- Famille de Keghel
-
Famille de Keghel Blasonnement : De gueules à trois quilles d'argent Familles d'origine ou apparentées : Sweerts Branche(s) : Lennick et Ternat, Beersel, Leeuw-Saint-Pierre, Borchtlombeek Période : XIIIe siècle (1281)–aujourd’hui Pays ou province d'origine : Brabant (villages de Lennick et de Ternath, ville de Bruxelles) Allégeance(s) : État bourguignon
Saint-Empire
Empire d’Autriche
Comté de Flandre
Royaume de FranceFief(s) tenu(s) : Opalfene et Zemst par. Ternath et Stalle par. Tourneppe Fonction(s) civile(s) : Echevins de Bruxelles Récompense(s) civile(s) : Chevalier de l’Ordre de Malte La famille de Keghel (olim: de Kegel(e), de Keghele, Kegles, Keygles, Keg(h)els) est une ancienne famille subsistante du Brabant. Trouvant ses origines dans la partie occidentale de ce duché, aux confins du comté de Flandre, elle est attestée à plusieurs reprises dans la chevalerie brabançonne dès le début du XIVème siècle. Appartenant au Patriciat de Bruxelles, ses membres ont par ailleurs pris une part active au gouvernement de la Ville de Bruxelles sous le régime lignager, comme membres du Magistrat et des Lignages de cette capitale.
Sommaire
Armes
De gueules à trois quilles d’argent. Timbre: un heaume. Cimier : une quille de l’écu entre deux têtes et cols de hérons affrontés d'argent, les becs passés en sautoir. Lambrequins aux émaux de l'écu[1].
Variante: on trouve parfois les émaux inversés d'argent à trois quilles de gueules[2].
Brisure (une seule occurrence): une losange au point du chef (sceau de Jean de Keghel, 1374)
Origine brabançonne
Cette ancienne famille brabançonne, remontant au début du XIVème siècle, est issue d’Henri de Keghel, échevin de Ligny (Lennick) et vassal du seigneur de Gaasbeek en 1316[3]. Ses descendants, parfois surnommés de Le Nate (van Ter Nath) tiennent, au XIVème siècle, en fief de l'abbaye de Nivelles, à Opalphen (Opalfene), une seigneurie ayant justice de congiés et droitures, dépendant de la paroisse de Ternath, patrie d'Everard t'Serclaes. En 1363, Jean de Keghel, fils d'Henri, est dit van Zemst, du nom d'une terre et hameau situés au Sud de ce bourg (Sempst). Henri de Keghel, fils du Chevalier Jean de Keghel (ci-dessous), fait relief du fief de Ternat le 4 janvier 1410.
Messire Jean de Keghel, chevalier, fils de Gilles de Keghel de Le Natte et de son épouse, Catherine van der Hoeven, est fait prisonnier à la bataille de Baesweiler le 22 août 1371 sous la bannière de Guillaume d’Abcoude, seigneur de Gaesbeek, dans l'expédition menée par Venceslas Ier de Luxembourg, duc de Brabant et de Limbourg, contre le Duché de Juliers. Il est indemnisé à Bruxelles le 21 décembre 1374 par le duc de Brabant pour les pertes subies dans cette guerre. Homme de fief à Strijtem et Ternat, il épouse une dame Catherine van der Brugg(h)e(n). Par ailleurs membre du patriciat bruxellois, il est élu échevin de Bruxelles en 1393.
L'appartenance de cette famille à la chevalerie brabançonne du bas Moyen-Age est illustrée par deux autres de ses membres, Jean de Keghel, échevin en 1442, époux de Barbe Sersanders[4] et Gilles de Keghel, cité dans le lignage Sweerts en 1410, lui aussi qualifié de chevalier, dans un acte de 1413.
