- Emergence de la Macedoine
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Émergence de la Macédoine
Sommaire
Philippe II et l'émergence de la puissance macédonienne
Le cadre géographique concerne la Macédoine. Ce pays a eu des frontières fluctuantes. Ce que l'on a appelé Macédoine correspond au Royaume de Macédoine, qui correspondait à 95 % des frontières actuelles. Le pays est fermé au sud par l'Olympe, à l'est par le Pinde, au Nord par des montagnes. Le cœur de la Macédoine est formé par la plaine de la Bottiée et celle de la Piérie, des plaines marécageuses mais fertiles. À l'est, se trouvent de hautes montagnes faites de plateaux montagneux, avec des royaumes qui seront peu à peu annexés à l'époque classique.
De façon générale, pour les Grecs qui vivent en cité, la Macédoine est un pays exotique, doté des neiges éternelles du mont Olympe ; un pays humide avec des sources d'eau pérennes ; c'est également un pays qui connaît l'élevage des vaches et des buffles ; qui ne connaît pas l'olivier. Il est, de plus, riche de ses forêts de chênes, de hêtres et de bouleaux, où les souverains macédoniens ont souvent chassé.
C'est une terre qui pour être exploitée nécessite des travaux. L'un de ces grands travaux était d'assécher les grandes plaines littorales. Le pays est riche en cuivre, en fer, en or et en argent. Dès le début du Ve siècle, la Macédoine est riche de l'or qu'elle extrait. La population macédonienne est une énigme pour les Grecs du sud : Les Athéniens considèrent les Macédoniens comme une population barbare, qui ne serait donc pas grecque.
Les Macédoniens étaient-ils des Grecs ? À ce sujet, les sources divergent. Pour certains oui, car il y a une communauté de langue, et pour d'autres non. Des inscriptions anciennes montrent un dialecte grec intermédiaire où les consonnes sourdes et les consonnes sonores se distinguaient mal. Alexandre n'hésitait pas à s'exprimer dans ce dialecte.
Ce royaume de Macédoine pose des questions. Au Ve siècle et au début du IVe siècle, il ne semble pas y avoir grand-chose à dire sur la Macédoine (région et souverain). Grâce à Xénophon, on entend parler de la Macédoine au début du IVe siècle: il affirme qu'à cette époque la Macédoine est « l'homme malade » du monde grec. À l'issue de la bataille de Chéronée (338), le royaume de Macédoine est la seule puissance du monde grec et ce dès 352.
Un royaume marqué par une forte instabilité
Des institutions politiques originales
Voir aussi les articles Royaume de Macédoine, Koinon des Macédoniens, Synedrion de Macédoine.
Ces institutions sont originales mais mal connues. On trouve dans les sources quelques allusions au sujet de Philippe II et d'Alexandre.
L'originalité politique est marquée par une institution centrale : le roi, avec la famille qui règne par succession par les mâles depuis 650 et jusqu'en 310, et qui prétend descendre d'Héraclès, de la famille des Téménides et par là de Zeus même.
Les Téménides ne sont pas une famille macédonienne. Ils se sont toujours prétendus d'origine argienne. Aucune autre famille ne peut revendiquer une telle parenté. Cette famille est révérée par les Macédoniens et est investie de fonctions religieuses. Elle n'est pas coupée de son peuple.
Le roi est élu par acclamation par l'assemblée des hommes en armes. Le premier rôle des souverains est de fournir plusieurs successeurs. Il est polygame, ce qui dérange quelque peu les Grecs du sud. Il choisit lui-même ses épouses. Il y a une cour macédonienne où il n'y a pas d'esclaves mais des pages, c'est-à-dire de jeunes Macédoniens envoyés en formation à la cour sur demande du roi et qui constituent l'entourage du roi. Un certain nombre de rois furent assassinés par des pages à la suite de complots. Le roi de Macédoine réside dans une capitale : Aigéai.
Le souverain a plusieurs fonctions. Il a tout d'abord des fonctions religieuses et il doit honorer la faveur des dieux. Il doit exercer les sacrifices aux dieux traditionnels et aux dieux qu'il s'est choisi. Philippe II avait choisi les dieux Olympiens. Il est le chef des armées et convoque à sa discrétion ses conseillers. Ses ordres sont exécutés à la lettre et il règne une forte discipline. Il peut exercer la justice militaire sauf les cas de haute trahison. De nombreux rois sont morts au combat et ils ont de nombreuses blessures.
