- Affaire Morgentaler
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Henry Morgentaler
Pour les articles homonymes, voir Morgentaler (homonymie).Henry Morgentaler, C.M., M.D., LL.D. (h.c.) (19 mars 1923 à Łódź, Pologne - ) est un médecin canadien. Dans ce pays, il est surtout connu comme pratiquant l'avortement et activiste pro-choix de longue date.
Sommaire
Biographie
Morgentaler est un survivant de l'Holocauste. Après avoir survécu au camp de concentration d'Auschwitz, il accepte une bourse d'étude des Nations unies offerte aux survivants juifs. Il étudie alors la médecine en Allemagne.
Après ses études, il refuse d’aller en Israël pour cause politique. Lui et son épouse quittent l’Europe en 1950 et vont au Canada, où il pratique la médecine à Montréal. Il travaille comme médecin général pendant presque vingt ans, jusqu’à ce que ses opinions sur l’avortement créent des conflits avec les autres. Le 19 octobre 1967, il s’adresse à un comité du gouvernement du Canada et y énonce que les femmes enceintes ont le droit d'avoir des avortements sécuritaires.
En 1969, il abandonne la médecine familiale et commence ouvertement à pratiquer des avortements illégaux. Peu après 1970, il est arrêté à Québec après en avoir pratiqué un. En 1972, il se présente comme indépendant aux élections dans Saint-Denis, finissant quatrième avec 1 509 votes. Plus tard en 1973, il dit avoir pratiqué 5 000 avortements illégaux. Il est acquitté par un jury dans une affaire judiciaire, mais l’acquittement est renversé par cinq juges de la Cour d'appel du Québec en 1974. Il est emprisonné avant d’en appeler de la condamnation et d'être par la suite de nouveau acquitté.
Morgentaler est de nouveau accusé en 1983 en Ontario. Il est acquitté par un jury, mais le verdict est renversé par la Cour d'appel de l'Ontario. Le jugement est envoyé à la Cour suprême du Canada. Morgentaler est encore une fois acquitté. Cette fois-ci, la Cour suprême déclare inconstitutionnelle la loi sous laquelle il était accusé. Le jugement se nommera Morgentaler et al. c. Sa Majesté La Reine de 1988 (1 S.C.R. 30). Cette décision a supprimé toutes les restrictions règlementaires à l’avortement au Canada.
En 1992, une bombe explose à sa clinique de la rue Harbord à Toronto. Morgentaler n’est pas physiquement blessé. En 1993, il gagne une nouvelle cause devant la Cour suprême, R. c. Morgentaler (1993), cette fois contre la réglementation provinciale sur l’avortement.
Depuis le début du XXIe siècle, Morgentaler travaille pour ouvrir deux cliniques privées d’avortement dans l’Arctique canadien, afin que les femmes vivant là-bas n’aient pas à voyager de grande distance pour pouvoir se faire avorter.
Morgentaler ne pratique plus d'avortements depuis qu'il a subi un pontage coronarien en 2006 ; il estime avoir formé plus de 100 médecins aux avortements thérapeutiques et avoir effectué lui-même plus de 100 000 avortements au cours de sa carrière[1].
Le 1er juillet 2008, il est annoncé que Morgentaler sera récipiendaire de l'Ordre du Canada, ce qui suscita à nouveau la controverse[2]. En septembre 2008, l'archevêque de Montréal, le cardinal Jean-Claude Turcotte, a été «la première personnalité de haut rang à retourner son insigne à la gouverneure générale»[3] du Canada.
Distinctions
- 2008 - Membre de l'Ordre du Canada
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) La Clinique Morgentaler
- Les Archives de Radio-Canada sur Morgentaler
Notes
- ↑ Article du Journal de Montréal sur canoe.com
- ↑ Ordre du Canada
- ↑ [Le Soleil, 19 sept. 2008]
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