Les alliances contractées avec plusieurs maisons féodales et d'extraction chevaleresque des Pays-Bas méridionaux témoignent du rang tenu par cette famille au duché de Brabant[5]
Appartenance au Patriciat de Bruxelles
Dès le XIVe siècle, les membres de cette famille, tout en restant fidèlement attachés à leurs terres, sont attestés dans le patriciat lignager urbain bruxellois. Ils sont en effet admis dans l'un des sept Lignages de Bruxelles, le Sweerts, dès 1375 et à l’échevinat de la ville pour la première fois en 1393.
Personne n'a à ce jour identifié avec certitude l'alliance matrimoniale ayant permis cette agrégation au patriciat urbain.
Cette famille est citée cinq fois au lignage Sweerts et six de ses membres totalisent onze mandats scabinaux entre 1393 et 1482.
Parmi les lignagers de ce nom, le plus marquant est certainement le magistrat Gilles (Egidius) de Keghel dit l'Ancien, échevin de Bruxelles en 1420, qui épousa Elisabeth van Stalle, de la Maison de Stalle[6]. Lors des troubles qui secouent Bruxelles en 1421, Gilles de Keghel prend le parti du souverain, Jean de Bourgogne, duc de Brabant sous le nom de Jean IV et se fait l'un de ses plus fidèles défenseurs contre le mouvement démocratique[7], prenant le commandement de la Porte de Louvain pour accueillir le duc dans sa capitale. Ce parti-pris lui coûte sa charge scabinale et le contraint à l'exil, après la victoire du parti plébéien, qui met fin à l'exlusivisme lignager, oblige le patriciat urbain à désormais partager son pouvoir avec les métiers et inaugure une période de régence de Philippe de Saint-Pol, frère du duc. Le rôle tenu par Gilles de Keghel l'Ancien dans cet épisode de l'histoire de Bruxelles est immortalisé en vers thiois brabançons dans les Gestes des ducs de Brabant (Brabantsche Yeesten) du chroniqueur Jean de Boendale (Jan van Boendale) [8].
La disgrâce de Gilles de Keghel l'Ancien n'a pas fait obstacle au maintien de sa famille dans le magistrat bruxellois sous le régime lignager-corporatif qui suivit.
Essaimage dans le Brabant
Aux degrés suivants, les héritiers de cette famille essaiment dans diverses localités des environs de Bruxelles, dans cette partie occidentale du Brabant dont ils sont originaires (Pajottenland, Pays d'Alost, Pays de Gaasbeek). Ils y maintiennent ou y fondent, selon le cas, les branches de Beersel (ca. 1468), Leeuw-Saint-Pierre (ca. 1500), Borchtlombeek (ca. 1560), Lennick (ca. 1647) et Pamel (ca. 1749)[9].
Une branche s'établit également à Tourneppe, à la suite de Gilles de Keghel, échevin de Bruxelles en 1420, époux d'Elisabeth van Stalle, qui hérite le fief de Stalle sous Tourneppe. Les registres de la Chambre des Comptes nous indiquent qu'entre 1473 et 1509, les frères de Gilles de Keghel tiennent en fief de Collart de Mailly, seigneur de Stalle, maison, bois, terres, pâturages, cens et rentes en la paroisse de Tourneppe. Un rameau de cette famille subsiste dans cette paroisse au moins jusqu'à la fin du XVIIème siècle.
Les membres de ces différentes branches assument au fil des siècles de nombreux offices publics et judiciaires dans ces localités (maires, échevins, greffiers, procureurs, receveurs, drossards, baillis, notaires). Ils sont par ailleurs admis, sur preuves et témoignages, jusqu'à la fin de l'ancien régime, comme maisniers, jouissant des privilèges fiscaux et judiciaires attachés à cet état.
Etablissement à Gand
Des Keghel de Borchtlombeek (au Pays d'Alost) est issue la branche gantoise, avec filiation suivie établie depuis 1644[11], date de naissance de Charles de Keghel, dit l'Ancien, fils de Melchior et de son épouse Marguerite van den Hove, baptisé à Borchtlombeek le 5 juin 1644, établi à Gand avant 1667 et admis à la bourgeoisie de cette ville suivant lettres du 11 mars 1697. Charles de Keghel l'Ancien détient et habite l'Hôtel Picardie, maison qui subsiste encore aujourd'hui à Gand, place aux foins.