Le roi est propriétaire de son territoire et de ses ressources. En temps de guerre, le souverain peut prendre les dépouilles du roi ennemi sans avoir à partager. Après leur mort, les souverains avaient droit à des funérailles grandioses et étaient enterrés dans des tumulus. On en a retrouvés sur le site contemporain de Vergina.
Le roi n'est pas seul pour gouverner. Il a un conseil, le Synedrion, composé des conseillers qu'il choisit lui-même parmi les membres des grandes familles. Alexandre le réunit notamment dans les cas de mutinerie, mais de façon plus générale pour toutes les prises de décision importantes. Ces conseillers servent au souverain de compagnons. Ils chassent avec lui et boivent avec lui lors des festins.
Il y a également l'assemblée des Macédoniens. C'est un corps politique qui, sur proposition du conseil, choisit et peut déposer un roi, qui juge les cas de hautes trahisons. Elle est toujours convoquée par le roi et tous ont le même droit à la parole que leur souverain. Le verdict est exprimé par acclamation. On trouve des proxènes macédoniens. La Macédoine est marquée par la guerre. En effet, ils sont en guerre permanente contre leurs voisins barbares. La personne royale y est prééminente, ainsi que la guerre et la chasse. Les grands dieux y sont Zeus, maître de l'Olympe et Héraclès.
Heurts et malheurs des Argéades
Les souverains de Macédoine ont eu affaire au Ve siècle à la tutelle perse. Le souverain de l'époque a dû prêter allégeance aux Perses pour conserver son royaume. Alexandre Ier suit l'armée de Xerxès. Xénophon dit que à Platée Alexandre aurait donné les plans de Xerxès aux Grecs.
La Macédoine étend sont territoire vers l'est en poursuivant les Perses dans leur déroute. À mesure qu'ils s'étendent, ils rencontrant à l'est les populations Thraces, au nord, les Péoniens et à l'ouest les Illyriens. Ils ont toujours du lutter. Au cours du Ve siècle, le problème se corse avec l'arrivée des Athéniens. Ces derniers veulent la Chalcidique et se heurtent aux Macédoniens qui ont aussi des vues sur ces cités littorales. Le bois de Macédoine est apprécié pour la construction des trières.
La Macédoine profite de la guerre du Péloponnèse pour éliminer Athènes de la cité d'Amphipolis et appelle Sparte pour lutter contre Athènes. Au total, les souverains macédoniens se tirent bien de la guerre du Péloponnèse et se débarrassent de la présence athénienne. En 413, arrive Archélaos et ce dernier n'a plus à lutter contre Athènes et il conclut un traité commercial avec les Athéniens. Il cherche à moderniser son royaume, à renforcer son organisation politique et militaire. Il intervient dans les affaires de la Thessalie et soumet des princes en Haute Macédoine. Euripide se réfugie à la cour d'Archélaos. Ce dernier est tué lors d'un complot. Entre 399 et 393, s'installe une période d'instabilité.
Amyntas III règne de 393 à 370. Il passe son temps à lutter contre les populations barbares voisines de son royaume. Il surmonte tout d'abord l'invasion illyrienne. Il se bat ensuite contre des cités grecques de Chalcidique, qui se sont formées en confédérations autour d'Olynthe. Les Olynthiens, après avoir négocié avec le souverain macédonien, cherchent à s'emparer d'une bonne partie du royaume de Macédoine. Amyntas III ne doit son salut qu'à l'arrivée de Sparte qui intervient contre Olynthe et demande la dissolution de la confédération. Amyntas III cherche à se rapprocher des Athéniens et des Thébains à la fin de son règne. À sa mort en 370 – 369 il a réussi à conserver son royaume sain et sauf mais n'a pu tenir compte d'innovations militaires. Une nouvelle période d'instabilité s'ouvre avec des souverains éphémères. En 359, une nouvelle invasion est orchestrée par les Illyriens. En 359, le royaume est au bord du désastre quand arrive Philippe II.
L'arrivée au pouvoir de Philippe II
Il est né en 383 et a été otage durant trois ans à Thèbes entre 368 et 365. Il a pu alors observer l'une des meilleures armées du moment. En 360, il est nommé régent et censé occuper le trône pour l'un de ses neveu. Très rapidement il est vainqueur et l'armée, qui se confond avec l'assemblée des citoyens, le choisi comme roi. À son arrivée au pouvoir, il doit lutter contre les Illyriens qui occupent le nord du royaume, les Thraces, les Athéniens et les Péoniens.
