- Ergativité
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L'ergatif, dans les langues à ergativité, est le cas grammatical utilisé pour indiquer le sujet d'un verbe transitif. Il s'oppose au cas absolutif (généralement non marqué), qui sert à la fois à l'objet d'un verbe transitif et au sujet d'un verbe intransitif.
Dans les langues flexionnelles n'utilisant pas un tel système, le sujet d'un verbe, quelle que soit sa transitivité, est au nominatif, son objet direct à l'accusatif.
Principes
L'ergativité est le fait, pour une langue, d'utiliser une opposition fondamentale entre deux fonctions syntaxiques qui ne sont pas, comme dans les langues indo-européennes, le sujet par opposition à l'objet, mais le sujet d'un verbe transitif par opposition à l'objet d'un tel verbe, confondu avec le sujet d'un verbe intransitif.
Dans les langues flexionnelles à ergativité, la première fonction est représentée par le cas ergatif, la seconde par l'absolutif, généralement non marqué alors que dans les autres langues flexionnelles (majoritaires dans le monde), le sujet est au nominatif et s'oppose à l'objet à l'accusatif.
Dans certaines langues à opposition nominatif/accusatif, on peut cependant trouver, de façon minoritaire, de telles constructions (Cf. diathèse). Par exemple en français :
- Elle [sujet patient] accouche : construction ergative
- L'obstétricien [sujet agent] accouche la femme [objet patient] : construction nominative/accusative
Opposition fondamentale Langues
ergativesFonctions : Sujet d'un verbe transitif COD / sujet d'un verbe intransitif Cas : → ergatif → absolutif Exemples (basque) : Gizon-ak otso-a badu
« L'homme a un loup »Gizon-ak otso-a badu
« L'homme a un loup »
Gizon-a otso-a da
« L'homme est un loup »Langues
accusativesFonctions : sujet / attribut du sujet COD Cas : → nominatif → accusatif Exemples (latin) : Homo lup-um habet
« L'homme a un loup »
Homo lup-us est
« L'homme est un loup »Homo lup-um habet
« L'homme a un loup »Notes :
- basque : gizon- = « homme », otso- = « loup », -ak est le suffixe d'ergatif singulier, -a d'absolutif ; badu (transitif) se traduit « [il] a », da « [il] est » (intransitif) ;
- latin : homo, « homme », est au nominatif, comme lup-us, « loup », -us étant une désinence de nominatif et -um d'accusatif ; habet (transitif) se traduit « [il] a », est (intransitif) « [il] est ».
En français, le cas n'est pas marqué par la forme du constituant nominal (ni le sujet, ni l'objet), à la seule exception des pronoms.
ex : il = sujet | le = objet
Cette opposition particulière permet de classer les langues dans le cadre de la typologie linguistique.
Voir aussi
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