Illustrations de la branche gantoise
Cette branche a donné notamment[12] à la ville de Gand:
- deux maîtres apothicaires,
- un notaire (1768-1796 [3]) et procureur, avocat au Conseil des Flandres,
- un officier princier, Jean-Hyacinthe de Keghel, chargé du contrôle du négoce des vins,
- un doyen de la corporation des fondeurs de plomb et d'étain, Charles-Joseph de Keghel (1741-1813), auteur tant (i) d'une dynastie gantoise d'industriels fabricants de plomb que (ii) d'une lignée d'artisans d'art et de peintres (cf. infra),
- cinq générations d'industriels, fabricants de plomb (ca.1750-ca.1900),
- trois générations de potiers d'étain, artisans d'art renommés ([4]), auxquels un fonds important est consacré au musée gantois installé dans l'ancien Hospice des Enfants Alijn (notamment œuvres et portraits de famille [5], [6]).
- plusieurs peintres reconnus, parmi lesquels il faut citer François de Keghel (miniaturiste et héraldiste), Désiré de Keghel [7], Jules de Keghel[8] (dont des œuvres figurent notamment au Musée des Beaux-Arts de Gand [9] [10]) et Alice de Keghel.
- deux médecins, dont l'un, le Docteur Eugène de Keghel (1837-1928) [11] fut précurseur de l'homéopathie en Belgique et conseiller provincial de la Flandre Orientale[12].
Les descendants de cette branche subsistent à Gand et à Bruxelles notamment.
Fondation d'une branche française
Issu des industriels de la branche gantoise, le Docteur Maurice de Keghel (1883-1965), ingénieur chimiste et docteur es sciences, inventeur entre autres d'un procédé d'ignifugeage du bois, s'établit à Honfleur vers 1900 pour y diriger une usine de traitement de bois du Nord. Auteur de nombreux ouvrages et traités scientifiques (chimie), inventeur de brevets et industriel, il s'installe au Crotoy et à Paris vers 1910 et fonde un laboratoire à Vincennes. Sa descendance s'établit à Paris et en Auvergne.
Principales alliances
Familles alliées (à compléter): van der Brugghen, van Stalle, Pipenpoy, Clockman, van Poederlé, van Heelbeke, van de Voorde, Sersanders, van Steelant, van der Haghen [13], de Waudripont, van Buyseghem dit Buys, van Droogenbroeck, Wouters de Wattes
Notes et références
- Source : De Raedt, Sceaux armoriés…
- Selon une épitaphe van Crombrugghe, un vitrail de la cathédrale Saint-Bavon à Gand et un tableau généalogique descendant armorié (KBR, ms. 19205-06)
- Un Henri de Keghel serait déjà échevin de la Cour féodale en 1281, sans que la source authentique de cette affirmation ait pu être retrouvée à ce jour dans les chartes.
- Sersanders: ancienne famille noble de Flandre qui a donné plusieurs grands baillis à la ville de Gand.
- Notamment les alliances Stalle, Pipenpy, Sersanders, Steelant, Waudripont.
- Uccle et qui constituait un ramage naturel de la Maison de Brabant, comme étant issue d'Henri de Stalle, bâtard de Guillaume de Louvain, seigneur de Perwez et de Ruysbroek, lui-même fils de Godefroid III de Louvain, duc de Brabant. Famille aujourd'hui éteinte, tirant son nom du fief éponyme, sous
- Il est des quatre échevins auxquels le duc écrit vers la Noël 1420 pour leur demander sil n'y avait pour lui aucun risque à revenir à Bruxelles et s'ils pouvaient lui en faciliter l'entrée; c'est lui qui le 21 janvier 1421 prend le commandement du poste de la Porte de Louvain pour accueillir le duc dans sa capitale de Bruxelles.
