Eric Stauffer

Eric Stauffer

Éric Stauffer

Éric Stauffer
Président du Mouvement citoyens genevois
Actuellement en fonction
Depuis le 20 février 2008
Prédécesseur(s) Georges Jost
Député au Grand Conseil du canton de Genève
Élection 9 octobre 2005
Législature(s) 56e (2005-2009)
Biographie
Nom de naissance Éric Roger Stauffer[1]
Date de naissance 24 octobre 1964 (44 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la Suisse Genève, Suisse
Nationalité suisse
Parti politique Mouvement citoyens genevois
Profession Agent d'affaires[2]

Éric Stauffer, né le 24 octobre 1964[3] à Genève, est un homme politique suisse originaire de Homberg[4]. Il est membre et président du Mouvement citoyens genevois depuis 2008.

Sommaire

Biographie

Carrière d'espion ?

Dans les années 1990, il aurait collaboré avec le Département militaire fédéral, en particulier le laboratoire de Spiez spécialisé dans l'étude des menaces et risques atomiques, biologiques et chimiques en lien avec les armes de destruction massive[réf. nécessaire]. La Confédération suisse craint alors l'utilisation du pays comme plaque tournante du trafic de substances radioactives ou toxiques d'origine militaire en provenance de l'ex-URSS. En 2002, il déclare avoir collaboré également avec la Confédération suisse en vue de l'organisation d'une conférence de paix en Suisse entre Israël et l'Autorité palestinienne[5].

Carrière professionnelle

Éric Stauffer a déclaré à la presse être « arrivé au top » dans tout ce qu'il a fait[6].

Les sociétés dans lesquels il s'est investi ont cependant connu quelques déboires : UFIP Union Financière Privée SA, dont il est administrateur, est ainsi déclarée en faillite le 25 avril 1997[4] ; Erton Assets Management SA, dont il est président du conseil d'administration, est également déclarée en faillite le 22 octobre 2001[1] ; Cipka SA, dont il est vice-président du conseil d'administration, est déclarée en faillite le 8 septembre 2003[7].

En 2000, il est embauché par la société Investraders SA ; celle-ci est finalement placée en liquidation forcée par la commission fédérale des banques le 23 octobre 2003 puis déclarée en faillite le 6 novembre pour son activité illégale, tout comme sa société écran du Delaware[8],[9]. Dans le cadre de la procédure pénale qui s'ensuit, Stauffer est placé en détention préventive durant 21 jours[10].

Entrée en politique

Conseiller municipal de la commune d'Onex et membre du Parti libéral dans les années 1990, il adhère à l'Union démocratique du centre au printemps 2005 et présente sa candidature pour l'élection du Grand Conseil du canton de Genève. Quelques semaines plus tard, il claque la porte et fonde avec Georges Letellier, le 6 juin 2005, le Mouvement blochérien genevois qui décide rapidement de changer de nom en adoptant celui de Mouvement citoyens genevois[11], après que Christoph Blocher ait catégoriquement refusé de voir son patronyme associé à ce mouvement.

Élu député au Grand Conseil en octobre 2005, il brigue sans succès le 13 novembre un siège au Conseil d'État ; il réalise 20 % des voix et devance ainsi les deux candidats de l'Union démocratique du centre de plusieurs centaines de voix[12]. Il rencontre un succès relatif lors des élections municipales du 29 avril 2007 : candidat aux élections administratives à Onex, il provoque un deuxième tour où il est finalement devancé par le candidat démocrate-chrétien Philippe Rochat[13].

Membre du bureau directeur du parti, Stauffer est élu le 20 février 2008 par son assemblée générale au poste de président.

Député genevois

En 2006, il porte sans suite de multiples accusations de dysfonctionnements à l'encontre de la Fondation de valorisation des actifs de la Banque cantonale de Genève, de certains de ses membres et de tout un groupe d'opérateurs immobiliers qui lui seraient liés[14].

Toujours en 2006, il s'en prend à la conseillère d'État Micheline Spoerri, en dénonçant l'inégalité de traitement qui existerait selon lui entre les automobilistes suisses et frontaliers qui écopent d'une amende de stationnement ; il affirme que, suite au dépôt par son parti d'une motion dénonçant l'existence de 120 000 amendes impayées par les frontaliers, le département de justice et police dirigé par Spoerri aurait cherché à minimiser ce chiffre. Suite à cette déclaration, Spoerri dépose une plainte contre lui[15], plainte finalement classée.

