Dédé Fortin

André Fortin
André Fortin en concert au Festival d'été international de Québec en 1999.
Alias	Dédé Fortin
Naissance	17 novembre 1962 Saint-Thomas-Didyme, Québec, Canada
Décès	8 mai 2000 (à 37 ans) Montréal, Québec, Canada
Profession(s)	Auteur-compositeur-interprète Réalisateur
Genre(s)	Swing, reggae, rock, jazz, blues, musiques du monde...[1]
Instrument(s)	Guitare Chant Batterie
Années actives	1986 à 2000
Label(s)	BMG Musicomptoir
Site Web	Site officiel des Colocs
Entourage	Les Colocs Richard Petit Mara Tremblay

André Fortin (né le 17 novembre 1962 à Saint-Thomas-Didyme, au Québec, et mort le 8 mai 2000 à Montréal), également surnommé Dédé Fortin, était un auteur-compositeur-interprète, chanteur et multi-instrumentiste québécois. Il est reconnu en tant que membre fondateur et meneur du groupe musical Les Colocs de 1990 et 2000, entre autres collaborations avec d’autres artistes. Il a été très influent dans l’histoire de la musique québécoise des années 1990 et reste une source d’influence majeure pour les musiciens des années 2000^[2].

Sommaire 1 Biographie 1.1 Premières années 1.2 Vie musicale 1.3 Suicide 2 Héritage et hommages 3 Discographie 4 Notes et références 5 Annexes 5.1 Articles connexes 5.2 Liens externes 5.3 Bibliographie

Biographie

Premières années

André Fortin naît dans une ferme de Saint-Thomas-Didyme au Lac-Saint-Jean le 17 novembre 1962. Il est le dixième d’une famille de onze enfants, et il passe son adolescence dans la municipalité dans le village voisin de Normandin. Une des rues du village, la rue Saint-Cyrille, lui inspirera plus tard la chanson La rue principale, qui figure sur le premier album des Colocs.

Il déménage à Montréal au début des années 1980, dans l’appartement 2116 du boulevard Saint-Laurent, qui devient le centre de sa création artistique. Après avoir étudié au Cégep du Vieux Montréal et à l'Université de Montréal en cinéma — où il rencontre Éric Henry, avec lequel se noue une solide amitié —, il travaille comme monteur au réseau TQS, notamment pour les émissions Surprise sur prise et 100 Limites.

Vie musicale

Eric Henry, afin « de pas perdre la main musicalement parlant » forme, avec son colocataire Fred Roverselli, le groupe « les Sneakers » dans lequel Dédé joue à la batterie. Le groupe fait dans le genre « rockabilly »… pas évident pour l’époque car le rock et l’anglais tiennent le haut du pavé. Cependant, pour Dédé, faire une « toune » c’est raconter une histoire… en français.

Il fonde Les Colocs en 1990, lorsqu'il déménage au troisième étage du 2116, avec Louis Léger, Marc Déry, Jimmy Bourgouin, Yves Desrosiers et Patrick Esposito di Napoli, un immigrant français. Lors du premier concert du groupe, Dédé est accompagné de Louis Léger à la guitare, Marc Déry, Jimmy Bourgoing à la batterie, Patrick di Esposito Napoli à l'harmonica et Guy Lapointe. Par la suite, Louis Léger, Marc Déry, Yves Desrosiers et Guy Lapointe quittent le groupe alors que Mike Sawatzky, un Amérindien Cri de la Saskatchewan, se joint au groupe en tant que guitariste et Serge Robert (Mononc' Serge) s'amène à la basse. C'est cette formation qui participera au Festival International de Rock de Montréal et au Festival de la Chanson de Granby en 1991. En 1992, Les Colocs participent à l'Empire des Futures Stars, concours qu'ils laissent tomber pour une raison bien claire: ils veulent enregistrer un album au plus vite, avant que Pat, atteint du VIH, ne succombe à sa maladie. Ils signent un contrat alors avec BMG en mai 1992, et enregistrent leur premier album, Les Colocs, en 1993. Le groupe remporte quatre trophées Félix l'année suivante. Pat meurt du SIDA en 1994.

Dédé Fortin était un artiste engagé, notamment auprès du mouvement souverainiste du Québec. Il militait pour la souveraineté du Québec lors du référendum de 1995. Les Colocs enregistrent d'ailleurs un album live intitulé Atrocetomique le soir du référendum, le 30 octobre 1995. Dédé est extrêmement atterré par la victoire du « non ».

