- Festucion eskiae
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Festuca eskia
Fétuque gispetFestuca eskia, Gravure de H. Coste Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Liliopsida Sous-classe Commelinidae Ordre Cyperales Famille Poaceae Genre Festuca Nom binominal Festuca eskia
Ramond ex DC., 1805Classification phylogénétique Ordre Liliales Famille Poaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Festuca eskia, la fétuque gispet, est une espèce du genre Festuca et de la famille des Poaceae. Cette fétuque est une endémique pyrénéenne que l'on retrouve dans les pelouses montagnardes siliceuses et d'autres en gradins.
« Festuca » proviendrait du celtique « fest » signifiant « patûre » car le genre est fréquent dans les patûrages. « eskia » viendrait de l'espagnol « esquiza » et du grec « skizeïn » signifiant « fendre », car cette plante est réputée pour blesser le mufle ou les flancs des bestiaux.
Sommaire
Description
Cette fétuque est une plante vivace de 20 à 50 cm de haut, cespiteuse et sociale dont la floraison est de juillet à aout et la pollinisation est effectuée par le vent.
Sa souche est courte, rameuse et fibreuse. Ses feuilles, d'un vert brillant à glauque, sont enroulées à la manière des joncs, épaisses (1 à 1,5 mm) et piquantes. Les feuilles basales sont très longues, souvent arquèes, lisses et glabres. Leur ligule est très longue (4 à 7 mm) et souvent fripée. Les fleurs sont panachées de vert, de jaune et de violet et dréssées en panicule, dont la tige est fixée isolément ou par binôme. Les épillets sont assez long (de 8 à 10 mm) et contiennent 5 à 8 fleurs. Les glumes sont de taille inégale et aigües. Les glumelles inférieures sont lancéolées et très membraneuses. Elles portent 5 nervures parallèles et sont prolongées par une courte pointe ou une arrête. La souche forme également une multitude de rejets stériles sortant des gaines inférieures, ce phénomène se nomme « innovation extravaginale ».[1]
Sous-espèce, variétés et hybride
Festuca eskia s'hybride naturellement avec Festuca gautieri, il faut donc être attentif aux caractères communs et distinctifs lors de la détermination[5]. Par ailleurs, une confusion pris la variété Festuca eskia var. flavescens Loscos & J.Pardo pour la sous-espèce Festuca gautieri subsp. scoparia (Hack. & A.Kern.) Kerguélen.[6]
Écologie
Distribution géographique
Le gispet est très commun dans les Pyrénées françaises et espagnoles, d'où il est endémique. Il est présent du sommet de l'étage collinéen à l'étage alpin, de 500 à 3000 m d'altitude. Ces caractéristiques font de lui un orophyte endémique pyrénéen[1].
Exigences écologiques
Festuca eskia est une héliophile totale. Elle affectionne les sols acides, contenant peu de bases et très peu d'éléments nutritifs. Elle est liée aux limons qu'ils soient purs, sableux ou caillouteux. La silice fait partie de ses préférences. Quant à ses éxigences en eau, elles sont assez moyennes voire modestes.[1]
Phytosociologie
Le gispet affectionne les éboulis à Tabouret à feuilles rondes (Thlaspietea rotundifolii), les pelouses montagnardes à Nardus stricta patûrées par les moutons ou non (Nardion strictae). Il est également courant dans les combes à neige à saule herbacé (Salicetea herbaceae), les hêtraies et hétraies-sapinières ouvertes (Luzulo-fagion), les pineraies et les landes à callune, myrtiller et rhododendron (Rhododendron-vaccinion) et les landes à genévrier nain (Juniperion nanae)[1]
Son caractère social créé un biotope particulier, les pelouses du Festucion eskiae[7] :
- En ubac, ce sont des pelouses mésophiles silicieuses, fermées, subalpines et alpines et des dépressions des Pyrénées. Plusieurs plantes peuplent ce biotope : Arnica montana, Ranunculus pyrenaeus, Selinum pyrenaeum, Trifolium alpinum, Campanula barbata, Campanula scheuchzeri, Gentiana punctata, Gentiana alpina, Pseudorchis albida, Phyteuma betonicifolium.
- En adret, ce sont des prairies ouvertes, thermophiles, striées, organisées en gradins retenant les pierres, avec des marches quasi nues en zones subalpines supérieures et alpines inférieures des Pyrénées, quelquefois associées avec Carex sempervirens.
Ces habitats sont des lieux privilégiés par les vipères qui s'abritent souvent sous leur grosse touffe, ce qui créé des terrains de chasse intéressant pour de nombreux rapaces montagnards.
Champignon endophyte
Une étude conduite par l’INRA [8] a montré qu'il existait chez Festuca eskia un gradient d'infestation par un champignon endophyte en lien avec la tolérance à la sécheresse qu'il procure à la plante, sa fréquence diminuant tandis qu’elle progresse vers l’atlantique. Cet endophyte pourrait s'avérer être un atout pour la revégétalisation sur des zones très séchantes comme des éboulis. En effet, ce champignon, utilisé pour accroître la tolérance au stress des fétuques et ray-grass, est largement utilisé pour augmenter le succès d’implantation et la pérennité des prairies semées aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie.[9]
Intérêt communautaire
L'alliance du Festucion eskiae figure sur la liste des habitats d’intérêt communautaire européen. Cependant, même si ce groupement présente des cortèges floristiques parfois riches, il est souvent pauvre et dépourvu d’espèces patrimoniales. De plus, les pelouses à fort recouvrement par la fétuque gispet conservent une valeur pastorale faible, du fait de sa faible apétence. Toutefois, J.P. Jouglet rappelle que ces pelouses occupent souvent une superficie importante et peuvent, de ce fait, représenter une part conséquente de la ressource fourragère de l’unité pastorale. A titre indicatif, J.P. Jouglet propose sur les estives à Festuca eskia un chargement de 65 à 80 génisses/jour/ha contre 80 à 160 brebis/jour/ha.[10],[11]
Notes et références
- ↑ a , b , c et d Flore forestière française Montagne ; JC Rameau, D.Mansion G.Dumé, IDF, 1989
- ↑ Tela Botanica Festuca eskia subsp. eskia
- ↑ Tela Botanica Festuca eskia var. eskia
- ↑ Tela Botanica Festuca eskia var. orientalis 'Nègre'
- ↑ Thèse CNRS Productivité primaire des pelouses subalpines et alpines: photosynthèse nette des espèces du «fond prairial», TOSCA C. ; LABROUE L Univ. Paul-Sabatier
- ↑ Tela botanica : Festuca gautieri subsp. scoparia
- ↑ Corine biotope
- ↑ Voir en format PDF
- ↑ Ecovars 2 : Information diffusée gratuitement aux acteurs publics et privés de la revégétalisation en montagne pyrénéenne par le Conservatoire botanique pyrénéen, l’INRA et le SUAIA Pyrénées
- ↑ Mémoire : Inventaire de la flore et des habitats et propositions de gestion sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional des Pyrénées ariégeoises, William Arial, Mémoire Master 1, Mai/Septembre 2006, Université catholique de l'Ouest
- ↑ Les végétations des alpages des Alpes françaises du sud : Guide technique pour la reconnaissance et la gestion des milieux pâturés d’altitude, JOUGLET J-P., 1999, Editions du CEMAGREF. Cachan, 205 p.
Liens externes
- Référence Tela Botanica (France métro) : Festuca eskia Ramond ex DC., 1805 (fr)
- Référence NCBI : Festuca eskia (en)
- Référence GRIN : espèce Festuca eskia Ramond ex DC. (en)
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