- Dubstep
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Dubstep Origines stylistiques Speed garage
2-Step
Drum and bassOrigines culturelles Royaume-Uni (Londres)
(à la fin des années 1990
au début des années 2000)Instrument(s) typique(s) Synthétiseur
Boîte à rythmes
Séquenceur
Clavier
SamplerGenre(s) dérivé(s) Future garage
Post-dubstep
BrostepGenre(s) associés(s) Grime
UK Funky
Bassline
Dub TechnoLe dubstep est un genre de musique électronique originaire en grande partie du sud de Londres. Il représente une des mutations du Speed Garage (également connu sous le nom de UK Garage, à ne pas confondre avec le Garage) et du 2-Step. Les pionniers produiront, vers 1999-2000, les pièces inspiratrices du genre ; il s’agit de El-B (moitié de Groove Chroniques et du label Ghost), de Zed Bias (alias Phuturistix, Maddslinky…) et de Steve Gurley. Comme le grime, autre mutation du garage, le dubstep s’est développé sur la base d’atmosphères urbaines et futuristes et de rythmes à un tempo proche de 140 bpm. Il s’en distingue cependant par une approche plus instrumentale, plus introspective et résolument guidée par l'énergie physique des basses fréquences. Hormis les influences directes du 2-step, on y retrouve des éléments issus de la jungle, du dub, de la techno, de l’electronica, du hip hop.
Sommaire
Histoire
Origines
Le terme "dubstep" a été inventé par Ammunition Promotions. Il fut employé publiquement la première fois en 2002 sur une couverture du magazine XLR8R où figurait les Horsepower Productions. Sa pleine acceptation est venue avec le CD Dubstep Allstars vol. 1 mixé par DJ Hatcha pour le label Tempa. Les acteurs principaux du dubstep naissant ont été le magasin (désormais fermé) Big Apple à Croydon et Big Apple Records qui ont encouragé le développement du son. Les producteurs et DJs déterminants des environs de Croydon sont El-B et Jay Da Flex du label Ghost, Hatcha, Menta/Artwork, Skream et Benga de Big Apple Records, et Horsepower Productions. Zed Bias a également beaucoup contribué au son naissant. Steve Gurley (ex Foul Play) a également expérimenté avec le dark 2step. Les Horsepower ont sorti des disques sur le label Tempa, qui est, avec Big Apple, un des premiers labels distinctement dubstep. Tempa est dirigé par Ammunition Promotions, l’autre acteur déterminant dans les premiers développements du dubstep. Depuis 2001, Ammunition a été responsable de toute une série de labels comme Tempa, Soulja, Road, Vehicle, Shelflife, Texture Recordings, Stealth People, Bingo et d’autres – cependant aujourd’hui seuls Soulja, Bingo, Road et Tempa restent actifs.
FWD>>
Ammunition est également responsable des soirées Forward>> (ou FWD>>), tenues à l’origine au Velvet Room à Soho (Londres) et qui ont lieu désormais chaque jeudi au club Plastic People, dans le quartier de Shoreditch, à Londres. Ces soirées ont joué un rôle crucial dans le développement du dubstep, offrant le premier rendez-vous consacré à ce son et un environnement permettant aux producteurs d’exposer leurs nouvelles idées. FWD>> présente également une émission de radio sur Rinse FM, une station pirate majeure de Londres, animée par le DJ-producteur Kode9, fondateur du label pionnier Hyperdub. De plus depuis le début, FWD>> a intégré différentes variantes des mutations du speed garage. Un style de grime précoce, alors appelé "8bar", y était joué par des DJs comme Slimzee (puis Pay As U Go, maintenant membre de Rinse FM). Ces approches ont encouragé des producteurs comme Plastician (alors connu sous le nom de Plasticman, à ne pas confondre avec Plastikman) et MRK1 (Mark One) à développer leurs visions spécifiques du grime. L’été 2005 a vu FWD>> programmer des DJs grime en tête des line up avec Roll Deep, Jammer, Geeneus, Newham Generals ainsi que leurs MCs respectifs. Forward>> a également attiré l’attention de Rinse FM. Vers 2003 la station a ouvert ses programmes à des DJs dubstep, à un moment où la scène garage traditionnelle s’était détournée du son. Rinse FM est devenu une artère vitale pour le son, renforçant le lien entre le dubstep et les environs de Londres, tout en permettant à la scène d’incuber de nouvelles idées.
