Agha Petros Elia de Baz

Agha Petros Elia de Baz

Agha Petros

Agha Petros Elia d’Baz (Syriaque: ܐܓܐ ܦܛܪܘܣ ) (avril 18802 février 1932, de son vrai nom Petros Elia, était un chef militaire assyrien durant la Première Guerre Mondiale.

Sommaire

Biographie

Petros Elia est né dans le village de Baz inférieur, situé dans les montagnes de Hakkari, dans l’empire Ottoman, en avril 1880. C’est là qu’il reçut son éducation élémentaire avant de poursuivre ses études dans une école de mission européenne, dans la ville de Ourmia, en Iran. A la fin de ses études, il retourna à son village de Baz pour y enseigner.[réf. souhaitée]

Puis il émigra en Colombie Britannique au Canada. Pour gagner sa vie, il eut recours à la pratique de la « mendicité » religieuse[1] et collecta ainsi des fonds soi-disant pour la construction d’un orphelinat en Macédoine. Cependant, la police canadienne, soupçonnant une escroquerie, le serra de près, mais il réussit à fuir le pays[1].

Il se retrouve à Rome où il parvient à se faire passer pour le chef d’une importante tribu assyrienne désireux d’amener ses sujets dans le giron de l’Eglise catholique romaine, appelée « Eglise chaldéenne ». Impressionnées, les autorités vaticanes lui décernent une décoration officielle[1]. Fort de cette décoration, il retourne dans l’empire Ottoman et l’exhibe devant les autorités afin de solliciter un emploi dans un consulat ottoman. Il l’obtient, en tant que secrétaire, puis Consul en 1909 à Ourmia.

Il épouse Zaripha Khanim et s’installe par la suite comme marchand de tapis.[réf. souhaitée]

C’est à ce poste que, quand la Première Guerre Mondiale éclate, et bien qu’il n’ait aucune compétence militaire, il est contacté par les Alliés (en raison de son statut) et se voit attribuer le commandement de l’aile gauche de l’armée des « Volontaires Assyriens » (l’aile droite étant commandée par David Shimunaia, le propre frère du Patriarche Mar Shimoun, et le centre par Mar Shimoun lui-même)[2].

Bien sûr, il lui fut attribué des conseillers militaires alliés (russes, français et britanniques pour compenser son manque de formation et d’expérience militaire, c’est pourquoi le terme de « Général » qui lui est parfois attribué est erroné.

Malheureusement, Petros Elia était surtout préoccupé par son ambition personnelle et ne coopérait pas avec le Patriarche[1]. Il a intrigua contre lui afin de créer un fossé entre Mar Shimoun et les Alliés. Connaissant la mauvaise réputation de Petros Elia, les Alliés ne se fièrent pas à lui[1]. Le lieutenant britannique Gasfield et le médecin-chef français Caujole ont fait des rapports très défavorables sur le personnage[1].[3]

Ses volontaires ont remporté plusieurs succès sur les forces ottomanes, notamment à Suldouze où les 1500 cavaliers de Petros eurent raison des 8000 hommes de Kheiri Bey[4]. Après son exil par les autorités britanniques, il contacta un certain Docteur Gilly de la Croix Rouge et lui fit part de son projet d’établir un village assyrien sur les terres d’un château français alors en vente (Château Novital de Saint-Jory, près de Toulouse). Aidé d’une certaine Miss Parker, le Docteur Gilly réunit la somme pour l’achat du château de Novital.

Petros Elia prit possession des lieux et fit travailler les compatriotes qui l’avaient suivi très dur afin de « rembourser l’argent ». En fait, aucune construction ne fut effectuée pour loger les Assyriens qui durent prendre leur quartier dans les écuries et autres dépendances de la propriété. La mère de Petros lui reprocha souvent la triste condition qu’il faisait subir à ses compatriotes. On la retrouva pendue à une haute branche du parc. L’enquête policière conclut à un suicide (bien que cette conclusion ne fit pas l’unanimité).

Encouragé par Petros Elia, les assyriens qui l’accompagnaient finirent par se décourager et quittèrent les lieux pour soit émigrer dans un autre pays, ou refaire leur vie en France. C’est ainsi que Petros Elia devint le seul occupant du village assyrien qui devait se construire. Novital devint très vite un endroit où de mémorables orgies eurent lieu.

Petros fut l’un des principaux représentants des assyriens entre 1919 et 1923 Le 24 juillet 1923, il participa à la conférence de paix du Traité de Lausanne, en Suisse. Il est mort en France, le 2 février 1932 d’une crise cardiaque dans une rue de Toulouse.

Histoire militaire

Sous sa conduite, les « Volontaires Assyriens » vainquirent les troupes ottomanes à Sauj Bulak et les ont repoussés jusqu’à Rowanduz.[réf. souhaitée] Agha Petros n’avait pas de réelle autorité sur les assyriens ou les arméniens et beaucoup se méfiaient de lui au plus haut point. Le front assyrien n’était pas uni. Au lieu de positionner ses forces pour contenir les turcs qu’il avait battus[réf. souhaitée], il les retira vers Sain Kala qu’il atteint sept jours après l’évacuation des forces britanniques de cette localité [5].

Dans son œuvre « Shall this Nation die ? » (Ce peuple doit-il disparaître ? ), Joseph Naayem rapporte un événement malheureux au cours duquel Petros Elia n’apporta pas les secours qu'il avait promis à Mar Shimoun[6].

Références

  • Méthy Daniel, L'action des grandes puissances dans la région d'Ourmia (Iran) et les Assyro-Chaldéens: 1917-1918 in Studia Kurdica n°1-5, Paris,1988, ISSN 0765-1074

Notes

  1. a , b , c , d , e  et f Méthy Daniel, L'action des grandes puissances dans la région d'Ourmia (Iran) et les Assyro-Chaldéens: 1917-1918 in Studia Kurdica n°1-5, Paris,1988, ISSN 0765-1074, p86
  2. (en) Joseph Naayem, Shall this Nation die?, Chaldean Rescue, New York, 1920, p277 version en ligne
  3. Victor Chklovski, commissaire russe dans la région d’Ourmia a écrit : « … il a gouverné une certaine localité en Turquie et en a ruiné la population avec des impôts exorbitants, lorsqu’il résidait en Amérique, il a été condamné aux travaux forcés à Philadelphie, en ce moment, il se range du côté de la Russie et il est notre drogman officiel. Il faut utiliser ses services avec la plus extrême précaution. » (en) Zindamagazine
  4. (en) Joseph Naayem, Shall this Nation die?, Chaldean Rescue, New York, 1920, p290 version en ligne
  5. (en) R. S. Stafford , The Tragedy of the Assyrians
  6. (en) Joseph Naayem, Shall this Nation die?, Chaldean Rescue, New York, 1920, p296 version en ligne : « La cause de notre fuite est due à Agha Petros qui avait écrit à Mar Shimoun à Salmas lui conseillant de commencer à attaquer les turcs qui s’étaient retirés à Kara Tepe, et lui promettant un renfort de 3500 hommes. L’assaut eut lieu. Agha Petros arriva deux jours plus tard avec seulement 300 hommes. Arrivé à Salmas depuis Schakar Yazi, il reprit le chemin de Ourmia, alors que les hommes de Mar Shimoun montaient bravement à l’assaut »
Ce document provient de « Agha Petros ».

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