Il joue principalement sur le terrain diplomatique. Il montre ses compétences en gagnant du temps avec les Péoniens. Pendant ce temps, il s'attaque aux Athéniens. En 359, il conclut une paix avec Athènes qui lui laisse les mains libres. Il s'attaque ensuite aux Illyriens et l'emporte en combinant infanterie et cavalerie sur le champ de bataille. Il clôt en 358 une période d'abaissement. Les Macédoniens ont alors des comptes à régler. Tout d'abord avec les Thébains, ensuite avec les Thraces, les Olynthiens et enfin avec les Athéniens. Philippe II se donne des moyens et réforme son instrument militaire.
Les réformes de l'armée
Voir aussi l'article Armée macédonienne.
C'est grâce à elles que la Macédoine devient la puissance dominante. On sait peu de choses sur l'armée de Philippe II. On sait qu'en 338, il a pu lever 10 000 fantassins. À partir de 358, il organise la cavalerie et l'infanterie.
La cavalerie
Il a accru sa cavalerie. En 358, il pouvait mobiliser 600 cavaliers. Vers 340, il peut en mobiliser 800. En 334, Alexandre le Grand peut en mobiliser plus de 2000.
La cavalerie fut accrue au fur et à mesure de l'extension du royaume. Elle est organisée sous forme d'escadrons, avec un corps d'élite formé par les compagnons du roi. L'équipement n'est pas original. La cavalerie légère macédonienne est dotée d'une longue lance, la Sarisse. Ce n'est pas une arme grecque mais une arme empruntée à des populations balkaniques. Elle permet de lutter efficacement contre l'infanterie lourde. Philippe II fait adopter une formation triangulaire qui accroît l'efficacité de la cavalerie face à l'infanterie lourde.
La phalange
Il fait sa réforme sur le modèle Thébains, qui possède des phalanges sur 10 à 12 rangées. Il lui donne en plus une profondeur jamais atteinte avec 16 rangées. Par ailleurs, cette phalange manquait de force car elle manquait d'arme. Chaque hoplite devait se payer sa propre panoplie. Philippe se rend compte que ses hommes ne pouvaient pas se le payer et il leur fournit la panoplie. C'est une véritable innovation par rapport à ce qui se fait dans le monde grec.
Les armes de l'hoplite macédonien ne sont pas les mêmes que celles des autres hoplites grecs. Philippe s'est rendu compte que le problème fondamental est celui de la mobilité. C'est pourquoi ses hoplites ont un casque et un bouclier mais pas de cuirasse. De plus, il les dote d'une sarisse.
L'infanterie légère joue un rôle décisif. Il peut faire appel à des troupes alliées ou à des mercenaires, mais il en a moins besoin et ils n'ont jamais constitué une partie importante de l'armée macédonienne, excepté en 336, où Philippe expédie 10 000 mercenaires en Asie alors qu'il voulait s'attaquer à l'empire Perse.
La guerre de siège
Philippe prépare son armée à la guerre de siège. Il a utilisés ses armes de siège lors de celui de Byzance en 340. Il est connu pour s'être servi de la catapulte accompagnée d'une force d'élite entraînée comportant des charpentiers, des ingénieurs et des tireurs. C'est un corps de petite taille, efficace, mais qu'il emploie peu car il réalise peu de sièges, et même devant Byzance il négocie. Alexandre en hérita.
Au total, il ne faut pas surestimer ces réformes même si les sources insistent sur ce point. Il comble un retard technique et n'apporte pas grand-chose de plus à part la sarisse.
L'expansion macédonienne
En Thessalie et en Thrace
La Thessalie est l'une des régions agricoles les plus riches du monde grec. La confédération Thessalienne fut toujours instable et déchirée. Elle est donc un champ privilégié pour les intrigues des uns et des autres. Les Macédoniens ont essayés, sans y parvenir, de jouer un rôle décisif dans cette ligue. Philippe II de Macédoine réussi à intervenir en Thessalie grâce à l'appel de la cité de Larissa, ce qui lui permet de reprendre le combat contre Phérès.
