Fernand Langle de Cary

Fernand Langle de Cary

Fernand Louis Armand Marie de Langle de Cary

Fernand de Langle de Cary
Fernand de Langle de Cary
Naissance 4 juillet 1849
Lorient, France
Décès 19 février 1927 77 ans)
Paris
Origine France France
Allégeance Armée française
Arme Infanterie
Grade Général de division
Service 1869 - 1916
Conflits Première Guerre mondiale
Commandement 3eDivision d'Infanterie Coloniale
14e Division d'Infanterie
4e Corps d'Armée
8e Corps d'Armée
IVe Armée
Faits d’armes 1914 : Bataille de la Marne
1915 : Bataille de Champagne
1916 : Bataille de Verdun
Distinctions Grand' croix de la Légion d'honneur (12-1913)
Commandeur de la Légion d'honneur (12-1907)
Chevalier de la Légion d'honneur (01-1871)
Médaille militaire (03-1916)
Croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes
Image : Le général de Langle de Cary (au centre) avec le maréchal Joffre (à gauche) et le général Guillaumat (à droite).

Fernand Louis Armand Marie de Langle de Cary (4 juillet 1849, Pont-Scorff - 19 février 1927[1], Paris) est un officier militaire français de la Première Guerre mondiale.

Une carrière d'officier ordinaire (avant 1914)

Issu d'une famille noble de Bretagne, il réussit l'entrée à Saint-Cyr en 1867. Il en sort major et lieutenant en 1869. Lorsque la guerre franco-prussienne éclate durant l'été 1870 De Langle de Cary est à Paris. Officier d'ordonnance du commandant en chef de l'armée parisienne, le général Trochu, il est grièvement blessé (balle dans la poitrine) lors de la bataille de Buzenval (19 janvier 1871). Trois jours plus tard il est fait Chevalier de la Légion d'honneur.

Etant donné qu'on a très peu d'éléments sur sa carrière entre 1871 et 1900, il est probable qu'il ait suivi une carrière banale d'officier militaire. De Langle de Cary est fait Officier de la Légion d'Honneur le 8 juillet 1889 (au grade de commandant ou de lieutenant-colonel). Promu général de brigade en avril 1900 (à 52 ans), il est nommé inspecteur général du 7e Arrondissement de gendarmerie. Au cours de l'été 1900 on lui confie en parallèle le commandement de la 3e Brigade de cavalerie d'Algérie et de la subdivision de Sétif.

De retour en métropole en mai 1903, il est nommé commandant de la 72e Brigade d'Infanterie et de la subdivision Pau-Tarbes. Le 9 mai 1906, De Langle de Cary reçoit sa troisième étoile de divisionnaire et le commandement de la Division d'Infanterie Coloniale. Peu de temps après il incorpore la 14e Division d'Infanterie en devenant chef de la subdivision de Bourg-Belley, puis le 4e Corps d'Armée en décembre 1908. Proche du généralissime, Joffre le nomme commandant du 8e Corps d'Armée en décembre 1911. Le 17 décembre 1912 il fait son entrée au Conseil Supérieur de la Guerre. Proche de la retraite on lui confie la IVe Armée de réserve. Il est fait Grand Officier de la Légion d'Honneur le 31 décembre 1913.

Son rôle dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)

Lorsque la guerre éclate en août 1914, il est rappelé à l'activité en qualité de commandant d'armée. C'est un général clérical et réactionnaire - comme le général Castelnau - proche du général Joffre. Le 2 août 1914, le généralissime lui confie le commandement de la IVe Armée. Jusqu'à la mi-août, son armée est en réserve à Saint-Dizier avant d'être envoyée en Lorraine. Pendant que la Ve Armée du général Lanrezac rencontre des succès à Guise, de Langle de Cary qui le couvre sur l'est, se maintient bien sur la Meuse. Cependant une dangereuse brèche entre la Ve Armée contraint Joffre à créer la IXe Armée. Langle de Cary témoigne :

« Nos échecs du début semblent dus en premier lieu à un plan d'opérations défectueux : l'attaque par les deux ailes à la fois en Lorraine et en Belgique. Ce procédé (...) n'est réalisable que si on possède une grande supériorité numérique. Or, nous ne l'avions pas (...). Le plan d'opérations est l'oeuvre entière du général Joffre et de son Etat-major. Il n'a pas été soumis à l'examen et à l'appréciation du Conseil supérieur de Guerre. La plupart des commandants d'Armée, moi entre autres, nous ne connaissions que la zone de concentration de nos armées ; nous ne savions rien des intentions du général en chef. C'est sa méthode d'agir avec le seul concours de son entourage intime, sans consulter ses commandants d'armée sans même les mettre au courant, autrement que par les instructions et les ordres qu'il leur envoie. Je ne critique pas, mais je crois préférable la méthode qui est fondée sur la collaboration et la confiance. »

— Fernand de Langle de Cary, Les raisons du désastre, Paris, Payot, 1935.