En décembre, le Belge André Vanderbiest, ancien membre du groupe Les Frères Brozeur, remplace Serge Robert qui se consacre à sa carrière solo. Jimmy Bourgouing quitte peu après le groupe dès le commencement de l'enregistrement de l'album Dehors novembre, cela en raison de désaccords de points de vue artistiques avec Dédé. Les paroles de cet album, écrites par André Fortin, sont beaucoup plus sombres que celles des deux premiers disques. Sawatsky et Vanderbiest participent activement à la composition musicale de l'album qui sort en 1998. Ce nouvel et dernier album de la vie de Dédé se vend encore plus que les deux premiers.

Suicide

Le 10 mai 2000, après quelques jours sans nouvelles de Dédé, des amis se rendent à son appartement de la rue Rachel, à Montréal, pour s'assurer qu'il va bien. Ils le trouvent mort, baignant dans son sang. Selon l'autopsie, sa mort remonte au 8 mai. Les expertises indiquent également qu'il s'est suicidé en se transperçant le cœur à l'aide d'un couteau de cuisine. Plusieurs en ont déduit qu'il s'était suicidé en se faisant seppuku, rite suicidaire samouraï qu'il avait lu dans les œuvres de l'écrivain japonais Yukio Mishima dont il était un grand admirateur.

Plusieurs théories ont été émises sur la raison de son suicide. Certains croient qu'il souffrait de bipolarité, d'autres croient que c'est à cause d'une peine d'amour et d'autres encore pensent qu'il n'était tout simplement pas heureux.

Plusieurs signes avant-coureurs de sa dépression ont été identifiés. Au gala de l'ADISQ de 1999, après que Les Colocs eurent remporté le Félix du groupe de l'année, il lança un « adieu » à la foule. On peut aussi penser que le référendum de 1995, perdu par le camp du OUI à 49,4 % contre 50,6 % pour le NON^[3], l'a beaucoup affecté. Il était un fervent souverainiste et la cause lui tenait réellement à cœur. On a pu voir des images de lui complètement atterré suite à la proclamation des résultats de ce référendum. Ses textes se sont aussi beaucoup assombris sur l'album Dehors novembre.

Un poème qu'il a envoyé à son gérant Raymond Paquin la veille de sa mort, nommé La comète, a été publié dans La Presse le lendemain. En 2009, les membres restants des Colocs se sont réunis pour mettre en musique le texte de Dédé.

Après sa mort, les membres du groupe survivants ont fait paraître le disque Suite 2116 en hommage à André Fortin. Cet album contenait, entre autres, la chanson inédite Paysage, qui est une adaptation musicale du poème du même nom de Charles Baudelaire. Suite 2116 connut moins de succès que les disques précédents, les membres du groupe se refusant à capitaliser sur le décès de Fortin et à faire une promotion agressive de l'album posthume.

Héritage et hommages

• En janvier 2006, le village de Saint-Thomas-Didyme a renommé le rang St-Henri, où l'artiste avait vu le jour, «chemin Dédé-Fortin»^[4].
• En mars 2009 parait le film Dédé à travers les brumes relatant sa vie et mettant en vedette Sébastien Ricard (Loco Locass).^[5]
• Le 3 août 2009, le spectacle "Poussière d'étoiles avec les Colocs" est présenté aux Francofolies de Montréal puis diffusé à Radio-Canada le 9 août 2009. Les Colocs présents sont Mike Sawatzky et André Vanderbiest. Ils sont accompagnés par les Colocs "invités" (ayant été d'étroits collaborateurs du groupe) El Hadji Diouf, Karim Diouf, Benoit Piché, Joel Zifkin, Michel Dufour, Benoit Gagné, Guy Bélanger et Justin Alard. Pour chanter Dédé, Paul Piché, Pierre Lapointe, Marc Déry, Martin Léon, Sébastien Plante et Loco Locass ont partagé la scène. Différents portraits de Dédé et des Colocs sont diffusés sur un bâtiment de l'UQAM durant la prestation.

Discographie

Notes et références

Annexes

Articles connexes

• Culture québécoise
• Musique québécoise
• Mouvement souverainiste du Québec
• Liste de Saguenéens et Jeannois célèbres
• Liste des réalisateurs québécois

Liens externes

• Le site de la Fondation André Dédé Fortin créée pour la prévention du suicide
• Site sur Les Colocs et André Fortin
• Dédé à travers les brumes... | Film sur la vie et la mort des Colocs
• Chasser les démons... | Les derniers jours d'André Fortin

Bibliographie

• Jean Barbe, Autour de Dédé Fortin, Leméac, 2001  ;
• Raymond Paquin, Dédé, Quitte ou double, 2004 .

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