Il change de théâtre d'opération et entame des opérations en Thrace, puis, dans les années 360, il s'attaque aux cités grecques proches de son royaume. Il promet aux Athéniens qu'il laissera Amphipolis s'ils n'interviennent pas. Cependant, il garde la cité. Il s'empare de cité littorale, comme par exemple en 355 la cité de Mothonée tandis qu'Athènes n'intervient pas. À partir de 352 se déclenche la troisième guerre sacrée au sein de l'amphictionie Pyléo Delphique, qui concerne les Phocidiens. Philippe II décide d'intervenir avec les Thessaliens et d'entrer en lutte contre les Phocidiens. À partir de 352, il intervient à la tête des Thessaliens puisqu'il a été nommé archonte à vie de la confédération thessalienne.
Il réussit à percer jusqu'en Grèce continentale. Il est de plus en mesure, en tant que chef de la confédération Thessalienne de se mêler des affaires de Delphes et de l'amphictionie. Un certain nombre de chefs, comme Démosthène, s'inquiètent de cette nouvelle puissance mais ils décident de ne rien faire, d'une part parce que les Phocidiens sont leurs alliés et d'autre part, ils ont changé de politique en renonçant à l'hégémonie. Ainsi, sous Eubule, ils se consacrent au développement économique de la cité. Les Athéniens laissent ainsi Philippe prospérer. Ce dernier s'enrichi en Thessalie, s'emparant des deux sources de revenus de la Thessalie avec les taxes des cités et le tribut levé par les Thessaliens sur les cités voisines.
Cette situation acquise permet à Philippe de se retourner vers les Olynthiens.
La prise d'Olynthe
Au début de la confédération Chalcidienne, Olynthe avait pris tout le territoire Macédonien. À l'origine, Olynthe était une alliée de Philippe et ennemi d'Athènes. Ce qui s'est passé en Thessalie et les interventions répétées de Philippe pousse les Olynthiens à se rapprocher des Athéniens en 352. En représailles, Philippe décide de piller le territoire chalcidien. Cela est sans lendemain. À l'été 349, il décide de se retourner contre les Olynthiens et exige que ceux-ci lui livre un certain nombre d'otages et de réfugiés macédoniens. Les Olynthiens refusent. La guerre ouverte est alors engagée. Les Olynthiens décident alors de faire appel aux Athéniens et Démosthène déploie tous ses talents d'éloquence pour faire envoyer un corps expéditionnaire. Mais les Athéniens ne sont pas prêts et Philippe agit et arrive enfin à s'emparer d'Olynthe. Pendant ce temps, les Athéniens arrivent et rendent compte que la cité a été rasée. La cité a été prise rapidement car elle fut prise par trahison. Des Olynthiens étaient des partisans de Philippe. Ainsi, c'est le corps de cavalerie qui livra l'entrée de la ville. On constate ici le lien entre guerre et guerre civile. Philippe décide de détruire Olynthe mais il aurait pu l'épargner et lui imposer une indemnité de guerre. Il veut terrifier et veut faire d'Olynthe un exemple. Cela le met en bonne position vis-à-vis des Athéniens. Il négocie avec eux car il veut continuer à agir en Thrace. À ce moment-là, les Athéniens ont le choix entre deux politiques. Soit l'alliance, soit la ligue panhellénique contre les Macédoniens.
Les ambiguïtés de la paix de 346
Philippe a été vainqueur et peut intervenir en Thrace mais Athènes veut garder le contrôle des détroits. Philippe veut une paix avec Athènes car il veut s'étendre en Thrace.
En 346, les Athéniens envoient dix ambassadeurs pour négocier avec Philippe, mais ce dernier propose une paix précise avec des conditions spécifiques. Ainsi, chaque parti doit reconnaître pour définitif les gains de l'autre (telle que la cité d'Amphipolis). Philippe exige une alliance sans limitation dans le temps. Il exige également une alliance défensive négociée entre puissance. La paix devra lier les alliés des deux partis. Enfin, il y aura une clause concernant la sécurité des mers.
C'est une proposition qui lie les Athéniens aux Macédoniens et qui les forceraient à accepter toutes les pertes subies depuis 360. Les ambassadeurs athéniens sont tentés par cette paix mais ils n'ont pas le pouvoir de décider, et le texte doit être ratifié par l'assemblée du peuple.
Il s'agit d'une paix délicate. Les Athéniens doivent se séparer des Phocidiens, qui sont à l'origine de la troisième guerre sacrée. En 370, ils se sont emparés du sanctuaire de Delphes ce qui provoqua la guerre de Dix Ans, une guerre conclue en 346 grâce à une victoire de Philippe.
