- Swing (musique)
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Swing Origines stylistiques Jazz Origines culturelles États-Unis Nouvelle-Orléans
Vers les années 1910Instrument(s) typique(s) Guitare
Basse
Batterie (Charleston)
CuivresPopularité Très importante au début du XXe siècle Sous-genre(s) Blues Genre(s) dérivé(s) Rock'n'roll
Boogie-woogie« - Monsieur Armstrong, qu'est-ce que le swing ?
- Madame, si vous avez à le demander, vous ne le saurez jamais ! »— Propos attribués[réf. nécessaire] à Louis Armstrong
En langue anglaise, swing, c'est balancement. Le Swing n'est donc pas une musique, mais un élément du jazz qui se rapporte à son interprétation.
Swing désigne la période du jazz des années 1930 illustrée par les grands orchestres blancs (Benny Goodman, qualifié de Roi du swing du fait de la diffusion de ses concerts sur l'ensemble des USA par la radio) ou noirs à l'origine de cette musique (Fletcher Henderson, Chick Webb, Jimmy Lunceford, Count Basie, Duke Ellington) et les petits ensembles de la même époque.
Swing (qui donne "swinguer") désigne également un élément musical fondamental du jazz classique. D'un point de vue technique, il consiste à substituer systématiquement à toute formule rythmique binaire une formule ternaire « balancée » (Anglais : shuffle, formule rythmique également appliquée dans le blues). Ainsi à une succession de deux croches on substitue la première et la troisième croche d'un triolet. Cependant, cette explication est une simplification ; en effet, d'après le chercheur Anders Friberg, le taux de modification du rapport entre deux croches (ou swing ratio) varie selon le tempo : si le rapport est bien comparable à celui d'un triolet autour d'un tempo de 200 noires par minute, il devient de plus en plus binaire à un tempo plus élevé. De même, lorsque le tempo est plus bas, le rapport ressemble davantage à celui d'une croche pointée suivie d'une double croche[1]. En définitive, cet élément fondamental du jazz classique se rapporte à la pulsation. Fondée sur la syncope qui confère souplesse et rebondissement à la section rythmique, elle permet au soliste et aux ensembles orchestraux "par une parfaite mise en place des valeurs"[2] de produire ce phénomène de l'ordre de la sensation pure et donc difficile à noter. L'accentuation forte ou faible du contre-temps participe aussi de ce processus de création d'une ambiance faite pour la danse; Avec la révolution du be bop structuré autour d'une conception harmonique novatrice et le cool qui revisite la fonction esthétique même du jazz, le swing réexamine ses concepts de base pour s'intégrer dans un cadre où il devient un partenaire présent mais discret pour les auditeurs, la mise en place des valeurs évoquées ci-dessus (articulation des phrases musicales, mise en place des notes par rapport à la mesure, accentuations) pouvant être différentes, voire inversées. Les musiques évoluées qui se réclament du jazz depuis les années soixante de dix, après le free-jazz, ne se fondent, sauf exception, sur ces principes et le terme swing est peu usité et évoque plutôt un climat musical.
Entre 1915 [réf. nécessaire]et le début des années cinquante le Swing était plus souvent qualifié de Fox-Trot (trot de renard). Son premier usage remonterait à 1907[réf. nécessaire], dans le titre d'une composition de Jelly Roll Morton : Georgia Swing.
Avoir le swing/swinguer
Longtemps cette notion un peu abstraite était associée au Jazz, lorsque l'exécution musicale atteignait une sorte de "moment de grâce", une période où la musique décolle, en partie expliquée par les musicologues, souvent de formation classique, par l'effet d'une transe dont les musiciens se trouvaient en proie . Cette notion se retrouve dans de nombreux autres styles de musique que le jazz sous des noms différents : le duende en flamenco, le tarab en musique arabe, le groove dans le funk ou soul, sabor dans la salsa, etc.
Il est bien évident que la pédagogie et la codification de cette musique de jazz ont démystifié depuis longtemps ce mystère de la chose inexpliquée. Le Swing se ressent comme toute autre forme artistique, il se travaille par l'écoute et la pratique.
Notes et références
- (en) Anders Friberg, « Jazz Drummers' Swing Ratio in Relation to Tempo », Acoustical Society of America ASA/EAA/DAGA '99, 1999
- André Hodeir, « Hommes et problèmes du jazz », Flammarion, 1954.
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