- [1]. Jan van Boendale, Brabantsche Yeesten, édition dite de Bruxelles, chapitre VI, K.B.R., ms. 19607 (fol. 236 v°, 33 – fol. 247 r°, 15), vers 707, 1156 et 1272
- Jacques Brel [2]. De la branche de Pamel est issue Marie de Keghel (1858-1942), épouse de Dominique van Adorp (1854-1898), grand-mère maternelle de
- Maître Olivier de Kegele fut secrétaire du Conseil d'Etat des Pays-Bas bourguignons puis autrichiens de 1474 (règne de Charles Le Hardi) à 1516 (règne de Charles Quint) et Procureur Général du roi de Castille pour son duché de Brabant en 1505 (KBR, ms.21050 f° 218)
- Liste des familles belges par ancienneté. Ce qui lui vaut de figurer dans la
- Voir aussi les alliances Serrure et Quételet
- Princesse Mathilde de Belgique. Par les alliances van der Haghen et Wouters de Wattes, la famille de Keghel s'inscrit par deux fois dans les quartiers d'ascendance de la
Bibliographie sommaire
- LINDEMANS (sénateur Leo), Aanvullingen bij de genealogie Evenepoel: nr. 17: de Kegel (compléments à la généalogie Evenepoel), in Eigen Schoon en De Brabander, n° 10/11/12, oct., nov., déc. 1989, pp. 447 s.
- HOUWAERT (Jean-Baptiste), Généalogie de Keg(h)el fondée sur les registres aux contrats du greffe de la ville de Bruxelles, détruits depuis dans le bombardement de 1695 (rédigée entre ... et ...), Liber familiarum, K.B.R., Fonds Houwaert, ms 6601 (Liber Familiarum), fol. 290
- BOENDALE (Jan van), Brabantsche Yeesten, édition dite de Bruxelles, chapitre VI, K.B.R., ms. 19607 (fol. 236 v°, 33 – fol. 247 r°, 15), vers 707, 1156 et 1272
- VERDOODT (Freddy), Het riddergeslacht ‘de Keghel’ te Ternat (Le lignage chevaleresque de Keghel à Ternat), in Sint-Gertrudisblad, Ternat, 2000.
- KEGHEL (François de), Notice généalogique sur la maison de Keghel, ancienne lignée patricienne de Bruxelles, Edition privée, Paris 1994, 48 pages (dépôt au SCGD et à l’OGHB à Bruxelles).
- DE RAADT (Théodore) Sceaux armoriés des Pays-Bas et des pays avoisinants, Bruxelles 1897, Tome II, p. 194.
- ADAM-EVEN (Paul) Armoiries brabançonnes médiévales d’après des sources inédites … (Résultat du dépouillement de 48 armoriaux, la plupart inédits), in Brabantica IV (1959), p. 145-192 ; V (1960), p. 113-143.
- DECOSTRE (Nicole) & autres, Armorial du Registre Sweerts, extrait de l’ouvrage Les registres du lignage SWEERTS – Admissions et résolutions, Ed. Genealogicum belgicum (G.B. 5), Bruxelles, 1964, pp. 206-219.
- DECOSTRE (Nicole) & autres, Les registres du lignage SWEERTS – Admissions et résolutions, par Nicole DECOSTRE & autres, Ed. Genealogicum belgicum (G.B. 5), Bruxelles, 1964, pp. 48-58.
- BYL (Raymond) Les juridictions scabinales dans le Duché de Brabant (des origines à la fin du XVè siècle), Université Libre de Bruxelles, PUF, 1965, p. 89.
- Archives de la Ville de Gand, dossiers d’admissions à la bourgeoisie.
Liens internes
- Liste du magistrat de Bruxelles
- Lignages de Bruxelles
- Armorial des familles nobles et notables de France
Catégories :- Généalogie patronymique
- Famille originaire du comté de Flandre
- Ancienne famille belge
- Sweerts
- Histoire de Gand
- Famille bruxelloise
- Famille belge
Wikimedia Foundation. 2010.