Le 5 décembre 2008, Stauffer et deux collègues députés, Henry Rappaz et Roger Golay, sont expulsés d'une séance du Grand Conseil par le président Éric Leyvraz en raison de leur comportement jugé insultant à l'égard d'autres députés, comme Ariane Blum Brunier, ainsi que du conseiller d'État Charles Beer[16]. En réaction, l'ensemble du groupe, à l'exception d'un député, quitte la salle. En 2009, il est à nouveau rappelé à l'ordre par le président du Grand Conseil pour avoir siégé armé d'un revolver à des séances de commissions du Grand Conseil[17].

Accusations contre les SIG

En 2007, il combat ce qu'il considère comme la « logique productiviste du four d'incinération de l'usine des Cheneviers de Genève » au nom de la santé publique, y voyant un lien avec le fort taux de cancers dans la population genevoise[18] ; ces liens sont par la suite infirmés par deux études[19].

Stauffer organise une conférence de presse à Naples pour dénoncer l'importation de déchets napolitains à Genève et s'inquiète de filières douteuses entre la mafia italienne et les Services industriels de Genève (SIG) ; le gouvernement italien y apporte un démenti cinglant en déclarant : « jamais nous n'avons autorisé l'exportation de nos déchets à Genève ou en Suisse ». Le lendemain, le Conseil d'État genevois annonce l'interdiction de l'importation de déchets[20],[21].

La même année, il s'insurge contre le système de rémunération des SIG en déposant une motion parlementaire[22]. En 2008, ce sont des malversations qu'il dénonce sans suite[23] : il évoque ses révélations sur la base d'un rapport réalisé par Claude Marcet — liquidateur de l'une des sociétés que Stauffer administrait avant qu'elle ne soit déclarée en faillite[4] et ancien directeur financier des SIG — attestant que Gaznat, filiale des SIG spécialisée dans le gaz, aurait falsifié ses comptes dans les années 1990 pour dissimuler un dumping de ses tarifs et « couler les mazoutiers » ; l'opération aurait rendu nécessaire l'assainissement de Gaznat à hauteur de 74 millions de francs payables par le contribuable genevois[24]. Il dénonce également le versement par les SIG de fonds à Énergie Ouest Suisse pour la même affaire, soit 100 millions de francs[11].

Début mars 2009, le Conseil d'État révoque son mandat d'administrateur des SIG pour violation des devoirs liés à sa fonction, notamment le devoir de loyauté, décision contre laquelle il fait recours devant le Tribunal administratif de Genève[25]. Celui-ci rejette sa demande d'effet suspensif par arrêt du 19 mai 2009[26]. Le Tribunal fédéral confirme la décision du Tribunal administratif par arrêt du 3 août 2009[27], en considérant notamment que sa révocation ne saurait lui causer un préjudice irréparable, condition nécessaire pour que son recours soit recevable. Éric Stauffer dénonce alors une « cabale politique ».

Affaire judiciaire

En 2003, il fait éclater une affaire de corruption concernant le gouvernement de la République de Maurice[28].

En 2009, il est interpellé par la police genevoise pour avoir rouler au guidon d'un scooter alors qu'il était sous le coup d'un retrait de permis de conduire[29].

