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Démographie de la Russie
La population de la Russie s'établit à 143,4 millions d'habitants, avec un fort taux d'urbanisation (73 % de la population).
Les grandes villes russes sont aussi celles qui reçoivent le plus de subventions de l'État fédéral. Il existe 12 villes avec plus d'un million d'habitants en Russie; d'ouest en est : Saint-Pétersbourg, Moscou, Rostov-sur-le-Don, Nijni Novgorod, Volgograd, Samara, Oufa, Kazan, Perm, Iekaterinbourg, Tcheliabinsk et Novosibirsk.
Sommaire
Déclin démographique
La Russie voit sa population baisser continuellement depuis 1992, en raison d'une faible natalité et d'une forte mortalité. L'espérance de vie des hommes atteint ainsi aujourd'hui 58,8 ans[1], chiffre bien plus bas que celui atteint par les autres pays developpés. La Russie compte 13 millions d'handicapés, presque 9 % de la population [réf. nécessaire], ce qui représente une très lourde charge pour le budget fédéral.
D'après une étude menée récemment par un spécialiste de gynécologie de l’Académie des sciences de Russie, Vladimir Koulakov [réf. nécessaire] (étude fortement contestée par ses pairs [réf. nécessaire]), la Russie perd chaque année 700 000 habitants. Avec une natalité de 10,4 ‰ et une mortalité de 16 ‰, la Russie fait face à un « fossé démographique ». M. Koulakov met en cause les conditions économiques, qui n’incitent pas les jeunes couples à procréer, et note le fait que, selon lui, sur 39,1 millions de femmes en âge de procréer, 6 millions sont stériles, en partie à cause de la multiplication des avortements sous le régime soviétique (l’avortement a été légalisé en URSS dès 1921[2], mais ce droit fut supendu en théorie quelques années (1936-1955)[3] ; depuis la fin de l'URSS, le nombre d'avortements a fortement diminué[réf. nécessaire]). Le niveau de vie augmente chaque année et la croissance économique de la Russie est bien supérieure à celle des pays occidentaux.La Russie se mobilise autour de la dépopulation et devrait adopter une politique favorisant la démographie par la protection de la santé. La natalité annuelle est d'environ 1,4 million de personnes [réf. nécessaire], mais d'après un député russe [Qui ?], près de 2,3 millions de personnes meurent tous les ans en Russie [réf. nécessaire]. Ces chiffres sont cependant faussés [réf. nécessaire], puisque l'état-civil russe n'enregistre que les naissances des citoyens russes, contre les décès de tous les habitants (même ceux qui ne possèdent pas la nationalité russe), ce qui provoque un écart de 38 % à 42 % avec un mode de calcul cohérent. L'immigration réduit au maximum de 15 % cette décrue.
Dans son discours au Conseil de la Fédération en mai 2006 [réf. nécessaire], le président Vladimir Poutine a confirmé la mise en place d'une politique nataliste. Cette politique permettrait notamment aux mères de bénéficier d'une « prime de maternité » conséquente (250 000 roubles, soit 7 350 €, pour la naissance d'un second enfant et 300 000 roubles (8 825 €) pour le troisième). De plus, depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d'un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité », et à la sage-femme de bénéficier d'une « prime d'assistance » de 10 000 roubles (294 €) pour chaque enfant né dans son service.
Depuis 2006, une stabilisation puis une remontée du taux de natalité s'observe, résultat tant de l'amélioration du niveau de vie (le PIB, divisé par deux entre 1990 et 1998, a retrouvé son niveau de 1990 en 2006) que des politiques natalistes du gouvernement et de la structure des âges du pays, les enfants nés avant le déclin démographique de 1990 étant maintenant en âge de procréer.
Mortalité
Mortalité en Russie Taux brut de mortalité 16,06 ‰ Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes10,56 ‰
12,08 ‰
8,94 ‰Espérance de vie à la naissance (population totale)
- Hommes
- Femmes66,03 ans
59,33 ans
73,14 ansSource: The World Factbook, CIA[4]
L'espérance de vie plus faible qu'en Europe occidentale et en Amérique du Nord s'explique par divers facteurs : l'alcoolisme, des équipements de santé déficient, une production de médicaments insuffisante, une dégradation du niveau de vie[5]. La Russie a connu, pendant la période de transition économique, marquée par la « thérapie de choc », un bouleversement social qui s'est traduit par quatre fois plus de morts violentes que les Etats-Unis à la même période[5] : en effet, elle se classait alors au deuxième rang mondial pour les homicides (28,4 pour 100 000 habitants en 2000)[6]) et troisième pour les suicides (38,4 pour 100 000 habitants en 2002)[7]. L'arrivée, plus tardive qu'à l'ouest, de certaines épidémies comme le SIDA explique aussi la situation : à la fin de 2005, la Russie enregistrait près de 350 000 infections au VIH[8].Une étude du Lancet (2009) établit une corrélation entre la brutalité de la transition (privatisations rapides et massives, augmentation corrélative du chômage) et l'augmentation de la mortalité. En effet, à partir de 1992, la Russie privatisa massivement, la thérapie de choc étant mise en œuvre de façon complète à partir de 1994: à cette époque, plus de 50% du secteur public (112 625 entreprises d'Etat) avaient été privatisées [9].