Le 22 août 1914, est envoyée en renfort dans les Ardennes pour contrer l'avancée allemande en Belgique :

« De mon côté et du côté de la IIIe Armée nous avons été lancés à l'offensive dans un terrain d'une difficulté inouïe : la forêt des Ardennes, véritable coupe-gorge (...) qui formait barrage devant nous. L'ennemi était installé dans la forêt depuis plusieurs jours à l'abri de ce masque, il avait préparé une organisation défensive à laquelle se sont heurtés plusieurs de nos corps d'armée, le 17e notamment (...). Aborder l'ennemi avec un pareil masque devant soi, s'était s'exposer aux plus graves mécomptes, malgré la valeur des troupes. Il eût fallu au moins sonder cette forêt en premier lieu ; mais le Général en chef m'avait interdit d'y envoyer autre chose que la cavalerie. Il voulait en effet attaquer par surprise, et j'ai du m'incliner. La surprise a été pour nos troupes qui trouvé dans la forêt du fil de fer et des mitrailleuses habilement dissimulées. Ceci n'excuse pas les fautes commises de notre côté. Ainsi le 17e corps a été engagé en pleine forêt sans que les précautions les plus élémentaires aient été prises. »

— Fernand de Langle de Cary, Op. cit.

Le général de Langle de Cary fait partie également du système de la bataille de la Marne en septembre 1914. Toujours à la tête de la IVe Armée il vient à bout de l'armée du duc de Wurtemberg à Vitry-le-François le 9 septembre 1914. Le 20 novembre, il est fait Grand Croix de la Légion d'honneur, le généralissime a toute sa confiance à de Langle de Cary :

« Il n'a pas d'inquiétude son front est solide, seulement du côté de l'Argonne où les Allemands sont plus mordants qu'ailleurs. »

— Joseph Joffre, 20 novembre 1914.

En février-mars 1915, son armée est envoyée en offensive sur la Champagne. Il se résout à porter l'effort de ses troupes sur un front d'environ 8 kilomètres. Des problèmes climatiques posent de gros problèmes à l'avancée des hommes. Le 17 mars après avoir demandé le renfort du 16e corps, Joffre lui ordonne la suspension de l'offensive. Le 25 septembre 1915, pour la troisième fois la IVe Armée repart à l'offensive c'est comme ailleurs un échec cuisant. Le général Gouraud le remplace à la tête de l'armée et de Langle de Cary est nommé commandant du Groupe d'armée du Centre en 11 décembre 1915.

En charge du commandement des armées de Verdun, lors de l'avance ennemie en février 1916, il fait tenir l'accès au fort de Douaumont, préparer une contre-attaque et enfin le repliement des forces de la Woëvre sur les hauteurs de la Meuse. Le 24 février, les armées françaises sont écrasées par les bombardements allemands, de Langle de Cary ordonne, de sa propre initiative, l'évacuation de la Woëvre. Joffre est furieux et finit par le remplacer par le général Pétain en mai. L'officier reçoit néanmoins la médaille militaire le 25 mars 1916. Il est mis définitivement en retraite en janvier 1917. Il meurt à Paris le 19 décembre 1927 à 77 ans. Son corps est inhumé aux Invalides.


  • Le Quartier Général de la IVe Armée de Langle de Cary (02-08-1914/11-12-1915)
Fonction Responsable Durée
Commandant d'Armée Gal Fernand de Langle de Cary 02-08-14 - 11-12-15
Chef d'Etat-major Gal Paul Maistre 02-08-14 - 12-09-14
Chef d'Etat-major Gal Alphonse Nudant 12-09-14 - 21-11-14
Chef d'Etat-major Cel Gabriel Paquette 21-11-14 - 28-01-16

Notes et références

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