Famille Fesch ou Faesch

Famille Fesch ou Faesch
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La famille Fesch ou Faesch est une dynastie patricienne de Bâle, en Suisse, originaire de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Cette famille remontant au XIVe siècle obtint le droit de bourgeoisie de Bâle en 1409 et compta des membres du Conseil dès 1494.

Sommaire

Histoire

La famille Fesch ou Faesch appartient depuis cette date à la haute bourgeoisie de Bâle : c’est la classe dirigeante, une véritable aristocratie urbaine, appelée les daig, qui détient les clés du pouvoir exécutif. Cette famille, autrefois désignée sous le nom de Vaesch, connut à travers les âges deux orthographes différentes qui existent encore, soit Faesch, soit Fesch. Composée à l'origine d'artisans, maîtres d'œuvre, d'orfèvres et de marchands, chacun de ses membres se diversifièrent avec le temps.

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, chaque génération de cette famille fut représentée au Grand Conseil et compta, dès le milieu du XVIe siècle, au moins un membre parmi les autorités supérieures bâloises. Son accession à l’élite urbaine s’accompagna d’une politique matrimoniale adroite, poursuivie de façon continue.

La famille Faesch atteignit alors les plus hautes fonctions et donna trois bourgmestres à la ville de Bâle : Rémigius Faesch (1541-1610), Jean Rodolphe Faesch (1572-1659), le colonel Jean Rodolphe Faesch (1680-1762) ainsi qu’un grand nombre de conseillers d’État et de trésoriers d’État.

En 1530, la famille devint entièrement protestante lorsque Jean Rodolphe Faesch (1510-1564), orfèvre du Conseil, conseiller d’État et bailli de Waldenburg, refusa la messe. Il était le petit-fils de Rémy Faesch (né vers 1460 et décédé en 1534), architecte et maître d’œuvre de bâtiments à Bâle, comme la cathédrale et l’hôtel de ville, et de la collégiale Saint Thiébaut à Thann en Alsace.

Les seuls membres de la famille qui redevinrent catholiques étaient ceux d’une branche émigrée en Corse au XVIIIe siècle : le capitaine François Fesch (1711-1775) et son fils le cardinal Joseph Fesch (1763-1839), archevêque de Lyon, grand aumônier de l’Empire et oncle de Napoléon Ier.

En 1659, la famille Fesch ou Faesch, avec une fortune de 242 000 florins, était la plus riche de Bâle. En 1562, les membres de cette famille reçurent de l’empereur Ferdinand Ier une confirmation de noblesse et une lettre d’armoiries ajoutant ainsi deux étoiles d’or à leur blason originel. Ces lettres concernant le titulaire et l’ensemble de ses descendants, les Faesch possèdent de ce fait un double statut juridique : ils sont à la fois patriciens de la ville de Bâle et nobles du Saint-Empire romain germanique. Comme d'autres familles bâloises, ils constituent avant tout le daig, qui correspond à la haute société traditionnelle bâloise.

Appartenant à différentes corporations de la ville de Bâle, cette famille s’illustra dans des domaines divers, tels que l’artisanat, l’orfèvrerie, l’architecture, le droit, l’armée, la diplomatie, le commerce, la banque. Elle compta un grand nombre de savants distingués, de magistrats et d’amateurs d’art. Elle fournit aux XVe et XVIe siècles des orfèvres, des marchands, des artisans, des tailleurs de pierres, des sculpteurs, des maîtres maçons, des maîtres d’œuvres, des architectes. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce furent des juristes (plusieurs générations de docteurs en droit et de professeurs de droit de l’université), des diplomates, des officiers supérieurs au service de l’étranger, des agronomes, des artistes. Aux XIXe et XXe siècles, la famille fournit des théologiens, des juristes, des médecins, des ingénieurs, des architectes, des brasseurs (jusqu’en 1925), des banquiers.

Du XIVe siècle jusqu'au XXe siècle, environ 1400 personnes ont appartenu à cette famille. Comptant environ 22 membres en 1572 et 132 en 1659, la famille se répartit aujourd’hui en deux branches remontant au XVIe siècle, celle du bourgmestre Remigius Faesch (1541-1610) et de son frère cadet le bailli Jeremias Faesch (1554-1632).

Un des fils du bourgmestre Remigius, le professeur Jean Jacques Faesch (1570-1652), docteur en droit, professeur des institutions et secrétaire de la ville, et son fils prénommé aussi Jean-Jacques (1610-1648), qui occupa la même chaire, inaugurèrent une tradition de juristes dans cette famille dont les membres laissèrent de nombreux traités et dissertations juridiques. Le professeur Boniface Faesch (1651-1713), docteur en droit, professeur de droit, de rhétorique, et jurisconsulte, s’inscrivit pleinement dans cette lignée de juristes érudits et savants qui voyageaient dans toute l’Europe afin d’étendre le cercle de leurs connaissances et de rencontrer l’élite intellectuelle de leur époque.

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, presque tous les adultes eurent droit à une oraison funèbre imprimée. De nombreux membres de la branche restée à Bâle ont été enterrés dans le cloître de la cathédrale.

Plusieurs Faesch émigrèrent outre-mer au XVIIe siècle ou s’installèrent dans d’autres États européens.

Parmi ces membres émigrés, on peut citer Isaac Faesch (1687-1758), qui fut gouverneur de l’île de Curaçao de 1740 à 1758 et John Jacob Faesch (1729-1799), qui fut un industriel métallurgique et un fournisseur d’armes installé dans le New Jersey qui aida les insurgés de l’armée continentale dans la guerre d'indépendance américaine.

