusque là dédiée à la Vierge, sa chapelle funéraire. La décoration de la chapelle est placée sous un double patronage, celui de la Vierge et celui de saint Thomas d'Aquin : le cardinal prétendait en effet descendre, par sa mère, de saint Thomas d’Aquin, et en tant que protecteur des frères dominicains avait favorisé le renouveau des études thomistes.
Sur le mur de droite, Filippino a peint un Saint Thomas triomphant des hérétiques. Averroès gît aux pieds de saint Thomas. Arius, Sabellius, Apollinaire le Jeune, Photinus, Eutychès, Mani, sont représentés au premier plan, tandis que leurs livres sont dispersés sur le sol.
Sur le mur central, Filippino a peint une Annonciation. Le cardinal Oliviero Carafa est agenouillé face à l'Ange de l'Annonciation, tandis que saint Thomas d'Aquin se tient aux côtés de la Vierge[3]. C'est dans les fresques de la chapelle Carafa que l'on peut déceler ce qui va devenir la caractéristique du style de Filippino : l'élégance et la simplicité botticellienne est compliquée par l'introduction de détails de plus en plus nombreux et une architecture fantastique, « où il déploie un faste archéologique étonnant[4] ».Le retour à Florence
À son retour de Rome, Filippino Lippi est chargé (avec Botticelli et Domenico Ghirlandaio) par Laurent le Magnifique de peindre les fresques, aujourd’hui disparues, de sa villa de Spedaletto. En 1496, les moines du couvent de San Donato à Scopeto commandent à Filippino une Adoration des mages. Elle doit remplacer celle que Léonard de Vinci a laissé inachevée à son départ pour Milan. Il reçoit en 1503 sa dernière commande, une Déposition de la Croix, pour l'église Santissima Annunziata de Florence. Le tableau est achevé, après sa mort en 1504 par Le Pérugin.
Œuvres
- In situ
- À l'église Santa Maria del Carmine à Florence, dans la chapelle Brancacci, sa participation aux fresques consacrées à la Vie de saint Pierre en 1484,
- À l'église de la Badia Fiorentina à Florence, L'Apparition de la Vierge à saint Bernard (v.1486) détrempe sur bois, 210 x 195 cm.
- À la basilique Santo Spirito (Florence), la Pala Nerli
- Au Palais Pitti à Florence, la Mort de Lucrèce.
- À l'église Santa Maria Novella à Florence, dans la chapelle Filippo Strozzi, les fresques : Crucifixion de saint Philippe Saint Philippe terrassant un dragon, Supplice de saint Jean l’Évangéliste, la Résurrection de Drusiana commencées en 1487 terminées en 1502 après son retour de Rome.
- Vierge à l'Enfant et saints (v. 1488), huile sur bois, Basilique Santo Spirito (Florence)
- Le Triomphe de saint Thomas, L'Assomption et L'Annonciation (1489), fresques de la chapelle Carafa, église Sainte-Marie de la Minerve de Rome.
- Le Mariage mystique de sainte Catherine (1501), Basilique San Domenico, Bologne
- Dans les musées
- Galerie des Offices :
- Le couronnement de la Vierge, entourée de saint Jean-Baptiste, saint Victor, saint Bernard et saint Zenobi (1485-1486), retable initialement au Palazzo Vecchio.
- L'Adoration des mages
- L'Adoration de l'Enfant
- L'Adoration de l'Enfant et saint Jean
- Madone et les saints (Madonna degli Otto)
- Madone et deux anges, tempera sur bois (1455-1466)
- Saint Jérome
- Museo dell'Opera del Duomo, Prato, Sainte Lucie
- Galleria dell'Accademia de Florence, Déposition de la Croix, commencé en 1503, achevé par le Pérugin, tableau de 333 cm x 218 cm
- Musée civique de San Gimignano, l'Ange de l’Annonciation et La Vierge de l'Annonciation (1483-1484), tondi de bois de 110 cm de diamètre
- Palazzo Bianco de Gênes, S. Sebastiano tra i SS.Giovanni Battista e Francesco, Madonna con il Bambino e Angeli,
- Galerie Sabauda (Turin), Les Trois archanges avec Tobie (v. 1480-1482), peinture sur panneau, 100 cm x 127 cm.
- Musée des Beaux-Arts de Lyon, Pietà avec un ange et deux saints agenouillés, dessin à la plume, encre brune, de 15,2 cm x 18,5 cm
- Musée Condé, Chantilly, Histoire d’Esther, panneaux de cassoni (coffres de mariage décorés)
- National Gallery of Art de Washington, portrait d'un jeune homme, Couronnement de la Vierge,
- Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg, Adoration de l'Enfant (1480-1483), tempera sur plat en cuivre, tondo de 83 cm
- Staatliche Museen, Berlin, Allégorie de la Musique avec la muse Érato (v. 1500), tempera sur panneau de 61 cm x 51 cm, Vierge tenant un livre,
- Szépmüvészeti Múzeum, Budapest, Vierge à l'Enfant avec saint Antoine de Padoue et un frère (avant 1480), tempera sur bois de 57 cm x 41,5 cm, Saint Jérôme
- Alte Pinakothek, Munich, Intervention du Christ et Marie, huile sur bois de 156,1 cm x 146,7 cm
- National Gallery of Scotland, Édimbourg, La Nativité avec deux anges (v. 1490), tempera et huile sur bois de 25 cm x 37 cm
- Musée Thomas Henry, Cherbourg, La Mise au tombeau (1480), 95 cm x 65 cm[5]
Florilège des œuvres
Notes et références
- Andrew Landis, La Chapelle Brancacci, Hazan, 1994.
- Filippo Strozzi avait acquis en 1486 les droits de cette chapelle qui appartenait jusque-là à la famille Boni.
- Sur la chapelle Carafa, voir : Gale L. Geiger, Filippino Lippi's Carafa Chapel: Renaissance Art in Rome, 1986
- La chapelle Carafa de Santa Maria sopra Minerva, in : Rome, Art et archéologie, Hazan, 2000.
- Notice de l'exposition du Musée du Luxembourg en 2009
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
■ Giorgio Vasari cite Filippino Lippi et décrit sa biographie dans Le Vite : Page ?? - édition 1568 Catégories :- Naissance à Prato
- Peintre italien du XVe siècle
- Peintre italien de la haute-Renaissance
- Peintre d'art sacré
- Peintre cité par Vasari dans Le Vite
- Naissance en 1457
- Décès en 1504
Wikimedia Foundation. 2010.