Évolution et reconnaissance internationale
Durant l’année 2003, sur Rinse FM et à travers ses sets à FWD>>, Hatcha a commencé à tracer une nouvelle direction pour le dubstep, ce qui a finalement permis d’établir la scène grâce à un son distinct et nouveau. Jouant des sets de dubplates basés exclusivement sur les morceaux d’un petit cercle de jeunes producteurs du sud de Londres – d’abord Benga et Skream, puis Digital Mystikz et Loefah – il a véritablement défini une nouvelle approche du dustep, sombre, hachée et minimale. L’apport de Digital Mystikz aux sets de Hatcha a offert une palette plus large et plus variée de sons et d’influences, principalement reggae et dub, mais également d’étranges mélodies spirituelles. Le collectif DMZ, composé de Digital Mystikz (Mala et Coki) et Loefah, a rapidement forgé sa propre identité, amplifiant la culture du sound-system et de la dubplate, ainsi que les basses massives héritées de la jungle – tout ceci contribuant à apporter un nouveau souffle sur la scène. Après quelques signatures sur Big Apple, les producteurs de ce collectif ont créé leur propre label intitulé DMZ, qui a sorti onze maxis à ce jour. Ils ont également lancé leur soirée bimestrielle DMZ, tenue à Brixton, un quartier de Londres saturé d’histoire reggae. Présentant le meilleur du nouveau talent dubstep (tel que Skream, N-Type, Benga, Kode9, D1, Random Trio, Chef, Joe Nice, Youngsta, Distinction, Vex’d et Blackdown) et soutenue par un massif sound-system, cette soirée est actuellement l’événement dubstep de référence dans le monde entier. Actuellement, seule la soirée Subloaded organisée par DJ Pinch et Context, à Bristol, et Exodus à Leeds peuvent rivaliser avec le sound-system de DMZ.
Un autre tournant essentiel pour la scène furent les deux compilations au titre équivoque, Grime, réalisées par Rephlex, le label de Richard D. James (avec l’aide d’Ammunition), en 2004. Présentant Plasticman (Plastician), Mark One (MRK1) et Slaughter Mob sur le premier volume, et Kode9, Loefah et Digital Mystikz sur le second, elles ont introduit ce son auprès des amateurs d'electronica et d'un public beaucoup plus large. 2006 a été témoin d’un intérêt croissant pour le dubstep. S’appuyant sur le succès de l’hymne de 2005 composé par Skream, le grimey Midnight Request Line, ainsi que sur l’effervescence autour de la soirée DMZ et grâce au soutien des forums et des blogueurs, la scène a littéralement explosé après l’émission “Dubstep Warz” sur BBC Radio 1 où Mary Anne Hobbs a accueilli la crème de la crème des producteurs au cours d’un unique et mémorable show. Son effet quasi immédiat a été de créer un nouveau public innombrable, au Royaume-Uni et dans le monde entier, après des années de travail acharné dans l’underground. Dubstep Warz a connu un tel succès que certains des morceaux ont figuré sur une compilation de Planet Mu en octobre 2006. L'album éponyme de Burial, sorti en mai 2006 sur Hyperdub, a également joué un rôle prépondérant dans le rayonnement du dubstep, aidé par l'accueil quasi unanime de la presse musicale.
Vers 2007-2008, de plus en plus d’artistes et de DJ techno incorporent des éléments dubstep dans leurs sets et leurs productions. Le morceau Blood On My Hands de Shackleton a été remixé par le producteur de techno minimale Ricardo Villalobos (qui inclut aussi des morceaux dubstep dans ses sets). Metric de Ellen Allien et Apparat (issu de l’album Orchestra of Bubbles) et le remix par Roman Flügel du Hammer of Thor de Riton sont d’autres exemples de techno intégrant des éléments empruntés au dubstep. L'influent magasin de disques berlinois Hard Wax (fondé par Basic Channel) a commencé à supporter Skull Disco, le label de Shackleton, pour ensuite élargir son catalogue à d’autres sorties dubstep. Bien sûr la techno influence aussi le dubstep ; Skream a confié lors d’un entretient qu’il pensait que les scènes dubstep et techno minimale étaient en train de se rejoindre. Le journaliste musical Martin Clark a également constaté que l'influence de Basic Channel (qui est implicite depuis longtemps dans le dubstep) s’est manifesté récemment sous forme d’échanges d’idées beaucoup plus directs.
Succès commercial
Les influences urbaines du dubstep apparaissent pour la première fois au grand public en 2007 avec le morceau de Britney Spears "Freakshow" sur l'album Blackout. La même année, le single de Benga & Coki "Night" exporte le genre auprès d'un plus grand public, notamment outre-Manche et outre-Atlantique.
En 2009, le groupe de pop anglaise La Roux voit différents morceaux de son album éponyme remixés par les maîtres du genre dubstep. Skream produit deux remixes de "In For The Kill", dont le premier intitulé "Let's Get Ravey" connaîtra un succès retentissant dans toute l'Europe.
