Démétrios de Phalère

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Démétrios de Phalère (en grec ancien Δημήτριος Φαληρεoς / Dêmêtrios Phalêreos), né en 350 av. J.-C. mort en 282 av. J.-C.), orateur athénien et homme d'État, élève d'Aristote et ami de Théophraste.

Vie

Né à Phalère, en Attique, il était, d'après ses détracteurs, le fils d'un esclave de Timothée et de Conon, mais il est plus probable qu'il appartenait aux populations aisées d'Athènes dont les fils faisaient partie de cette jeunesse aisée qui suivait les leçons des philosophes pour se cultiver, mais aussi pour faire son apprentissage de la vie politique à laquelle elle était vouée : protecteur et ami de Théophraste son maître, il se fit bientôt connaître pour ses talents d'orateur, et dut fuir Athènes quand Antipatros l'envahit après la mort d'Alexandre le Grand. Athènes, en plein renouveau démocratique en -318, le condamna à mort pour ses convictions pro-macédoniennes. Gouverneur d'Athènes sous Cassandre (317–307 av. J.-C.), il fut très populaire. En philosophe péripatéticien, ses mesures portent clairement la marque de l'enseignement de l'école d'Aristote, qui l'avait nommé curateur de ses possessions ; les liturgies seront abolies sous Démétrios de Phalère. Athénée note qu'il vivait dans le luxe. Diogène Laërce^[1] rapporte que Démétrios a eu une concubine du nom de Lamia, une Athénienne de haute naissance, alors qu'il prescrivait l'austérité à ses concitoyens. Sous son gouvernement, Athènes connut une certaine prospérité et une certaine stabilité, la politique extérieure d'Athènes étant subordonnée à celle de Cassandre. Le premier recueil de Fables est dû à Démétrios de Phalère vers 325 av. J.-C. : ce recueil, que connaissait La Fontaine, comprenait 127 fables ; l'original est perdu.

Exilé à Alexandrie après la prise d'Athènes par Démétrios I^er Poliorcète en 307, il fonda, dit-on, la bibliothèque et le Mouseîon avec le soutien de Ptolémée I^er. Il est selon la lettre d'Aristée à l'initiative de la Septante auprès de Ptolémée II. Il voulut persuader ce dernier de choisir comme héritier un fils de son premier lit (probablement Ptolémée Kéraunos). Néanmoins, le pharaon choisit finalement le futur Ptolémée II Philadelphe, qui l'exila en Haute-Égypte.

Les harangues et les histoires qu'il avait composées ne nous sont pas parvenues. Il nous reste sous son nom un Traité de l'élocution [Du Style], dont il n'est cependant pas l'auteur. Ce livre fut publié pour la première fois sans nom d'éditeur scientifique ni d'imprimeur en 1542 par Piero Vettori chez les Giunti de Florence. Vettori le réédita en 1552 puis à nouveau en 1562, accompagné d'une traduction et d'un commentaire. L'humaniste florentin fixa le découpage en paragraphes de l'œuvre, conservé depuis. Ce traité, très lu au XVI^e siècle, paraît être l'œuvre de Démétrios d'Alexandrie, grammairien. Un autre traité, plus tardif, lui a encore été attribué sur les Types épistolaires. On lui connait un traité Sur la vieillesse

Bibliographie

Fragments

• F. Wehrli, Die Schule des Aristoteles, t. IV : Demetrios von Phaleron, Bâle et Stuttgart, 2° éd. 1968.
• Fortenbaugh, W., Schütrumpf, E., (1999), Demetrius of Phalerum: Text Translation and Discussion. Transaction Publishers. ISBN 0-7658-0017-9
• Philalete.net

Éditions modernes

• Du style, éd. P. Chiron, Paris, Les Belles Lettres, 1993 (Collection des universités de France, série grecque).
• Types épistolaires dans P.-L. Malosse, Lettres pour toutes circonstances, Paris, Les Belles Lettres, 2004 (traduction commentée seulement).

Études

• P. Chiron, « Introduction », dans l'édition de 1993 Du style.
• Raphaële Mouren, « Le photocopillage au temps de l’imprimerie artisanale : Piero Vettori, Bernardo Giunti et le traité Du style », dans F. Barbier, dir., Le Berceau du livre : autour des incunables. Études et essais offerts au professeur Pierre Aquilon par ses élèves, ses collègues et ses amis, Revue française d’histoire du livre, 118-121, 2003, p. 409-420

Notes et références

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