Certains furent au service de cours étrangères ou de princes allemands comme le diplomate Jean Rodolphe Faesch (1669-1751), conseiller du margrave de Baden, représentant de l'électeur de Trèves puis du duc de Wurtemberg à la Cour de France ou les nombreux officiers de régiments suisses comme les colonels Emmanuel (1646-1693) Jean Rodolphe (1680-1762), futur bourgmestre, et Lucas Faesch (1723-1799), ce dernier terminant sa carrière comme ministre bâlois de la Défense. D’autres s’installèrent définitivement dans les États qu’ils servaient comme à Dresde avec le colonel Jean Rodolphe Faesch (1680-1749), ingénieur militaire et architecte, colonel des cadets de Dresde et auteur d’ouvrages de théorie architecturale, et son fils le général Georges Rodolphe Faesch (1710-1787), ingénieur militaire et architecte, général-major du corps des ingénieurs de Dresde, et auteur d’ouvrages sur l’art de la guerre.

Une branche de la famille Faesch s’installa au début du XIXe siècle à Genève avec Alphonse François Faesch (1802-1889), juge au tribunal correctionnel de Genève et maire de Jussy, et son fils Jules (1833-1895), ingénieur, industriel et inventeur d’un nouveau procédé de turbine hydraulique, dont la fille Marie (1867-1950) épousa le linguiste Ferdinand de Saussure (1857-1913).

Le professeur Remigius Fesch (Faesch) (1595-1667), docteur en droit, recteur de l’université, et conseiller auprès des ducs de Wurtemberg et des margraves de Bade-Durlach, constitua en fidéicommis une importante collection d’art, à l’origine du musée Faesch de Bâle, aujourd’hui conservée, dans divers musées, notamment au sein du musée historique de la ville, et à la bibliothèque de l’université de Bâle. Son frère, le professeur Christophe Faesch (1611-1683), professeur d’histoire, de logique et numismate renommé, puis son neveu, le professeur Sébastien Faesch (1647-1712), docteur en droit, recteur de l’université et secrétaire de la ville de Bâle, l’enrichirent et l’administrèrent. En 1823, les collections d’œuvres d’art et les objets de curiosité du musée Faesch furent légués à l’université et à la ville de Bâle. Ainsi, le fonds de la famille, créé au XVIe siècle, existe encore de nos jours.

La branche corse des Fesch, représentée notamment par le cardinal Fesch, grand collectionneur de peintures, est à l’origine de la création du musée Fesch d’Ajaccio dans le palais du même nom.

Jacques Fesch (1930-1957), en cours de béatification par l’Église catholique, et auteur d’ouvrages spirituels à la suite d’un fait divers survenu dans les années 1950, appartient à la branche française de cette famille.

Armoiries de la famille Fesch

Elles sont « d’or à une marque de maison de sable. »

Après 1562, le blason présente deux variantes très similaires :

  • « divisé en chevron d’azur à deux étoiles d’argent, sur or à une croix latine pattée de sable, le pied fendu en chevron ; au chevron de sable, brisé sur la division (quelques fois sans chevron) ».
  • « d’or à une croix latine de sable, au pied fendu en chevron ; le champ chapé-ployé d’azur, à deux étoiles d’or. Au chevron ployé de sable, brisé sur le tout (aussi sans chevron de sable) ». Le cimier se compose de quatre plumes d’autruche, alternées d’or et d’azur. Les armoiries de la famille Fesch sont parfois surmontées d'une couronne comtale.

Le blason du cardinal Fesch sous l’Empire était « d’azur à l’aigle d’or, les ailes étendues empiétant un foudre du même, le foudre chargé d’un médaillon ovale d’argent surchargé d’un F de sable. » Ce blason est surmonté du chapeau de cardinal à trente houppes, d’une croix latine (croix archiépiscopale) ainsi que d'une couronne fermée de prince souverain, le tout inscrit dans un manteau impérial de pourpre (gueules) semé d’abeilles d’or et doublé d’hermine[1].

Bibliographie

  • Samuel Schüpbach-Guggenbühl, « Faesch » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  • Allgemeine Deutsche Biographie http://en.wikisource.org/wiki/de:Allgemeine_Deutsche_Biographie
  • Louis Morery Le Grand Dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane; Amsterdam et La Haye, 1702.
  • Biographie universelle Michaud, par Eugène Ernest Desplaces, Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud. Publié par Madame C. Desplaces, Paris, 1855.
  • Pierre Larousse, « Famille Fesch » et « cardinal Fesch » dans le Grand Dictionnaire universel Larousse du XIXe siècle, Paris, décembre 1865.
  • Léonce de Brotonne, Les Bonaparte et leurs alliances, Honoré Champion, Paris, 1901.
  • Alfred Berchtold, Bâle et l’Europe : une histoire culturelle, Payot, 1990.
  • Remigius Sébastian Faesch, André Salvisberg, Das Musuem Faesch : le musée Faesch, une collection d’œuvres d’art et de raretés au XVIIe siècle, Éditions Christophe Merian Verlag, Bâle, 2005.
  • A. Burckhardt «Stamnbuch Faesch», in Wappenbuch der Stadt Basel, 1,s.d.
  • A. Burckhardt Basler Biographien, 3, 1905.
  • Almanach généalogique suisse
  • Armorial bâlois
  • Armorial corse
  • Références:Armorial général précédé d'un dictionnaire des termes du blason.

Notes et références

  1. J.-F. Jules Pautet Du Parois, Nouveau manuel complet du blason ou Code héraldique, archéologique et historique avec un armorial de l'empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc., etc., Librairie encyclopédique de Roret, 1854 [lire en ligne (page consultée le 13 juin 2009)] 

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