La même année, le duo Goon Music s'impose en inventant un nouveau sous-genre de dubstep moins sombre et introspectif, le purple dubstep influencé par l'electrofunk, la soul, le hip-hop et le label Stones Throw. Silkie, première moitié du duo, sort son premier album intitulé "City Limits", le succès critique est à la clé. Joker quant à lui entame une tournée mondiale, emporté par quelques morceaux publiés sur Youtube, et apparaît en couverture du magazine britannique XLR8R. De la même façon, Kode9, fondateur du label Hyperdub apparaît en couverture de The Wire.
Face à l'engouement du public pour le genre, des artistes de renommée mondiale tels que Snoop Dogg et Rihanna font appel à des producteurs de dubstep.
Mais c'est en 2010 que le dubstep explose réellement auprès du grand public grâce à l'album du premier super-groupe de dubstep Magnetic Man (Artwork, Skream et Benga). Leur titre I Need Air se place dans le top 10 du classement des meilleurs ventes de singles au Royaume-Uni, puis sort le single "Katy on A Mission" qui y restera plus longtemps encore.
En juillet 2011, le morceau de DJ Fresh "Louder" devient officiellement le premier morceau dubstep à atteindre la première place du classement des meilleurs ventes de singles au Royaume-Uni.
Genres dérivés
Parallèlement à l'émergence d'un dubstep dit "commercial", autrement dit incluant des éléments pop, voire dance, plusieurs genres de musiques ont vu le jour ces dernières années: Le "brostep" et le "post-dubstep", deux termes inventés par la presse pour qualifier les nouveaux genres de musique tirant leur inspiration du dubstep.
Le brostep
Le brostep est un genre de musique électronique né en 2008 au Royaume-Uni et influencé par le dubstep, la banger house et le heavy metal. Le producteur Rusko est considéré malgré lui comme l'instigateur du genre, s'amusant dans un premier temps avec les clichés du dubstep pour le tourner en parodie et en faire un son résolument plus ouvert, plus énergique et plus dansant. Le brostep connaît dès son apparition un large succès, une partie du public jugeant son prédécesseur trop intimiste. Skrillex, Datsik et Nero amènent très rapidement un esprit et une structure rock à leurs morceaux et marquent ainsi définitivement la rupture avec le dubstep.
Le brostep est caractérisé par un tempo lent, naviguant entre 70 (à l'instar du dubstep) et 90 bpm (à l'instar du hip-hop), de sons de batterie et de synthétiseurs métalliques ainsi que par l'utilisation systématique d'un LFO. Le groove et l'énergie du son brostep repose sur l'ampleur de la batterie et des synthétiseurs, utilisés, comme dans le dubstep, de manière syncopée. Les basses fréquences accompagnent les fréquences mediums et ne sont donc pas prédominantes dans le brostep, à l'instar d'un couple basse/guitare dans un riff de heavy metal, il n'y a donc aucune utilisation de la basse telle qu'on peut la trouver dans le dub.
Le brostep explose au moment où le groupe de rap Foreign Beggars se converti au brostep, mais c'est en août 2011, que vient la consécration, quand le titre de Nero "Promises" devient le premier single brostep à se classer premier dans les charts au Royaume-Uni.
En France, la scène brostep connaît un succès grandissant, emmené par des artistes tels que PMPDJ, Tambour Battant et Son Of Kick, ainsi que le label Château Bruyant.
Le post-dubstep
Le post-dubstep (ou future garage) est un genre de musique électronique né à Londres en 2009, d'une fusion entre la techno, l'electronica, la deep house et le Uk garage, et qui s'inspire du dubstep pour en recréer l'atmosphère planante et futuriste.
Les instruments caractéristiques du post-dubstep sont le sampleur et les synthétiseurs analogiques. Le son post-dubstep réside sur plusieurs contrastes: On y trouve aussi bien un découpage syncopé de samples vocaux ou rythmiques, qu'une utilisation des effets "dub" tels que l'écho ou la réverbération, des sonorités organiques telles que les sons de batteries hip-hop cohabitent quant à elles avec des sons de basses digitales. Le post-dubstep emprunte une multitude de rythmique au dub, mais aussi à la techno et au Uk garage et se caractérise par un tempo sensiblement plus lent que celui du dubstep: de 130 à 135 bpm. En ce sens, le post-dubstep, contrairement au dubstep, peut-être considérée comme une musique dance.
De nombreux artistes émergent depuis 2010, et les albums post-dubstep connaîssent un succès critique et publique grandissant. D'anciens artistes techno, hip-hop ou dubstep se sont emparé du genre, tels que SBTRKT, Burial, Four Tet, Dal-Gren, Sepalcure, Martyn, Ikonika, Ghostpoet, Breakage, Downliners Sekt, 2562 et Scuba, mais les producteurs instigateurs du genre sont les très renommés Joy Orbison, Mount Kimbie et James Blake. Les groupes de rock The XX et Radiohead ont aussi montré leur attrait pour le genre en sortant deux albums de remix en 2011: Jamiex XX & Gil Scott-Heron - We're New Here / Radiohead – Tkol Rmx 1234567.
