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Délit d'opinion
Le délit d'opinion est la version laïque du blasphème. Comme son cousin religieux, il nécessite l'existence d'une doctrine et d'un pouvoir décidé à faire valoir celle-ci et celle-ci seule au titre de pensée unique.
Le pouvoir (détenteur de la doctrine ou de la pensée autorisée) peut agir en amont de l'opinion par la propagande qui popularise la doctrine officielle comme étant la seule valable. Dans la propagande, toute autre opinion que la vérité officielle est déclarée comme dangereuse pour le bien de l'humanité, pour le but commun de la société qui promeut l'idée contraire ; l'opinion délictueuse est contre-productive. Dans les totalitarismes, l'opinion dissidente constitue un crime contre le peuple.
Le pouvoir et ses moyens de pression
- en Égypte, un récent procès de partisans de la démocratie à l'occidentale les a vu inculper d'homosexualité, un délit qui marche bien dans les pays arabo-musulmans et grâce auquel les inculpés ne risquent pas de rencontrer la sympathie de l'opinion publique.
Une autre forme d'intoxication de l'opinion contre la dissidence consiste à diffuser des mensonges sur l'ennemi selon l'expression heureuse de René Girard.
On peut aussi créer une police des consciences, qu'on la nomme commissaire politique ou inquisition, son travail est le même : obtenir du dissident qu'il s'accuse lui-même, obtenir dénonciation ou délation de la part de ses détracteurs. Les deux institutions ont pour objet que le peuple pense bien d'où le nom de bien-pensant décerné à ceux qui sont dans la ligne du parti. Cette action limite la liberté de penser en amont comme en aval. Il en est du dissident comme de l'hérétique : s'il n'est pas dénoncé, c'est un citoyen sans histoire.
On peut aussi discréditer l'opinion dissidente en associant tout partisan de celle-ci à une idéologie honnie, c'est ce qu'on appelle la diabolisation. C'est une déclinaison de la propagande.
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