- Entrevue de Plombières
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L’entrevue de Plombières est une entrevue diplomatique entre Napoléon III et Camille Benso, comte de Cavour, président du conseil du royaume de Piémont-Sardaigne, le 21 juillet 1858, dans la cité thermale de Plombières-les-Bains (Vosges).
Sommaire
Histoire
Six mois après l'attentat raté de Felice Orsini, Napoléon III se rallie à la cause italienne. La rencontre a pour objet de « causer de l'état de l'Italie ». Un accord secret est conclu entre les deux hommes et l'on prend la décision de signer un traité par lequel la France accorderait au royaume de Piémont-Sardaigne son assistance militaire en cas de conflit l'opposant à l'empire d'Autriche. En contrepartie, la France obtiendrait le comté de Nice et le duché de Savoie. Le Nord de l'Italie deviendrait ainsi un Royaume de la Haute Italie comprenant la Lombardie, la Vénétie et les Romagnes, sous l'égide de la Maison de Savoie. Le reste de l'Italie serait formé des États pontificaux et d'un royaume central. La confédération italienne naissante serait alors présidée par le pape Pie IX, avec le soutien de la France.
Ce traité secret d'alliance est ratifié à Turin le 26 janvier 1859. En avril de la même année la guerre est déclenchée après un ultimatum lancé par l'empire d'Autriche.
La teneur de cette entrevue à huis clos ne nous est connue que par l'intermédiaire des archives de Cavour.
Les interprétations officielles contestées de l'entrevue de Plombières
Étant donné qu'aucun tiers n'a assisté à l'entrevue de Plombières, deux versions de l'interprétation officielle, diamétralement opposées, s'affrontent : celle des historiens italiens selon laquelle Napoléon III voulait faire de l'ensemble de l'Italie un protectorat français[réf. nécessaire] (comme la France le fera ensuite en Afrique du Nord) et celle des manuels d'histoire français qui prétend que Napoléon III entretenait pour désir essentiel l'unité italienne, ne souhaitant obtenir en échange que le duché de Savoie et Nice[1].
Célébration
La ville de Plombières-les-Bains a célébré le 150e anniversaire de l'« Entrevue de Plombières » entre Napoléon III et le Comte de Cavour, dans le cadre de son « Année de l'Italie », le 19 juillet 2008. Des représentants de partis savoyards (Ligue savoisienne, Savoie Europe Liberté) et niçois, se sont opposés[2], aux côtés du Mouvement Franche-Comté, à ceux qui osent selon eux célébrer « publiquement, en France, une conspiration unissant un dictateur et son complice, pour fomenter conquêtes et massacres »[3].
Sources
Notes et références
- Politique italienne sous le second empire
- http://www.mfcomte.fr/index.php?post/2008/07/22/De-Plombieres-a-Solferino-puis-a-Sedan
- http://blog.regionleman.com/post/2008/06/27/Celebrer-la-conspiration-dun-dictateur%3A-la-France-a-la-memoire-courte P.-A. Bertoni, Un ultrasarkozyste chef « d'une camarilla bonapartiste » dans Le Faucigny, 10 juillet 2008,
Bibliographie
- Roland Conilleau, L'entrevue de Plombières, Presses universitaires de Nancy, 1991, 175 p.
- Geneviève Dardel, Et la Savoie devint française, Fayard, 1960.
- Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Le Messager, Horvath, 1982.
- Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France : les véritables dossiers secrets de l'annexion, La Fontaine de Siloé 1988 (éd. revue et augmentée en 1999, 2003).
Articles connexes
Catégories :- Formation territoriale de la France
- Histoire contemporaine de l'Italie
- Politique internationale française sous le Second Empire
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