Références

  1. a  et b Erton Assets Management SA (moneyhouse)
  2. « Mes engagements : Éric Stauffer. Député, candidat du Mouvement citoyen genevois », La Tribune de Genève, 1er novembre 2005
  3. Xavier Lafargue, « Éric Stauffer : Chez moi, je tire la prise », Le Matin, 8 février 2008
  4. a , b  et c UFIP Union Financière Privée SA (Registre du commerce)
  5. Marc Bretton, Éric Stauffer est-il un ancien espion suisse ?, La Tribune de Genève, 5 novembre 2008
  6. Patrick Baumann, « Son ring, c'est Genève ! », L'Illustré, n°22, 27 mai 2009
  7. Cipka SA (moneyhouse)
  8. Investraders International Corporation (Registre du commerce)
  9. Investraders SA (Registre du commerce)
  10. « Le paquet de cigarettes touche à sa fin », La Tribune de Genève, 1er novembre 2004
  11. a  et b Cynthia Gani et Sandra Moro, Éric Stauffer, l'urticaire de la République, Le Temps, 5 novembre 2008
  12. Résultats de l'élection du Conseil d'État du 13 novembre 2005 (État de Genève)
  13. Résultats de l'élection administrative complémentaire du 3 juin 2007 (État de Genève)
  14. Philippe Chevalier, « Les dénonciations d'Éric Stauffer perturbent les députés », Le Courrier, 23 mars 2006
  15. « Genève : Micheline Spoerri porte plainte contre Éric Stauffer », Agence télégraphique suisse, 10 avril 2006
  16. Philippe Bach, « Le MCG se pose en victime mais est dépeint en arroseur arrosé », Le Courrier, 10 décembre 2008
  17. Marc Moulin, « Privé d'arme au parlement, le député Éric Stauffer pourrait y être fouillé », La Tribune de Genève, 2 juin 2009
  18. Les « ordures » de la mafia italienne infiltrent les SIG ! (blog de Éric Stauffer)
  19. [pdf] Philippe Bach, « Les liens entre le taux de cancers et les Cheneviers sont infirmés », Le Courrier, 6 février 2009
  20. « SIG : confusion sur les déchets napolitains », Télévision suisse romande, 10 mars 2008
  21. Sarah Pernet, « Éric Stauffer : Les membres du conseil d'administration des SIG sont lobotomisés ! », Le Matin Bleu, 29 octobre 2008
  22. Philippe Bach, « Administrateur aux SIG, Éric Stauffer risque l'exclusion », Le Courrier, 5 septembre 2007
  23. Antoine Grosjean, « Nouvelle attaque d'Éric Stauffer contre les Services industriels », La Tribune de Genève, 7 octobre 2008
  24. Marc Bretton, « Tensions en hausse à la tête des SIG », La Tribune de Genève, 17 octobre 2008, p. 23
  25. Vincent Donzé, « Éric Stauffer : viré, il veut revenir ! », Le Matin, 3 mars 2009
  26. Arrêt du Tribunal administratif du 19 mai 2009 (État de Genève)
  27. Arrêt du Tribunal fédéral du 3 août 2009 (État de Genève)
  28. Prise de position du Conseil suisse de la presse du 30 octobre 2003 (BNP Paribas SA contre La Tribune de Genève)
  29. Chloé Dethurens, « Éric Stauffer pincé sans permis de conduire », La Tribune de Genève, 22 mai 2009
  • Portail de la politique Portail de la politique
  • Portail de Genève et son canton Portail de Genève et son canton
Ce document provient de « %C3%89ric Stauffer ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Eric Stauffer de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Éric Stauffer — Mandats Conseiller administratif d Onex Élection 17 avril 2011 Député au Grand Conseil du canton de Genève Élection 9 octobre …   Wikipédia en Français

  • Eric Helgar — (* 8. Februar 1910 in Regensburg; † 14. Juni 1992 in München) war Sänger, Bühnen und Filmschauspieler, Fernsehmoderator und Komponist. Inhaltsverzeichnis 1 Leben und Werk 2 Filmografie 3 Lied …   Deutsch Wikipedia

  • Eric Patterson — Eric Patterson …   Wikipédia en Français

  • Tim Stauffer — Tim Stauffer …   Wikipédia en Français

  • Prix Joseph S. Stauffer — Les Prix Joseph S. Stauffer sont remis à chaque année par le Conseil des Arts du Canada à des artistes canadiens des domaines de la musique, des arts visuels et de la littérature respectivement. Les lauréats sont choisis parmi les boursiers des… …   Wikipédia en Français

  • Prix joseph-s.-stauffer — Les Prix Joseph S. Stauffer sont remis à chaque année par le Conseil des Arts du Canada à des artistes canadiens des domaines de la musique, des arts visuels et de la littérature respectivement. Les lauréats sont choisis parmi les boursiers des… …   Wikipédia en Français

  • Prix Joseph-S.-Stauffer — Les Prix Joseph S. Stauffer sont remis à chaque année par le Conseil des Arts du Canada à des artistes canadiens des domaines de la musique, des arts visuels et de la littérature respectivement. Les lauréats sont choisis parmi les boursiers des… …   Wikipédia en Français

  • Mouvement citoyens genevois —   Président Éric Stauffer …   Wikipédia en Français

  • Mouvement Citoyens Genevois —   Président Éric Stauffer Fond …   Wikipédia en Français

  • Georges Letellier — Pour les articles homonymes, voir Letellier. Georges Letellier Mandats …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”