Les principaux labels post-dubstep sont les anglais Hotflush Recordings et Hyperdub.
Les origines du dubstep en France
En France, le mouvement se développe d’abord grâce aux contributions de DJs, promoteurs, bloggeurs et communautés en ligne. Peu à peu rejoints par des artistes, producteurs et labels qui s’essayent au genre et développent leur propres interprétations. Dès 2004, le magazine RPM chronique régulièrement les sorties d’artistes dubstep dans ses colonnes ainsi que sur son site web. Le forum de RPM ainsi que celui d’ALKA13 sont, à l’époque, les rares plateformes d’échanges et sources d’information francophones. Le 11 septembre 2004, à une époque où dark garage, breakstep, dubstep, sublow et grime n’ont pas de frontière bien définie, RPM invite Jay Da Flex et Oris Jay alias Darqwan lors d’une de ses résidences au Nouveau Casino, à Paris. En 2005, suite à la sortie des compilations Grime sur le label Rephlex, RPM organise les Rephlex Parties avec Plastician, Slaughter Mob, Mark One, Hybu, Cycle et Mr Casual. Dans le même temps, les DJs et producteurs du collectif L.A. Represent (dont Greg G et Likhan’) se rassemblent autour du son UK Garage proto-dubstep, organisant et animant soirées et émissions de radio dans la région nantaise (invitant notamment le DJ producteur Kode9 dès 2003).
Janvier 2006 voit la naissance de la série de soirées Melting Point, au Point Éphémère, à Paris, avec Kode9 comme premier invité. C’est aussi le moment de la formation du collectif Seismic Unit composé de Mr Casual, Synaptic, Subrider et Jaimie Judge et du lancement du webzine et forum dubstep.fr. En octobre 2006, Synaptic et Mr Casual lancent les soirées Basement Sessions dans la foulée de l’émission Basement Show sur la webradio Ombilikal. C’est une période fertile où se rencontrent les acteurs du mouvement naissant à Paris: Mr Casual, Synaptic, Subrider, DJ Absurd (Resofantom), Cycle (RPM), Hybu, Mr Orange (Underground Kingdom), Dub-4 (Cool & Deadly)… Des collectifs et projets se développent également à Lyon (Polygohm), Strasbourg (Sens Inverse), Clermont-Ferrand (Volca Records), Lille (Unlike Sessions et 1Step4Ward). En février 2007, Synaptic et Greg G lancent les soirées Basement Ltd au Nouveau Casino invitant artistes internationaux et français: Skream, Digital Mystikz (Mala + Coki), Benga, Kode9, DJ Pinch, Loefah, Silkie, Quest, Goth-Trad, D1… C’est aussi la période à laquelle les labels dubstep français commencent à éclore et à commercialiser les productions d’artistes hexagonaux.
Breakstep
Il y a une frange du speed garage influencée par le breakbeat – appelé "breakbeat garage" à l’origine, maintenant plus souvent désigné sous le terme de "breakstep". Ce son, bien que différent du dubstep lui-même, est produit par des artistes parfois affiliés aux deux genres. Le breakstep a évolué à partir du 2step garage. Il a incorporé des lignes de basse drum’n’bass, remplaçant le shuffle 2step par un breakbeat plus abrupt. La percée de ce style s’est faite en 1999 avec le I Don't Smoke de DJ Deekline qui s’est vendu à 15 000 exemplaires sur Rat Records pour être ensuite signé sur EastWest en 2000 et accéder au top 40 des UK Charts en 11e position. Ensuite est venu le 138 Trek avec lequel DJ Zinc a expérimenté une production drum’n’bass au tempo garage (138 bpm). Un dialogue s’est ainsi ouvert entre les producteurs de breaks et de speed garage ; FWD>> jouant un rôle de plateforme en accueillant Zed Bias et Oris Jay (aka Darqwan). Cette approche a été reflétée dans le breaks par des producteurs comme DJ Quest, Osmosis et Ed209. On peut citer parmi les épigones de ces artistes Toasty Boy, Mark One, Search & Destroy, Quiet Storm, DJ Distance, Reza, Slaughter Mob, Blackmass Plastic et Warlock.
Liens externes
- Dubstep.fr Site et forum francophone
- Rinse FM La radio pirate londonienne fondatrice du genre
- BBC Collective Documentaire sur le Dubstep réalisé par la BBC
Catégorie :- Genre de musique électronique
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