Dans un contexte de privatisations hâtives et d'inflation persistante, la transition s'est d'abord traduite par une quasi-division par deux du produit intérieur brut, ce qui a fait naître des controverses sur le rôle joué par le Fonds Monétaire International (FMI) [10]. Le chômage, qui s'élevait à moins de 0,1% de la population active au début des années 1990, avait grimpé à 0,8% en 1992 et jusqu'à 7,5% en 1994 [9], quatre fois plus vite qu'en Biélorussie (0,5% en 1992 et 2,1% en 1994), qui a adopté une méthode plus graduelle de libéralisation [9]. Dans le même temps, souligne cette étude comparative entre pays post-communistes du Lancet (2009), le taux de mortalité augmenta quatre fois plus vite en Russie qu'en Biélorussie [9]. L'étude constate une corrélation entre les privatisations massives et rapides et l'augmentation du chômage, et entre celle-ci et l'augmentation des taux de mortalité [9]. Elle attribue ainsi une augmentation de plus de 18% de la mortalité en Russie attribuable aux privatisations massives (et au chômage conséquent, menant entre autres à un accès difficile aux soins, à l'augmentation de l'alcoolisme et de comportements alcooliques dangereux - ingestion de substances toxiques -, etc. [9]); tandis qu'en Biélorussie, l'augmentation du taux de mortalité attribuable aux privatisations, plus progressives, aurait été de 7,7% [9]. L'étude avance en outre le rôle important du capital social (appartenance à une association, un syndicat, une Eglise, une organisation politique ou sportive, etc.) pour la santé, ce qui expliquerait notamment l'impact beaucoup moins grand de la thérapie de choc en République tchèque sur la santé publique qu'en Russie [9]. Enfin, l'étude observe que « la stratégie de privatisation, et en particulier de rapides privatisations de masse, modifiait l'effet des privatisation sur les taux de mortalité » [9].
Migration et composition culturelle
Migration et composition
culturelle en RussieTaux de migration nette 0,28 ‰ Composition ethnique
- Russes
- Tatars
- Ukrainiens
- Bashkirs
- Tchouvaches
- Autres ou non-spécifiés
79,8%
3,8%
2,0%
1,2%
1,1%
12,1%Religions
- Église orthodoxe russe
- Islam
- Autres chrétiens
15-20 %
10-15 %
2 %Composition linguistique
- Russe
- Beaucoup de langues minoritairesSource: The World Factbook, CIA[4] La Russie est le deuxième pays au monde qui accueille le plus grand nombre d’immigrés (après les États-Unis). En 2008, la Russie comptait quelque 10 millions d’immigrés[11].
Selon les experts, la réalisation de la doctrine démographique proposée par la Douma (chambre basse du parlement russe), qui vise à réduire la mortalité et à encourager les jeunes ménages, permettrait de relever la population à 200 millions d'habitants d'ici 2050 (elle était de 143 millions en 2005). Moscou souhaite restreindre le nombre d'immigrés des pays de la CEI à six millions contre onze millions actuellement.
Structure de la population
Structure de la population en Russie Population 140041247 habitants Densité de la population 8,4 hab./km² Taux de croissance de la population -0,467 % Âge médian (population totale)
- Hommes
- Femmes38,4 ans
35,2 ans
41,6 ansStructure par âge
- 0-14 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus
14,8 %
71,5 %
13,7 %Rapport de masculinité (population totale)
- À la naissance
- Moins de 15 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus0,86 homme/femme
1,06 homme/femme
1,05 homme/femme
0,92 homme/femme
0,44 homme/femmePart de la population urbaine 73 % Sources: The World Factbook, CIA[4] ; ONU ; FAO Natalité
Natalité en Russie Taux brut de natalité 11,1 ‰ Indice synthétique de fécondité 1,41 enfant(s)/femme Source: The World Factbook, CIA[4] Autres indicateurs sociaux
Autres indicateurs sociaux
en RussieTaux d'alphabétisation (population totale)
- Hommes
- Femmes99,4 %
99,7 %
99,2 %Nombre moyen d'années passées à l'école 14 ans Taux de séropositivité au VIH/SIDA
(chez les adultes)1,1 % Taux d'accès à l'eau potable 99 % Taux de chômage 6,2 % Sources: The World Factbook, CIA[4] Notes et références
- ↑ Économie et statistique no 383-384-385, INSEE, 2005
- ↑ Population: Marx, Lenin, and Their Followers, Encyclopedia Brittanica entry
- ↑ Abortion Policies: A Global Review (United Nations 2001), p 151 : “In its decree of 23 November 1955, the government of the former USSR repealed the general prohibition on the performance of abortions contained in the 1936 Decree.”
- ↑ a , b , c , d et e (en)The World Factbook, « Russia », 2009, CIA. Consulté le 4.7.2009
- ↑ a et b Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Paris, Collection U, Armand Colin, 2004, 3e édition mise à jour, (ISBN 2200266871), p.61
- ↑ (fr) Les morts violentes dans le monde, dans le numéro 395 de novembre 2003 de la publication Population et Société de l'Ined [pdf]
- ↑ Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Paris, Collection U, Armand Colin, 2004, 3e édition mise à jour, (ISBN 2200266871), p.62
- ↑ "L’épidémie de SIDA dans le monde", dans le Rapport sur l’épidémie mondiale de SIDA 2006, page 9 et page 37, [lire en ligne], consulté le=23-12-2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i David Stuckler, Lawrence King, Martin McKee, « Mass privatisation and the post-communist mortality crisis: a cross-national analysis », The Lancet, 2009; 373: 399–407 (Published Online; January 15, 2009; DOI:10.1016/S0140-6736(09)60005-2. Compte-rendu dans The Financial Times: Andrew Jack, Soviet sell-offs led to deaths, says study, 15 janvier 2009.
- ↑ Joseph Stiglitz, La grande désillusion, 2002
- ↑ Marie Jégo, « Les immigrés en Russie, victimes expiatoires de la crise », dans Le Monde du 14-12-2008, [lire en ligne], mis en ligne le 13 décembre 2008.
Annexes
Liens externes
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