- Structure d'actance
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En linguistique, la structure d'actance d'une langue (dite parfois alignement syntaxique, alignement morphosyntaxique - par calque de la dénomination anglaise morphosyntactic alignement) désigne la façon dont sa grammaire organise les rapports dans la phrase entre les différents types de verbe et leurs principaux actants. Elle décrit en particulier la façon dont une langue distingue le sujet et l'objet d'un verbe transitif, par rapport à la façon dont elle marque le sujet d'un verbe intransitif. C'est un élément important de typologie des langues.
Sommaire
Principe
L'étude de la structure d'actance nécessite de différencier trois types d'actants :
- le sujet des verbes transitifs
- l'objet des verbes transitifs
- le sujet des verbes intransitifs
Les langues diffèrent selon la façon dont elles différencient ou regroupent ces actants en fonctions syntaxiques dotées de marques distinctives. Selon les situations, il peut s'agir de marques morphologiques (telles qu'une désinence casuelle) ou syntaxiques (telles que l'ordre des mots).
Langue accusative
Dans une langue accusative, ou plus précisément une langue à structure d'actance de type nominatif / accusatif, le sujet des verbes intransitifs et celui des verbes transitifs est marqué de la même façon, s'opposant globalement à l'objet d'un verbe intransitif. La terminologie provient des langues à déclinaison, où le sujet des verbes transitifs et intransitifs se met au cas nominatif, tandis que l'objet des verbes transitifs se met au cas accusatif.
Langue ergative
Dans une langue ergative, ou plus précisément une langue à structure d'actance de type absolutif / ergatif , le sujet des verbes intransitifs et l'objet des verbes transitifs sont marqués de la même façon, s'opposant globalement au sujet d'un verbe transitif. La terminologie provient des langues à déclinaison, où le sujet des verbes intransitifs et l'objet des verbes transitifs se mettent au cas absolutif, tandis que le sujet des verbes transitifs se met au cas ergatif.
Langue duale
Dans une langue duale ou active, ou plus précisément une langue à structure d'actance de type actif / inactif, le sujet des verbes intransitifs prend tantôt la marque que le sujet d'un verbe transitif, tantôt celle de l'objet d'un verbe transitif. Il y a alors deux sous-types possibles :
- le sous-type scindé, où le marquage du sujet des verbes intransitifs est défini à l'avance dans l'une ou l'autre direction, sans possibilité de choix. Autrement dit, certains verbes intransitifs prennent un sujet marqué comme celui d'un verbe transitif, tandis que d'autres verbes intransitifs prennent un sujet marqué comme l'objet d'un verbe transitif.
- le sous-type fluide, où le locuteur a une certaine latitude dans la façon de marquer le sujet d'un verbe intransitif. Selon les langues, elle peut tenir compte de diverses considérations : animéité du sujet, caractère volontaire ou non de l'action, etc.
Langue tripartite
Dans une langue tripartite, les trois actants ont des marques distinctes.
Fracture d'actance
Dans certaines langues, la structure d'actance n'est pas la même dans toutes les phrases, mais dépend d'un autre paramètre grammatical. On parle alors de fracture d'actance. Un cas assez courant est celui de langues de structure accusative dans certaines situations, mais ergatives dans d'autres : on parle alors plus spécifiquement d'ergativité scindée. Par exemple :
- en hindi (comme dans de nombreuses langues indo-iraniennes), il existe une fracture d'actance selon l'aspect : un verbe à l'aspect inaccompli entraîne une structure d'actance de type nominatif / accusatif, tandis qu'un verbe à l'aspect accompli entraîne une structure d'actance de type absolutif / ergatif, la structure d'actance est accusative lorsque le verbe est à l'aspect imperfectif
- en dyirbal, il existe une fracture d'actance selon la personne : la structure d'actance est de type nominatif / accusatif aux 1re et 2e personnes, mais de type absolutif / ergatif à la 3e personne.
Annexes
Notes et références
Bibliographie
- Gilbert Lazard, L'actance, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », 1994, 22 cm, 285 p. (ISBN 2-13-045775-4)
Articles connexes
Liens externes
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