Philocrate, un ambassadeur athénien propose d'accepter la paix et de laisser les Phocidiens à leur sort. Les Athéniens acceptent les propositions de paix de Philippe. Ils prêtent serment ainsi que les alliés, exceptés les Phocidiens qui en sont exclus. Philippe n'est jamais au bon endroit au bon moment et il ne prête lui-même serment qu'à l'occasion de son passage en Grèce centrale avec son armée.
Démosthène fait échouer cette paix. Philippe décide alors de s'allier aux Thébains et de s'attaquer aux Phocidiens. Par cette victoire, il obtient les deux sièges qu'occupaient les Phocidiens au sein de l'amphictionie. Après ces renversements d'alliances, Philippe a réussi en 348 à aller là où aucun souverain macédonien n'était allé, c'est-à-dire la Grèce centrale. De plus, il obtient deux sièges à l'amphictionie.
Bilan
Entre 350 et 346, la Macédoine s'est relevée et est devenue une puissance du monde grec. Les grandes cités se sont épuisées. Philippe a une armée propre et mise à niveau. Son succès se justifie par le fait qu'il dirige un royaume, qui est une entité différente et plus gérable que la cité. Il fait une guerre sur tous les théâtres d'opérations. Il passe de la Thessalie à la Thrace sans problème. Il emploie la diplomatie. C'est un habile tacticien et un habile diplomate. Il dispose de soutiens et de complicités parmi les ennemis qu'il attaque. Un certain nombre de gens pensent que le salut vient de Philippe. Ainsi, il a trouvé des soutiens en Thessalie. En effet, en 348, il ne s'est pas emparé d'Olynthe par la force mais par une trahison des cavaliers de la cité. Pour certains, Philippe pourrait unir les Grecs dans la lutte contre les Perses.
Démosthène et les autres hommes politiques sont désarmés. Leur réaction est lente et tardive. En 340 – 338, Démosthène peut appliquer son programme politique. Ainsi, il trouve un certain nombre d'alliés et noue une alliance avec les Thébains. Mais ses succès politiques ne suffisent pas et les Athéniens sont battus dans l'une des rares batailles hoplitique du IVe siècle, celle de Chéronée en 338. Cependant, les Athéniens ne se considéraient pas en plein déclin. Athènes se relève très bien de Chéronée.
Lycurgue est à la tête de la cité entre 336 et 334. Il dirige à la place de Démosthène. Il s'occupe des finances publiques et sous cette direction, les Athéniens montrent un regain d'énergie. Chéronée a stimulé l'énergie des Athéniens. Lycurgue est connu car il a laissé des discours. L'un d'entre eux concerne la restauration financière de la cité. On y apprend que le revenu annuel de la cité est de 1 200 talents. Ce revenu se justifie par l'ouverture de nouvelles mines. De plus, il réalise des économies en supprimant entre autres la caisse du theorikôn, c'est-à-dire la caisse destinée aux indemnités de spectacle.
Par ailleurs, il a fait restaurer les murs d'enceinte de la cité et le Pirée. Il s'est occupé de la flotte de guerre et a accru cette flotte. Il est l'inspirateur d'une réorganisation d'une institution : l'éphébie, qui devient quelque chose de nouveau, à savoir un service militaire de deux ans où les Athéniens apprennent à connaître le territoire de la cité et le maniement des armes hoplitiques, des arcs et des armes de sièges. On compte 1 000 citoyens par éphébie. Cela représente une dépense de 40 talents pour la cité en rémunération. La cité leur fourni leur équipement militaire. Les citoyens bénéficient donc d'une meilleure formation à la guerre.
Il fait construire un stade à Athènes en 330 et fait restaurer le sanctuaire de Déméter à Éleusis et celui d'Amphiaraios à Oropos qui fut cédé aux Athéniens en 335. Enfin, il procède à une restauration morale de la cité avec une série de procès qui concernent les mauvais citoyens. Ainsi, il a rédigé et prononcé un plaidoyer Contre Léocrate. Ce fut un procès intenté par lui contre Léocrate, au titre de trahison. Léocrate, à l'annonce de la défaite de Chéronée, a fui avec femme et enfants et s'est réfugié à Rhodes, y répand de fausses nouvelles et s'installe finalement à Mégare. Après quelques années, en 330, il décide de rentrer à Athènes et de s'y faire discret. Il est repéré et traduit en justice. L'issue du procès nous est inconnue.
Athènes reste une puissance de premier ordre dans le nouveau monde organisé par Alexandre le Grand.
Voir aussi
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